Un vétérinaire à la tête de l’Académie de médecine

L’ancien professeur et directeur de l’école d’Alfort (de 1992 à 1998) assurera cette année la présidence tournante de l’Académie nationale de médecine, dont il est membre titulaire depuis 1996.

Le 3 janvier dernier, à l’occasion de la présentation du nouveau bureau, notre confrère (78 ans) a tenu à exprimer sa reconnaissance à ses collègues académiciens pour avoir élu un vétérinaire à la tête de leur institution. Il a alors évoqué les préjugés dont La Vétérinaire a longtemps souffert à l’égard du monde scientifique, notre civilisation platonicienne et judéo-chrétienne ayant d’abord témoigné peu de considération aux « médecins des bêtes ». Mais grâce au talent d’illustres prédécesseurs (tels que Renault, Chauveau, Arloing, Toussaint, Bouley, Nocard, Guérin, Ramon, etc.) et les recherches que ces authentiques savants ont pu mener dans nos écoles (surtout dans le dernier tiers du XIX^e siècle), les sciences vétérinaires ont su se hisser à une place respectée au sein des professions de santé, s’est félicité André-Laurent Parodi.

Des recommandations pour rapprocher les 2 médecines

Notre confrère a également rappelé que le concept « une seule santé », remis en avant aujourd’hui, est prôné depuis 2 siècles (notamment par Claude Bourgelat) et que, grâce à cela, les médecins vétérinaires ont été admis à l’Académie royale de médecine dès sa création, il y a 192 ans. 7 autres vétérinaires ont ainsi précédé le professeur Parodi à la présidence de l’institution qui compte actuellement 130 membres titulaires (dont 6 vétérinaires¹) et 160 membres correspondants (dont 4 vétérinaires²).

En 2011, dans le cadre de l’année mondiale vétérinaire, notre confrère, alors vice-président de l’instance, a contribué à la publication de recommandations visant à « rapprocher les 2 médecines  »³. Elles proposent d’établir des passerelles, à plusieurs niveaux du cursus, entre les formations universitaires médicale et vétérinaire, de reg– rouper au sein d’équipes de recherche mixtes médecins et vétérinaires, et d’instaurer pour les ENV une double tutelle, en associant au ministère de l’Agriculture celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

• 1 Avec André-Laurent Parodi (A 59) : Jeanne Brugère-Picoux (A 69), Marc Girard (A 58), Charles Pilet (L 54), Alain Rerat (A 49), Roland Rosset (A 47).

• 2 Maurice Durand (A 54), Jean-Pierre Magnol (T 67), Jean Meynard (A 41), André Rico (A 53).

• http://www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm idRub=27&idLigne=2224