3 congrès en 1 pour le grand rendez-vous de la profession - La Semaine Vétérinaire n° 1474 du 09/12/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1474 du 09/12/2011

Afvac-Avef-SNVEL à Lyon

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À LA UNE

Auteur(s) : MARINE NEVEUX

Belle réussite pour l’édition lyonnaise des congrès annuels de l’Afvac1, de l’Avef2 et des journées nationales du SNVEL3, dans le cadre des 250 ans de la profession.

Le succès était au rendez-vous de ce congrès commun, du 2 au 4 décembre dernier à Lyon, en termes d’organisation comme sur le plan scientifique, même si quelques ajustements sur place sont toujours nécessaires pour régler la densité au mètre carré dans les salles, etc. Chaque famille professionnelle a pu trouver sa place, garder ses marques et, pour autant, se mixer dans cette approche d’un congrès élargi.

Entre les assemblées générales des deux associations, l’Afvac et l’Avef, les rencontres syndicales, et les événements transversaux sur les antibiotiques, associant l’Ordre, la SNGTV4, etc., il y avait là matière à engager une vaste réflexion professionnelle.

Pas de présence ministérielle

Le ministre de l’Agriculture n’a malheureusement pu se déplacer pour cet événement. Selon Pierre Buisson, président du SNVEL, « son absence posera aux confrères la légitime question de la considération portée par la tutelle à leur situation, en dehors des crises sanitaires… Mais peut-être faudrait-il l’assurer des quolibets et bousculades que lui garantissent ses sorties dans le monde agricole pour espérer le décider à nous honorer à nouveau de sa présence ». Pascale Briand, directrice générale de l’Alimentation (DGAL), sera finalement le porte-parole du ministère, usant certes de quelques circonvolutions pour répondre aux différents points soulevés par le président du SNVEL, mais sans abuser de la langue de bois.

Une année particulièrement riche en événements

En un espace-temps restreint, 2011 aura vu la publication des ordonnances qui ouvrent la voie à la reprécision de l’acte vétérinaire, du mandat sanitaire, le rôle du vétérinaire dans la certification, des propositions pour l’évolution de l’enseignement vétérinaire avec des avancées positives et souhaitées par la profession, menées au cours d’une concertation avec tous les acteurs des filières. Il reste malgré tout quelques bémols qui viennent ternir ces satisfactions, par exemple sur le mandat sanitaire où la responsabilité des vétérinaires habilités n’a pas recueilli l’adhésion de la profession.

De même, il y a eu aussi l’émergence d’incertitudes, de débats, comme pour l’ostéopathie, que d’aucuns pourront juger sacrifiée.

Enfin, concernant l’acte vétérinaire et sa délégation, le temps de la réflexion est aujourd’hui venu, car cela dessinera les contours de notre exercice pour les mois et les années à venir. « Il me semble nécessaire que votre syndicat et l’Ordre des vétérinaires proposent maintenant un schéma cohérent sur le niveau de responsabilité et de délégation pour les auxiliaires vétérinaires », a d’ailleurs proposé Pascale Briand.

Le médicament et la prescription-délivrance

Nombre de confrères attendaient un signe fort et des réponses sur le médicament, le découplage, les plans de lutte contre l’antibiorésistance, le débat sur les marges arrière et autres remises commerciales. « Je dois, au nom de l’ensemble des vétérinaires, vous remercier [Pascale Briand] d’avoir sagement conservé la rédaction des ordonnances dans le champ de l’acte professionnel, et d’avoir défendu, en milieu hostile, lors du colloque organisé le 24 juin dernier à l’Assemblée nationale auquel participait le commissaire européen John Dalli, la faculté accordée aux vétérinaires de délivrer les médicaments qu’ils ont prescrits, s’est d’abord félicité Pierre Buisson.

Les 2 plans français et européen auront eu l’effet positif de ne pas préconiser le découplage. « Le ministre s’était clairement exprimé l’année dernière sur ce sujet : il compte préserver le système de prescription-délivrance des médicaments vétérinaires », a renchéri Pascale Briand.

En revanche, un point important de divergence demeure : « La mesure 29 du plan national contre l’antibiorésistance prévoit l’interdiction de conclure des contrats commerciaux fondés sur des engagements de volumes, dont nous avions cru comprendre qu’elle ne concernait que les antibiotiques. Cette mesure, dont nous ne pensons pas qu’elle modifie en quoi que ce soit le comportement des prescripteurs, que nous persistons à considérer comme vertueux, pourrait être admise par la profession vétérinaire en tant que concession faite à l’opinion et ne concernant qu’un segment restreint et particulier de la pharmacopée : les antibiotiques », a poursuivi Pierre Buisson.

Ainsi, le SNVEL émet le souhait de contribuer à la rédaction du décret révisant la coopération commerciale : « Force est de constater que la vente de médicaments a pris une part de plus en plus importante dans les revenus des vétérinaires, et a favorisé le développement d’un grand nombre de pratiques commerciales, souvent complexes et de plus en plus critiquées, a répondu Pascale Briand. Ce manque de transparence ne peut qu’entraîner un sentiment de défiance et donner des arguments aux détracteurs d’un système que, je le répète, nous défendons. » La DGAL estime ainsi comme un point faible les pratiques commerciales qui lient les vétérinaires aux laboratoires pharmaceutiques. « C’est la raison pour laquelle il est indispensable de revoir les relations commerciales et garantir leur totale transparence pour l’ensemble des médicaments vétérinaires.? Il n’est évidemment pas question, au travers de cette mesure, de remettre en cause le principe des marges des vétérinaires sur la délivrance des médicaments, ni de créer une distorsion de concurrence entre les ayants droit. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, outre les modifications du Code de déontologie, nous avons demandé au ministère de la Santé d’apporter les modifications nécessaires au Code de la santé publique pour que les mêmes règles soient clairement définies pour les pharmaciens d’officine et les groupements de producteurs agréés. »

La question du timing taraude, bien entendu, les esprits. « Il va de soi qu’il y a lieu de passer d’une logique de questionnement sur la déontologie des pratiques commerciales à une logique de construction d’un modèle irréprochable et transparent. Il convient donc d’utiliser les prochains mois à vous réunir avec toutes les parties concernées pour trouver, ensemble, les solutions d’un modèle économique acceptable par tous les acteurs, a conclu Pascale Briand, laissant un terreau propice à des interprétations personnelles.

Vers des projets de sociétés chapeaux

Un projet de décret, précisant les modalités de mise en place des SPFPL5 pour la profession vétérinaire, est également en cours de finalisation. « De nouvelles perspectives seront également tracées dans les prochains mois pour permettre à un ensemble de professions libérales de se regrouper. Il me paraîtrait donc extrêmement intéressant, monsieur le président, que vous vous rapprochiez des autres professions de santé pour associer la profession vétérinaire au décret transversal qui permettrait à terme à ces “sociétés chapeaux” de créer des liens entre elles, a ajouté Pascale Briand.

  • 1 Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie.

  • 2 Association vétérinaire équine française.

  • 3 Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral.

  • 4 Société nationale des groupements techniques vétérinaires.

  • 5 Sociétés de participation financière des professions libérales.

Le congrès en chiffres

→ Plus de 2 800 vétérinaires étaient présents sur le site :

– 1 640 congressistes scientifiques (dont 286 conférenciers et 288 invités, élus bénévoles des associations et institutionnels de la profession) ;

– 677 vétérinaires visiteurs de l’exposition commerciale ;

– 328 vétérinaires inscrits le jeudi après-midi et le vendredi pour le programme SNVEL ;

– 168 étudiants.

→ Les tables rondes des commissions Avef ont réuni plus de 140 vétérinaires.

→ Les ASV étaient 211.

→ Sur 2 246 m2 de stands, 130 exposants et plus de 1 300 badges délivrés.

→ Les rencontres éleveurs-vétérinaires ont rassemblé 118 éleveurs canins et 53 éleveurs félins.

→ La soirée a réuni 1 035 personnes.

Soit un total de près de 4 500 badges délivrés lors du congrès.

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