Vétérinaire, une profession libérale comme les autres ?

Ils sont médecins (généralistes et spécialistes), pharmaciens, masseurs kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes, infirmiers ou encore vétérinaires. Ils travaillent dans un domaine malmené par les évolutions sociales récentes et contraints par des réglementations toujours plus étroites. Tous secteurs confondus, près d’un million de personnes travaillent dans la santé.

Parmi elles, une bonne moitié d’infirmiers, un peu plus de 200 000 médecins, 74 000 kinésithérapeutes, 68 000 pharmaciens, 41 000 chirurgiens-dentistes et seulement 14 000 vétérinaires. Ces derniers exercent d’ailleurs majoritairement en libéral, de même que les dentistes et les kinésithérapeutes. Ces professionnels libéraux de santé donnent, dans leur ensemble, une note mitigée (5,8 sur 10) à la situation actuelle de leur profession. Cependant, cette moyenne recouvre des réalités parfois surprenantes : les plus positifs ne sont pas forcément les mieux lotis, puisque les infirmiers, au bas de l’échelle des salaires, attribuent une note de 7,1 à leur situation (pourtant difficile), là où celle des pharmaciens, inquiets, atteint péniblement 4,3…

Le paradoxe vétérinaire

Il tient en quelques chiffres. Si la perception globale de leur métier par les vétérinaires est légèrement au-dessus de la moyenne de leurs comparses libéraux, et si 43 % affirment qu’ils n’en changeraient pas si c’était à refaire (peut-être en se spécialisant davantage, néanmoins), seuls 32 % souhaitent recommander leur profession (le score le plus faible de toute l’étude).

Les raisons sont à la fois économiques et conjoncturelles : appréhensions devant le renforcement de la concurrence, en particulier des cliniques low cost ou d’intervenants non vétérinaires, et face aux modes d’achat de médications via Internet. De plus, devant des clients qui repoussent de plus en plus des soins pour des raisons économiques (75 % versus 53 % en moyenne), et la diminution du nombre d’actes, les vétérinaires seraient favorables à un regroupement en cabinet (62 % contre 48 %) ou encore à une évolution vers le statut de SEL¹. Ce rassemblement leur permettrait de mieux valoriser leur métier, leurs compétences, de partager entre confrères les investissements et de profiter d’une baisse de leurs charges. Consulter ses pairs reste crucial dans l’aide à la décision, notamment dans le cas d’un rachat de cabinet ou de clientèle, puisque leur avis prime largement sur celui des distributeurs ou encore des sites spécialisés.

• 1 Société d’exercice libéral.

• Source : Scan CMV Mediforce 2012, à partir d’interviews réalisées en juin 2011 par TNS Sofres auprès de 450 professionnels de santé.