7 vétérinaires parlent de “leur” Hérault - La Semaine Vétérinaire n° 1472 du 25/11/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1472 du 25/11/2011

Témoignages

Dossier

Auteur(s) : MYRIEM LAHIDELY

DAVID HÉ 24 HEURES SUR 24

« Même compliquées à organiser, les urgences 24 heures/24 se justifient. » David Hé dirige la clinique du Grand M depuis juillet dernier avec Carole Sayag. 2 collabo­rateurs libéraux complètent leur équipe, auxquels ils ont confié les urgences. « Nous restons d’astreinte 1 jour sur 2 et nous les suppléons en chirurgie, en cas de césarienne ou de dilatation-torsion d’estomac, par exem­ple. » L’exemple de la clinique est suivi aujourd’hui par d’autres confrères, mais elle est restée seule sur ce créneau pendant plusieurs années et continue de faire du référé en urgences pour d’autres structures. « Nous nous sommes organisés pour qu’il y ait toujours quelqu’un, ici ou dans le studio équipé à l’étage », explique David Hé. À 3 cas par nuit en moyenne et une dizaine le dimanche, l’activité, bien que confrontée à une certaine concurrence, ne faiblit pas. « Cela évite au client de se disperser, c’est un confort pour lui et pour le suivi de son animal. » Un atout aussi pour la clinique dont cette activité dope le chiffre d’affaires et lui assure une meilleure rentabilité. Dotée d’un appareil radio et d’un échographe, elle vient d’investir dans un appareil d’hématologie pour les numérations-formules sanguines et dans un analyseur de coagulation.

FRANÇOISE LEGRIS VÉTÉRINAIRE TAURIN

« Quand j’ai suivi mes études, les bovins étaient bien la dernière chose dont je voulais m’occuper. » Arrivée il y a 10 ans à Mauguio, sa passion pour l’équine a pourtant amené la cavalière Françoise Legris au milieu des taureaux. Elle ne les a plus quittés et fait désormais partie de l’association des vétérinaires taurins. « En venant ici, j’ai réussi à créer la clientèle que je souhaitais, avec de la canine, un peu d’équine et ce travail captivant sur des taureaux sauvages (élevés dans les manades) ou de combat (dans les ganadérias) », explique-t-elle. Françoise Legris a surtout découvert un milieu a priori macho, qui lui a pourtant fait confiance. Une dizaine d’éleveurs, dont le plus gros possède 400 têtes, lui confient leurs bêtes pour des prophylaxies, de la traumatologie, des boiteries, de l’ostéochondrite des articulations métacarpiennes chez les taureaux de combat, etc. « Nous gérons des animaux sauvages que les gardians à cheval doivent ramener au toril, avec un problème de contention assez chronophage. » Cette contrainte rend les interventions peu rentables, eu égard à l’aide que Françoise Legris salarie et au temps qu’elle-même passe lors d’interventions dans les manades. « Cela peut paraître original, car ce n’est pas de la rurale classique, mais il reste tout un champ à explorer et c’est ce qui m’attire chez ces taureaux. »

JEAN-FRANÇOIS AUDRIN CLINIQUE TAILLE XXL

« La structure à un seul vétérinaire disparaît. Le futur est au rassemblement des professionnels et des compétences. » Jean-François Audrin voit grand. Depuis 2 ans, ce gérant de la clinique de Celleneuve, un mordu de canine, a boosté ses effectifs pour mettre en place un pôle généraliste et un autre de spécialistes : NAC, médecine interne, imagerie (scanner, échographie, IRM), chirurgie y compris intracrânienne et cardio-vasculaire. Soit un total de 9 vétérinaires, dont 3 ALD, et 3 auxiliaires, qui font de la structure la plus grosse du département. « La profession a évolué, les spécialités aussi. Nous nous retrouvons avec des contraintes et des façons de faire différentes qui nous font emboîter les pas de la médecine humaine. » Le but de cette montée en charge : créer un centre hospitalier vétérinaire de 1 000 m2 (3 fois la structure actuelle), qui doit voir le jour d’ici à la fin de l’année. « Les propriétaires d’animaux sont nombreux, il y a de la place pour tout le monde et cet hôpi­tal sera aussi au service de nos confrères », assure le vétérinaire. Ce dernier s’empresse ainsi de répondre à une demande grandissante de médicalisation des animaux et vise une zone de chalandise qui s’étendra d’Alès à Perpignan.

LAURENCE DOUCET VÉTÉRINAIRE POMPIER

Avant de s’installer à Pignan en 2005, Laurence Doucet soignait des animaux de compagnie et des NAC en Belgique. « Je travaillais des deux côtés de la frontière. En Belgique, nous sommes souvent seuls, sans assistant, et j’ai appris à tout faire, canine et rurale. » Et à cultiver un tempérament “zen”. Qualité d’autant plus utile que cette vétérinaire est devenue, en 2007, sapeur-pompier volontaire, au grade de capitaine. « Les pompiers avaient du mal à trouver un confrère qui donne de son temps. Ils m’ont demandé de travailler avec eux, c’était l’occasion de sortir de mon univers. » Laurence Doucet a été nommée vétérinaire départementale par le préfet de l’Hérault. Ce titre lui permet de réaliser des actes comme l’euthanasie d’un animal impliqué dans un accident s’il faut abréger ses souffrances. « Sans cette référence, un vétérinaire doit d’abord appeler le propriétaire », rappelle-t-elle. Son rôle est aussi d’anticiper les réactions d’un animal stressé ou les morsures d’un chien en état de choc, d’utiliser le cas échéant un fusil hypodermique pour anesthésier une bête, etc. Elle travaille avec l’équipe cynégétique qu’elle conseille sur la relation chien et pompier, l’alimentation en cas d’expédition, les premiers soins, etc., et assure des sessions d’une journée 3 ou 4 fois par an en secourisme canin. En intervention, elle n’oublie jamais ses rangers et son habit bleu à liseré rouge. « L’autorité passe mieux sur le terrain si vous êtes une femme », s’amuse-t-elle.

HERVÉ DUTRUEL PRIORITÉ AU CHEVAL

Après 10 ans de pratique équine pure dans différentes structures, Hervé Dutruel s’est installé à Baillargues avec 3 confrères, dans une clinique où il accorde un après-midi par semaine à la canine, l’équine représentant 95 % de son activité. « Avec la crise, le commerce équin n’est pas vraiment en forme, mais la filière s’est développée ici depuis environ 10 ans, et il y a de plus en plus de chevaux », constate le vétérinaire. Loisir, endurance, concours, chevaux camargues, espagnols ou lusitaniens… « Nous n’avons pas de structure équine, mais je suis équipé d’une radio numérique, d’un endoscope, d’un échographe portable et je fais quasiment tout à domicile. » Les interventions chirurgicales aussi se font au pré, ou sont confiées à une clinique d’Aix-en-Provence, selon la gravité du cas. S’il traite beaucoup de boiteries, Hervé Dutruel réalise aussi de nombreux suivis gynécologiques dans l’Hérault et le Languedoc. Spécialisé en médecine sportive et en orthopédie, il pratique l’ostéopathie depuis une quinzaine d’années. « Il y a une demande dans le monde du cheval, notamment pour les chevaux de loisir, de concours ou de club. » Cela représente une dizaine de séances par semaine en moyenne. Il a été confronté à quelques cas sporadiques d’artérite et de rhinopneumonie, voire de West Nile, et à un (rare) cas de tuberculose. On comprend qu’avec 60 000 km au compteur par an, le vétérinaire ait parfois envie de rester au cabinet pour faire de la canine. « La route fait partie du métier », relativise-t-il.

SÉBASTIEN MEYRIEU LA RURALE POUR BRÉVIAIRE

Pour Sébastien Meyrieu, pas de doute, les gros animaux, c’est beaucoup mieux, et la rurale plus exaltant. « De toute façon, je n’aurai pas pu faire de canine pure. » Descendu de Haute-Savoie reprendre une clinique à Lodève, il y a 7 ans, le vétérinaire a su remonter une clientèle qui lui a permis d’augmenter son chiffre d’affaires d’environ 12 % chaque année (sauf une baisse de 8 % en 2010). Il a pour clients, à lui seul, la moitié du cheptel de l’Hérault. « Je n’ai pas beaucoup de concurrents ici, de moins en moins de confrères veulent faire ce métier et les ALD que j’emploie ne veulent toucher ni vache ni chèvre. » Lui, c’est certain, ne craint pas les kilomètres – de Lodève à Villeneuve-lès-Maguelone à l’est et au plateau du Larzac en limite sud-Aveyron à l’ouest pour les brebis “roquefort” – ni la diversité des cas auxquels sa zone l’expose : prises de sang dans un élevage bio de porcs, autopsie de volailles chez un particulier, poulinage, prophylaxies, castration d’âne, vêlage, retournement de matrice, césariennes sur ovins sélectionnés, etc. « Bien entendu, pendant ce temps-là, je ne réalise pas une ovariectomie de chatte qui me rapporterait bien plus. » Seul dans sa clinique, il embauche une aide tous les mardis pour les chiens et les chats, et consacre cette journée aux rendez-vous sur le terrain. « Ici, c’est de la rurale tranquille, je ne me lève jamais 3 fois par nuit », relativise ce vétérinaire qui fait vivre sa clinique avec 60 % de canine.

THOMAS BALENGHIEN CHERCHEUR AU CIRAD

Avec un CEA en maladies tropicales et une thèse en entomologie consacrée au virus West Nile, Thomas Balenghien a voulu faire de son métier de vétérinaire un vaste champ de recherches, sur le terrain. Entomologiste amateur depuis toujours, il traque les insectes et étudie leurs transmissions pathogènes pour le Cirad depuis 2007. Son sujet de prédilection : le culicoïde, vecteur de la fièvre catarrhale ovine (FCO), un insecte 10 fois plus petit qu’un moustique (1 à 3 mm) dont les larves se développent dans la boue. « La thématique culicoïde est très ancienne, mais la France en a été exemptée jusqu’en 2000. » Le chercheur, qui fait partie du réseau de surveillance, traque donc ce vecteur et étudie son écologie. En particulier celle de Culicoides imicola, présent dans tout le bassin méditerranéen. L’équipe avec laquelle il travaille monte des collections de références sur l’insecte dont il existe plus de 1 200 espèces dans le monde (80 en France). Membre du Centre national d’expertise sur les vecteurs, il fournit des conseils sur les traitements de lutte et participe aussi à des captures de nuit, armé de néons ultraviolets et d’un aspirateur à insectes, ou encore en direct sur un mouton, abrité sous une tente moustiquaire. « Nous avons une idée assez vague de leur écologie, il reste donc beaucoup de choses à apprendre. »

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L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

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