Le vétérinaire rural : un fantôme derrière les barreaux

Existe-t-il encore ou existera-t-il toujours des vétérinaires ruraux en France ? Cela me paraît peu probable. En effet, quand on voit le nombre d’offres d’emploi pour le peu de demandes dans les petites annonces, il y a de quoi prendre peur. Quelques hypothèses explicatives :

→ la difficulté du métier ;

→ les risques d’accidents ;

→ les gardes incontournables ;

→ la féminisation du métier ;

→ la spécialisation de notre formation dans les écoles ;

→ l’isolement du monde rural dans certaines régions ;

→ un temps de travail incompatible avec le salariat, etc.

Le climat actuel de l’élevage, avec le nombre de cessations d’activité qui va croissant, les faillites et les redressements qui ne font qu’augmenter, des cours toujours à la baisse avec des coûts de production toujours à la hausse, tout cela fait peur. D’autant plus que les éleveurs, conscients de ces problèmes, deviennent agressifs et ont un seuil de tolérance face à l’échec thérapeutique quasi nul, ainsi qu’une tendance procédurière croissante.

Cela ne rend pas facile l’embauche et la formation des jeunes vétérinaires, qui se sentent rejetés par ceux-là mêmes pour qui ils veulent se dévouer, en mettant à leur service leur passion pour ce métier qu’ils ont choisi et pour lequel ils ont fait de longues études.

Toutefois, il est difficile de comprendre que les quelques vétérinaires concernés préfèrent, au même titre que les médecins ou d’autres professions libérales, s’agglutiner près des grandes agglomérations ou se spécialiser dans les remplacements ou le salariat longue durée.

Il y a deux ans et plus, on pouvait trouver des salariés en Belgique, aujourd’hui les réponses aux annonces viennent d’Europe de l’Est ou d’Afrique du Nord, avec des formations loin de répondre à nos besoins.

Il est de même incroyable de voir que personne ne veut acheter une clientèle, même quand celle-ci s’autofinance juste avec l’exonération d’impôt sur le revenu dans les zones de revitalisation rurale, et la certitude d’avoir un revenu correct.

Que faire pour sauver notre beau métier ?