Jamais sans mon chat !

Une chose est sûre : le statut du chat a considérablement évolué depuis 50 ans. Du chat de ferme chassant les nuisibles, il est devenu un compagnon sans lequel 68 % des personnes interrogées ne s’imaginent pas vivre. Tandis que le nombre de chiens est en constante diminution en France, les félins séduisent une population de plus en plus urbaine. 11 millions de chats sont répartis dans 28 % des ménages français, dont l’âge moyen augmente sensiblement (6,5 ans). Cette proximité se révèle utile : Claude Beata, vétérinaire comportementaliste, remarque ainsi que les possesseurs de chats connaissent bien leur animal, ses habitudes et savent dénoter un changement dans son comportement lorsqu’ils viennent en consultation.

Un coup de cœur

Si le chien fait souvent l’objet d’une acquisition réfléchie, le chat, “de gouttière” essentiellement, entre plutôt dans les familles sur un coup de cœur ou sur un coup de chance. Plus de 90 % arrivent par des biais peu maîtrisés (hasard, connaissances), ce qui est souvent à l’origine de soucis entre ces chats et leurs possesseurs peu préparés au compagnonnage avec un félin. Jean-Luc Vuillemenot, de l’agence de conseil Animal, Faits & Société, appelle ainsi à un accompagnement de l’adoption mieux structuré.

Attentifs à leur bien-être et à leur santé

Les Français sont soucieux du bien-être de leur chat : c’est pour 27 % d’entre eux le 2^e critère de choix des accessoires, de la litière et de l’alimentation – après le prix (38 %) – qu’ils achètent surtout en grande distribution, délaissant les cabinets vétérinaires.

Les chats sont désormais mieux suivis, même s’il reste beaucoup de progrès à faire, selon Claude Laugier, vice-président du SNVEL³ et président de la commission “protection animale” : seuls 42 % de détenteurs emmènent leur chat en consultation vétérinaire au moins une fois par an. 1/5 est identifié, 1/3 vermifugé et les traitements antiparasitaires sont renouvelés 1,5 fois par an. En revanche, les taux de vaccination (68,4 %) et de stérilisation (80 %) sont bien supérieurs à ceux relatifs au chien. Les chats français bénéficient donc d’une meilleure prise en charge, d’un meilleur accès aux soins (notamment avec la mise en place des mutuelles) et de soins de meilleure qualité. La tendance à retenir est un attachement au chat beaucoup plus fort, ce qui laisse espérer un taux d’abandon moindre que les chiens en ces temps de crise.

• 1 Éditeur de Animal Distribution et Animal Attitude.

• 2 Étude « Les Français et leurs chats », réalisée par Efficience 3 auprès d’un groupe représentatif de 604 personnes possesseurs de chats, par téléphone, du 18 au 21 avril 2011 ; Étude « Les Français et leurs chiens » publiée dans le hors-série du même nom de Animal Distribution, décembre 2010.

• 3 Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral.