Focus sur la production ovine - La Semaine Vétérinaire n° 1468 du 28/10/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1468 du 28/10/2011

En chiffres

Dossier

Auteur(s) : KARIM ADJOU*, MANON LE MAIRE**

Confrontée à une concurrence accrue, la production ovine française connaît un net recul depuis une trentaine d’années. Avec près de 7 530 000 têtes en 2010, l’élevage ovin est le 3e de France, après les élevages bovins et porcins (14 620 000 animaux). Ce cheptel se répartit sur près de 58 000 exploitations. 52 500 d’entre elles possèdent un élevage de brebis allaitantes et 5 500 élèvent des brebis laitières. Les allaitantes représentent près de 75 % du cheptel français et les lai­tières 25 %. Ces dernières sont réparties sur un dixième des exploitations.

Depuis les années 80, le cheptel ovin français connaît une régression progressive (près de 13 000 000 têtes en 1980 versus 7 530 000 aujourd’hui). Tandis que le nombre des brebis laitières est relativement stable depuis 1995 (voire en augmentation entre 2000 et 2010, voir graphique 1), celui des allaitantes est en diminution constante. L’enquête cheptel de décembre 2008 révèle une chute du nombre de brebis allaitantes de près de 8 % entre 2007 et 2008. Cette baisse atteint 6 % entre 2008 et 2009.

Un nombre d’exploitations en chute libre

Parallèlement à cette diminution du cheptel ovin, une baisse du nombre d’exploitations agricoles possédant des ovins est observée. Elles étaient plus de 197 000 en 1979, elles ne sont plus que 58 000 aujourd’hui (voir graphique 2).

Cependant, près de 45 % du cheptel ovin sont détenus par 13 % des éleveurs, qui ont des troupeaux de plus de 350 brebis. À l’opposé, 40 % des éleveurs possèdent moins de 50 brebis et ne représentent que 6 % du cheptel national. Ainsi, la majorité des élevages restent de type familial, avec peu de brebis, tandis que les grands, même s’ils sont en constante augmentation, sont minoritaires en France1. En réalité, deux types d’éleveurs se distinguent : ceux pour lesquels le mouton représente l’activité principale et qui détiennent en général des troupeaux importants, et ceux qui possèdent de plus petits élevages (plus nombreux), des retraités ou des pluriactifs.

La taille moyenne des troupeaux allaitants est de 71 brebis en 2009. Dans 4 grandes régions de production — Languedoc-Roussillon, Poitou-Charentes, Auvergne et Provence-Alpes-Côte d’Azur —, elle est supérieure à 100. En élevage laitier, en 2009, la taille moyenne était de l’ordre de 320 brebis dans le rayon de Roquefort (c’est-à-dire les départements de l’Aveyron, du Tarn et de la Lozère) et de 230 dans le bassin des Pyrénées-Atlantiques.

Entre 1979 et 2008, le nombre de cheptels ovins a régressé de 60 %, dont 62 % pour les troupeaux allaitants versus 31 % pour les laitiers. Au cours de cette période, la diminution du nombre d’animaux est moins forte. Cette baisse significative du nombre de troupeaux s’explique en partie par l’âge moyen élevé des éleveurs ovins (plus de 58 % d’entre eux ont plus de 50 ans). Compte tenu du peu d’attractivité économique de cette filière, les éleveurs ne sont pas remplacés lors de leur départ à la retraite. De plus, la majorité d’entre eux possèdent des troupeaux de petite taille. Une disparition des petits élevages et une concentration d’animaux plus importante dans les moyens et les grands élevages (voir graphique 3) sont ainsi observées.

Une répartition géographique selon le relief et l’utilisation des terres

La production ovine est présente sur l’ensemble du territoire. Cependant, elle est essentiellement implantée dans les zones défavorisées de la moitié sud de la France. Ces animaux y jouent un rôle important dans l’entretien d’espaces souvent fragiles (landes, zones de montagne et sèches, etc.). 5 grandes zones d’élevage ovin se distinguent dans l’Hexagone. La première, dans le Centre-Ouest, correspond aux départements des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Haute-Vienne. La deuxième se situe dans le Quercy et dans le Lot. La troisième grande zone de production est formée par le rayon de Roquefort. Enfin, au sud de la France, se trouvent le bassin du Sud-Ouest au niveau des Pyrénées-Atlantiques et celui du Sud-Est dans les Alpes de Haute-Provence, les Hautes-Alpes et les Bouches-du-Rhône (voir graphique 4).

Cette concentration de l’élevage ovin est particulièrement marquée pour le secteur laitier, limité pour l’essentiel à deux régions (Pyrénées-Atlantiques et rayon de Roquefort). L’élevage “viande” se retrouve principalement dans le Centre-Ouest, le Quercy, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Auvergne. Cette répartition des cheptels ovins en France s’explique notamment par la difficile valorisation des régions concernées, leur fourrage peu attractif, leur géographie, ainsi que par leur climat qui rend difficiles un certain nombre de productions. L’élevage ovin, même s’il nécessite des qualifications et une bonne spécialisation de la part des éleveurs, est relativement adaptable à ces régions. De plus, les grands bassins ont réussi à valoriser leur production et à la protéger. Ainsi, les fromages ossau-iraty-brebis-pyrénées (AOC2), etorki ou brebiou sont produits dans les Pyrénées-Atlantiques, et le célèbre roquefort (AOC), le pérail ou le lou passou “bio” dans le rayon de Roquefort. Concernant les régions d’élevage allaitant, de nombreuses productions possèdent un Label rouge (les agneaux dotés du Label rouge “agneaux fermiers du Quercy” depuis 1991 par exemple).

  • 1 FranceAgriMer 2009.

  • 2 Appellation d’origine contrôlée.

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