Bonnes pratiques de chimiothérapie : quelle évolution des traitements ? - La Semaine Vétérinaire n° 1467 du 21/10/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1467 du 21/10/2011

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : AGNÈS FAESSEL

Appliquer simplement une nouvelle procédure

Claude Muller, praticienne à Lomme (Nord) et présidente du groupe d’étude en oncologie de l’Afvac.

Les règles de bonnes pratiques des traitements anticancéreux ont bénéficié d’un bon accueil au sein de la clinique, notamment de la part de nos auxiliaires. L’une d’entre elles s’est particulièrement impliquée dans leur respect, en développant la communication par voie d’affichage. La prudence nécessaire à l’usage des molécules de chimiothérapie est également bien comprise par les propriétaires, même si un temps d’explication est indispensable. Les nouvelles contraintes à respecter n’ont pas entravé les traitements. Le refus de certaines personnes est plutôt lié à des raisons éthiques ou financières, et nous n’avons pas observé d’augmentation de leur proportion. La plupart de nos clients ont une première expérience de la chimiothérapie chez l’homme, généralement via un membre de leur entourage. Ils sont d’abord surpris des mesures à suivre pour leur animal, mais ils comprennent rapidement la différence de contexte, et le besoin de réduire la contamination du milieu extérieur. En pratique, la récupération des déjections des chats est d’ailleurs plus aisée lorsqu’ils ne sortent pas.

Pour le vétérinaire praticien, ces bonnes pratiques représentent finalement une procédure comme une autre. Certains confrères préfèrent ne pas s’y soumettre, et réfèrent. Mais la majorité cherche à s’informer pour continuer de traiter les animaux dans le respect de la réglementation.

Les bonnes pratiques imposent de la rigueur

Cécile Soyer, consultante en cancérologie à Paris.

Les nouvelles dispositions réglementaires imposées à partir de 2009 paraissaient être une montagne. Mais à y regarder de plus près, elles ne sont pas complexes et relèvent du simple bon sens. Elles nécessitent surtout de l’organisation et sont bien moins contraignantes et coûteuses que celles relatives à la radiographie, par exemple. Finalement, beaucoup de confrères ont fait le choix de s’y plier, et ils ne regrettent pas leurs efforts. Les règles de bonnes pratiques doivent néanmoins être présentées et expliquées aux propriétaires, car elles inquiètent et rassurent à la fois. Dans mon activité de référé, mon rapport au client est plus détaché que celui du vétérinaire “généraliste”. Il m’est sans doute plus facile d’être intransigeante !

La contrainte majeure est sans conteste l’hospitalisation des animaux traités. Elle augmente le coût du traitement et multiplie, dans mon cas, les déplacements des propriétaires. Elle va aussi à l’encontre des attentes, car ils voudraient offrir à leur animal un confort maximal de fin de vie.

Mon activité de formation m’a révélé que beaucoup de confrères cernent mal les risques de la chimiothérapie. J’espère néanmoins que chacun jouera le jeu, car les inspections débuteront bientôt. Nous serons dans de bonnes dispositions pour faire évoluer les règles si nous montrons que nous sommes rigoureux.

Une prise de conscience des précautions à prendre

Frédérique Ponce, maître de conférences en médecine interne/cancérologie à VetAgro Sup (Lyon).

La réglementation sur l’usage vétérinaire des anticancéreux, modifiée en 2009, a le mérite d’avoir généré une prise de conscience globale : la chimiothérapie n’est pas banale, ni à banaliser. Les effets indésirables du traitement sont à prendre en compte, pour l’animal, mais aussi pour le personnel médical, le propriétaire et l’environnement. Une enquête menée en 2004 à l’école de Lyon auprès des praticiens français, concernant l’usage des anticancéreux chez l’animal, avait montré un manque d’informations sur les dangers associés à ces molécules. Il restait du chemin à faire. Les mesures à respecter désormais diminuent le risque. Bien qu’assez simples à mettre en place, elles ont parfois freiné les confrères, surtout ceux qui pratiquent peu l’oncologie. Dans notre service de cancérologie, nous recevons davantage de cas référés. Mais à ce jour, les centres de référés dans cette discipline sont encore peu nombreux en France. Leur essor permettra de favoriser le traitement des animaux atteints d’un cancer, en améliorant la proximité pour les clients.

Ceux-ci accueillent d’ailleurs plutôt bien les contraintes associées, même ceux qui ont connu les anciennes dispositions. De prime abord, les règles à suivre peuvent générer de l’inquiétude. Mais en adaptant son discours, issu des données scientifiques et de son expérience, le vétérinaire oncologue apporte des explications suffisantes pour rassurer le maître face au cancer de son animal.

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