Vous sentez-vous écouté par votre ministère de tutelle ? - La Semaine Vétérinaire n° 1466 du 14/10/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1466 du 14/10/2011

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU

L’état s’implique dans la formation continue

Yves Buret,praticien à Riaillé (Loire-Atlantique).

La formation continue au mandat sanitaire est l’une des actions qui reflètent l’intérêt que porte l’état à notre profession. Ces sessions sont des occasions privilégiées d’échange et de développement d’un langage commun entre partenaires d’une région donnée, les DDPP1 d’une part, et les vétérinaires sanitaires, toutes filières confondues, d’autre part. Les sujets des modules, conçus en partenariat entre l’ENSV2 et la SNGTV3 à la demande de la DGAL4, sont en lien avec l’actualité sanitaire et couvrent différents thèmes et filières. Sur le thème des “maladies émergentes”, l’objectif n’est pas de connaître dans le détail tous les signes des affections exotiques, mais d’accroître notre vigilance et d’entretenir une surveillance syndromique vis-à-vis, par exemple, des avortements, des mortalités ou morbidités inhabituelles. Notre rôle de sentinelle consiste à identifier des situations cliniques à risque dès qu’elles se présentent et de contacter les services sanitaires. Dans le cadre de cette politique de formation continue, l’état vise à responsabiliser ses vétérinaires sanitaires par une pédagogie constructive de l’action, appliquée non seulement à la santé animale, mais aussi à la santé publique vétérinaire.

Visites et bilans sanitaires s’essoufflent

Patrice Arnal, praticien à La Primaube (Aveyron).

Cette année, notre motivation pour les bilans sanitaires d’élevage – dont la réalisation est nécessaire pour être en conformité avec le décret ministériel relatif à la prescription-délivrance du médicament – décline sérieusement. Le principal facteur limitant de ces visites est le volet économique. Il est quasiment impossible de les facturer à leur juste valeur. Le prix est d’ailleurs rédhibitoire. En effet, les éleveurs, dans leur grande majorité, ne sont pas prêts à investir 200 à 300 € pour des conseils, alors qu’ils en bénéficient gratuitement de la part de nombreux organismes agricoles et de firmes privées. Les bilans sanitaires viennent finalement se surajouter, sachant que tout vétérinaire consciencieux n’attend pas ces visites pour donner des conseils. Selon moi, l’objectif de ces bilans n’est pas d’aider les éleveurs, mais de protéger les vétérinaires par rapport à la délivrance du médicament. Par conséquent, ils sont davantage perçus comme une contrainte qu’une opportunité d’amélioration des performances de l’élevage. En outre, la visite sanitaire bovine est sur le même modèle depuis sa mise en place. Nous retournons dans les exploitations deux ans plus tard pour refaire, bien souvent, exactement la même visite. Une évolution paraît nécessaire. Nous en avons assez de préciser à chaque éleveur de bien déclarer tous ses avortements et d’installer un pédiluve à l’entrée de l’étable !

Manque de cohérence pour les antibiotiques

Catherine Prénot-Guinard, vétérinaire conseil en coopérative ovine à Gap (Hautes-Alpes).

Malgré la prise de conscience des phénomènes d’antibiorésistance, j’ai été surprise de constater que les derniers textes de lois concernant la liste positive ne vont pas toujours dans le sens d’un meilleur usage des antibiotiques. En effet, il reste encore trop d’aliments qui en incorporent et les moyens de prévention permettant de ne pas faire appel aux antibiotiques sont supprimés ou abandonnés par les laboratoires. Dans la filière ovine, c’est le cas du vaccin contre la colibacillose, retiré de la liste positive, ou encore de celui contre la salmonellose, qui n’est plus produit en France. Nous sommes de plus en plus désarmés pour proposer des alternatives aux traitements antibiotiques. À moins de se procurer le vaccin contre la salmonellose à l’étranger, sous réserve d’obtenir l’accord ministériel d’importation, le seul recours dont disposent les éleveurs pour enrayer des avortements salmonelliques est l’antibiothérapie. Quand une épidémie se déclare dans des troupeaux d’ovins en estive, il faut traiter tous les animaux, soit 1 000 à 2 000 têtes, alors que la plupart n’en ont pas besoin ! De telles pratiques ne favorisent ni la santé animale ni la santé humaine, et contribuent à accroître l’antibiorésistance. Contre ces utilisations abusives d’antibiotiques, il serait préférable que l’état soutienne des solutions préventives, en évitant de retirer les vaccins que nous avons à disposition, en encourageant les laboratoires à les produire, ou en facilitant l’importation de ceux qui ne sont plus disponibles en France.

  • 1 Direction départementale de la protection des populations.

  • 2 école nationale des services vétérinaires.

  • 3 Société nationale des groupements techniques vétérinaires.

  • 4 Direction générale de l’alimentation.

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