Pour (r)éveiller votre esprit anticorrida - La Semaine Vétérinaire n° 1464 du 30/09/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1464 du 30/09/2011

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Natif du nord de la France – entendre le nord d’Avignon –, je ne m’étais jamais intéressé de près aux corridas, ayant juste vu, à la télévision, des reportages complaisants sur leur côté artistique, particulièrement lors des férias des gens du Sud.

Je dois objectivement avouer que j’étais a priori en accord avec la chanson célèbre, mais je me disais que cela devait tenir à mon appartenance aux gens du Nord.

Bref, étant à Arles début septembre lors de la féria du riz, l’envie me prit, pour information, d’assister à une corrida goyesque. Parce que le nom me plaisait et que les dépliants à la disposition du public faisaient état d’un spectacle extraordinaire. Je cite : « Le bon, le beau, le vrai. Année après année, la goyesque arlésienne enrichit ses lettres de noblesse, au point de devenir un des plus grands rendez-vous de la saison française ; l’art du toreo dans un écrin parfait. »

Faisant donc fi de mes préjugés, je me rendis à ce merveilleux spectacle… et là, ce fut la consternation. On m’avait vanté le courage du matador. Si celui-ci s’était présenté en string panthère face à une bête aussi splendide, j’aurais trouvé le combat loyal. Mais là…

Même sur la balance, face à deux chevaux et à une dizaine de toréadors, le taureau ne fait pas le poids, stricto sensu. Dès qu’il entre dans l’arène, il est condamné à mort. Le seul dilemme est de savoir combien de temps on a décidé de le laisser souffrir, le “spectacle” débutant par les blessures infligées par les picadors, puis par les banderilleros, le courageux matador n’intervenant que sur un animal déjà bien affaibli par ces souffrances préalables.

Si ces quelques lignes ont (r)éveillé en vous un esprit anticorrida, ce qui me semblerait naturel au vu de notre profession, je souhaiterais que vous vous manifestiez, en vous inscrivant sur le blog créé par un confrère : http://www.veterinaires-anticorrida.fr.

Une législation anticorrida pourrait alors, souhaitons-le, enfin voir le jour, à l’image de la Catalogne. Cela effacerait en outre l’inscription sournoise de la corrida au patrimoine culturel immatériel de la France (seul pays au monde dans une telle situation), obtenue par ses défenseurs.

Les taureaux, du fond bucolique de leur ganaderia, vous en remercient d’avance.

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