Les cas de maladies vectorielles augmentent-ils en canine ? - La Semaine Vétérinaire n° 1463 du 23/09/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1463 du 23/09/2011

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : LORENZA RICHARD

Des maladies à inclure dans la démarche diagnostique

Fabrice Jallu, praticien canin à Vibraye (Sarthe).

Je constate l’apparition de nouvelles maladies dans la Sarthe, notamment transmises par les tiques : l’ehrlichiose, la maladie de Lyme ou l’hémobartonellose. L’ehrlichiose est en nette augmentation, chez les carnivores et surtout chez les bovins. La maladie de Lyme connaît aussi une recrudescence importante chez l’homme. Depuis environ 18 mois, je rencontre des cas de leishmaniose, alors qu’il n’en existait pas avant, me semble-t-il, dans ma région.

Ce fut le cas récemment, chez une chienne qui n’était jamais sortie du département, donc forcément contaminée par un phlébotome. Un autre chien, en hyperthermie persistante depuis 6 mois, a affiché une polymerase chain reaction positive à la fois à la leishmaniose et à 4 maladies transmises par les tiques, sur les 10 recherchées par un bilan diagnostique : ehrlichiose, anaplasmose, hémobartonellose et babésiose.

On trouve ces affections d’abord parce qu’on les cherche. Nos techniques de recherche se sont améliorées et nous faisons peut-être davantage d’analyses, ce qui nous permet de mettre en évidence ces maladies chez des animaux pour lesquels aucun diagnostic précis n’aurait été établi auparavant.

Pour cette raison, notre démarche diagnostique doit désormais s’élargir et inclure ces affections.

Difficile d’avoir un avis concernant la leishmaniose

Jacques Lamothe, praticien canin à Carros (Alpes-Maritimes).

Je diagnostique 30 à 50 cas par an de leishmaniose depuis 15 ans, et je n’ai pas l’impression d’en rencontrer plus qu’avant, ni que la maladie soit en extension. Toutefois, cela n’est que mon ressenti.

Plusieurs éléments conditionnent la propagation d’une maladie vectorielle. Il faut qu’il y ait suffisamment de phlébotomes, qu’ils se nourrissent sur des chiens malades non soignés, qu’il y ait assez de piqûres, des chiens réceptifs, etc. Pour la leishmaniose, de nombreux facteurs concomitants interviennent. Le réchauffement climatique est incriminé dans l’extension de l’aire de répartition de la maladie, mais les animaux voyagent et cela peut expliquer son apparition loin du lieu où elle a été contractée. De plus, elle est mieux diagnostiquée, en particulier en marge de l’aire de répartition, là ou la prévalence est faible, ce qui pourrait donner l’impression d’une extension. En outre, dans les Alpes-Maritimes, avec l’urbanisation des zones rurales, certaines communes ont doublé ou triplé leur population, et par là même celle des chiens.

Dans le même temps, la médicalisation et la démographie vétérinaire ont augmenté : le nombre de clients diminue, mais celui des facturations annuelles s’accroît. Davantage de chiens, mieux soignés, traités plus régulièrement par des insecticides, et plus de vétérinaires : il est difficile pour le praticien d’émettre un avis tranché.

Je n’ai pas relevé d’augmentation de cas pour les autres maladies vectorielles, qui sont ici rares ou inexistantes, mais il se peut que je ne les aie pas diagnostiquées.

Des diagnostics sans doute plus précis

Roger Mellinger, praticien canin à Thionville (Moselle).

Les maladies vectorielles ne sont pas en augmentation dans notre clientèle. Je dirais même que pour la piroplasmose, nous observons une diminution. Cela s’explique par plusieurs facteurs. En premier lieu, les chiens que nous soignons sont de plus en plus citadins et donc moins exposés. Beaucoup bénéficient d’une protection antiparasitaire. En outre, un nombre croissant de ces animaux sont vaccinés. Les cas de maladie de Lyme semblent être en hausse chez l’homme qui se promène de plus en plus dans la nature, mais aussi chez les chiens qui bénéficient d’investigations aboutissant à un diagnostic plus précis. Le nombre de malades identifiés est donc plus important. Il en est de même pour la bartonellose féline qui, lorsqu’elle se trouve incluse dans une grille de diagnostic différentiel, peut être découverte plus fréquemment qu’autrefois. En ce qui concerne la leishmaniose, les quelques cas avérés ont tous une origine méditerranéenne. Dans ce contexte, il est difficile de reconnaître la part qui incombe à la pression parasitaire, au portage d’un agent pathogène par le vecteur, à l’immunité naturelle, au traitement antiparasitaire, au climat et au biotope, à la vaccination ou aux moyens diagnostiques.

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