Le vétérinaire doit tenir son rôle de communicant - La Semaine Vétérinaire n° 1463 du 23/09/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1463 du 23/09/2011

Rencontres MSD de Saint-Malo

Actu

SANTÉ PUBLIQUE

Auteur(s) : AGNÈS FAESSEL

Les dernières Rencontres de Saint-Malo se sont intéressées à la sécurité sanitaire des viandes. Cette notion ne se raisonne plus “de la fourche à la fourchette”, mais plus en amont, dès l’eau d’arrosage, et bien en aval, avec le risque de cancers et autres maladies d’évolution lente.

La sécurité sanitaire dans nos assiettes.  » Pour la première fois, les rencontres de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le rendez-vous annuel de MSD Santé animale pour les vétérinaires en productions organisées, ont proposé une session unique autour d’un thème commun : la qualité sanitaire des viandes. Environ 130 vétérinaires des filières porcine et avicole ont ainsi assisté, le 13 septembre dernier, aux interventions de quatre conférenciers de large horizon, rejoints ensuite par des représentants des professionnels des filières pour une séance de questions-réponses. Car pour Jean-Pierre Tillon, directeur scientifique du groupe coopératif InVivo et modérateur de la session, si garantir la qualité sanitaire des protéines animales est un préalable indispensable, la production doit aussi respecter une série de conditions associées, liées notamment aux systèmes d’élevage, à la préservation des écosystèmes, aux attentes sociétales, etc.

Oser la communication du risque

« La particularité des dangers chimiques [dont les résidus antibiotiques] est qu’ils doivent être gérés en amont, car la décontamination des produits n’est pas possible. » Hervé Lafforgue, du centre de sécurité des aliments chez Danone, est intervenu sur les risques liés aux contaminants en agro-alimentaire. Les produits chimiques, les pesticides et les substances toxiques sont en tête des préoccupations quant aux risques associés à l’alimentation, juste devant l’intoxication alimentaire et la contamination bactérienne. Devant un consommateur perturbé par une succession de crises (vache folle, dioxine, etc.) et perdant confiance dans les instances officielles, face aussi à des groupes activistes organisés, contre-pouvoir nécessaire, mais qui manquent souvent d’objectivité et de propositions concrètes, une culture du risque doit être développée dans les filières agro-alimentaires. « La communication du risque fait partie du processus de gestion », prévient Hervé Lafforgue. Il ne faut pas s’arrêter aux étapes d’évaluation et d’action. « Les vétérinaires doivent tenir leur rôle de communicant, a renchéri Yves de la Fouchardière, directeur des Fermiers de Loué, lors de la table ronde. Sinon, ils laissent la place au marketing. »

De son côté, Lionel Desencé, directeur qualité chez Carrefour, a présenté les démarches adoptées par l’enseigne pour répondre aux besoins implicites (la sécurité), mais aussi explicites des clients, ceux qui génèrent l’acte d’achat. La fraîcheur et l’appétence en font partie, mais aussi les conditions d’élevage, l’origine géographique, etc. Dans ce contexte, il annonce la prudence de son groupe face à l’immunocastration des porcs, qui n’est pas en accord, a priori, avec la sensibilité du consommateur.

Évoluer vers le vétérinaire “durable”

Représentant de l’état, Alexandre Blanc-Gonnet, de la Direction générale de l’alimentation, a expliqué l’évolution de la réglementation qui touche le vétérinaire, notamment la rénovation du mandat sanitaire et l’extension de ses missions, avec les visites sanitaires porcine et avicole. Il est aussi revenu sur l’objectif de réduire de 25 % la consommation des antibiotiques vétérinaires en France, précisant qu’il reste à en fixer les références, mais qui traduit la volonté de l’administration de travailler sur le sujet.

Quels sont les prochains défis de la profession vétérinaire ? Pour y répondre, Jean-Michel Fabre, de la société de conseil Phylum, a commencé par analyser la mutation des filières de production qui s’est opérée à la suite des multiples crises sanitaires qui les ont secouées. Dans un contexte de développement durable, le “vétérinaire durable” sera celui qui saura répondre aux attentes, valoriser son savoir et trouver des alliés. Le vétérinaire est la caution morale des filières, il leur offre une triple garantie : prescription raisonnée, utilisation conforme et traçabilité assumée.

Après les farines animales, les organismes génétiquement modifiés, les antibiotiques, quelle sera la prochaine grande problématique à affronter par les filières de productions animales ? Sans doute le bien-être animal, qui répond à une sensibilité du consommateur. Le vétérinaire y a une place à prendre.

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