AU SECOURS DES KOALAS EN AUSTRALIE

Bien entendu, l’animal symbolisant l’Australie est sans conteste le kangourou. Mais dans la famille des marsupiaux, un autre semble encore plus populaire : le koala. Hélas, l’espèce est en danger. Sa population ne cesse de baisser. La faute à l’homme qui détruit les forêts pour construire des habitations, des routes, etc. Ces dernières années, les feux de forêts ont tué des centaines de petits animaux. Mais d’autres facteurs (voitures, chiens, maladies) sont à l’origine de la possible disparition du koala d’Australie, donc de la surface de la Terre, puisqu’il ne vit que dans ce pays. Dans une des nombreuses langues aborigènes, koala signifie “petite soif”. En effet, il ne boit presque pas. Il se contente de l’humidité contenue dans les feuilles d’eucalyptus, qui constituent sa nourriture quasi exclusive. Et il ne choisit pas n’importe lesquelles : seulement une soixantaine d’espèces sur les 300 ou 400 existantes lui conviennent !

Chaque koala reçoit un nom et une puce

A quelque 500 km au nord de Sydney, dans la petite ville de Port-Macquarie, un lieu créé spécialement pour eux accueille les koalas en détresse. Il s’agit d’un hôpital où ils sont soignés, remis sur pied, avant d’être relâchés sur le lieu de leur découverte. Jusqu’à 50 individus peuvent y être suivis. Souvent, des personnes appellent pour signaler un animal blessé, renversé par une voiture, mordu par un chien ou trouvé le long d’une route, malade. Ils sont alors conduits en ambulance à l’hôpital, où ils sont examinés puis soignés. Des dizaines de volontaires se relaient chaque jour auprès d’eux. L’hôpital n’est pas subventionné par l’Etat et seules les donations permettent à l’établissement de subvenir aux besoins des 300 ou 400 marsupiaux accueillis chaque année. « Nous avons besoin de 200 000 $ australiens (150 000 €) par an pour maintenir le service », précise Helen Meers, une volontaire. A son arrivée, chaque koala se voit attribuer un nom. Il comprend le lieu où il a été trouvé, suivi d’un prénom. Pendant son séjour à l’hôpital, une puce électronique lui est implantée et une boucle lui est posée sur l’oreille. Cela permet de le reconnaître s’il vient à réapparaître un jour. C’est le cas de Birthday girl : cette femelle est sans doute le plus vieux koala du monde. Elle a 25 ans, et est déjà venue 7 ou 8 fois dans cet hôpital. Elle souffre d’arthrose !

La stérilité due à la chlamydiose affecte l’espèce

Les koalas ont un mauvais système immunitaire dû à une consanguinité importante. 40 % d’entre eux sont affectés par la chlamydiose, cause de stérilité. Ils souffrent de cystites, de maladies uro-génitales et d’ulcères. Des cancers et des leucémies ont souvent été diagnostiqués dans cet hôpital. Parmi les animaux hospitalisés, certains sont aveugles, à la suite de conjonctivites (“red eyes”) ou d’infections oculaires non soignées. Le stress les affecte aussi beaucoup et les rend vulnérables.

Ces animaux sont suivis quotidiennement par Cheyne Flanagan, une biologiste spécialisée en faune sauvage. « Mon travail consiste à réaliser des radiographies ou des ultrasons, à effectuer les prises de sang et à dépister la chlamydiose. Je réalise aussi les prélèvements post-mortem que nous envoyons à l’université de Sydney afin d’établir la cause des morts. » Ici, peu d’interventions chirurgicales importantes. « Toutes les opérations se déroulent dans la clinique vétérinaire de Christopher Livingston », reprend Cheyne Flanagan. A l’intérieur du bâtiment se situent les pièces réservées aux koalas les plus mal en point. Selon leur état, ils y resteront de quelques jours à quelques semaines, avant de retourner à l’extérieur, dans des enclos où les volontaires prendront soin d’eux. Deux fois par jour, des bouquets de branches d’eucalyptus fraîches leurs sont distribués. Un supplément nutritif est administré à la seringue aux plus faibles.

Les koalas doivent conserver leur instinct sauvage

Une règle est imposée à tous les volontaires : il est fortement déconseillé d’adopter un comportement trop affectueux avec les pensionnaires. En effet, ils ne doivent pas trop s’habituer à l’homme, et conserver leur instinct d’animal sauvage, car tous seront relâchés dans la nature. Il est pourtant tentant d’en serrer un contre soi. C’est parfois possible quand l’animal arrive effrayé. Lorsqu’il a retrouvé force et santé, l’ambulance le ramène là où il a été trouvé. A nouveau dans son environnement, il est relâché et ne met pas longtemps à trouver un arbre qui lui convient.

Il est possible d’adopter un koala. Bien entendu, l’adoptant ne reçoit pas l’animal chez lui, mais il œuvre de cette manière au bon fonctionnement de l’hôpital et reçoit un certificat d’adoption, avec son nom et celui de l’animal. Des nouvelles de son “filleul” lui sont alors envoyées régulièrement.

• Pour en savoir plus : http://www.koalahospital.org.au/adopt-a-wild-koala