Les crises sanitaires ont-elles modifié votre comportement alimentaire ? - La Semaine Vétérinaire n° 1460 du 02/09/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1460 du 02/09/2011

Entre nous

FORUM

Cessons les exagérations

Thomas Delost, praticien à Ornans (Doubs).

Les soi-disant crises sanitaires évoquées dans les médias sont généralement fondées, mais largement dramatisées et conduisent parfois à incriminer à tort des produits, comme ce fut le cas pour le concombre espagnol en Allemagne, en juin 2011. A ce titre, je suis plutôt critique face à ces événements, exagérés par les médias pour augmenter leur audience, sans mesurer l’impact économique que l’information peut engendrer. Le jour où le risque sera réel, je changerai mes habitudes alimentaires en conséquence, mais je pense que ce ne sera pas de sitôt. Je ne suis pas facilement apeuré par les produits au centre de ces crises car souvent, il suffit de les laver correctement ou de les faire cuire pour éviter tout risque. J’estime que l’Etat se préoccupe beaucoup de la santé publique et que les systèmes de contrôle mis en place sont plutôt efficaces.

Pour ce qui est des multiples messages de santé véhiculés dans les publicités, je les trouve plus agaçants qu’autre chose. Expliquer aux gens qu’il faut se dépenser et ne pas manger gras pour ne pas grossir me fait doucement rire. On le savait avant… Je ne pense pas que cela changera les comportements alimentaires des Français. Cette politique de l’Etat qui consiste à nous surassister doit cesser. « Fumer tue », « l’alcool est mauvais pour la santé », « il ne faut manger ni trop salé, ni trop sucré, ni trop gras »… Que d’évidences ! J’espère que les Français sont assez responsables pour faire attention à leur alimentation sans que l’Etat n’ait à intervenir à outrance.

Le lobby du bio m’agace

Emilie Breton, praticienne à Thorigny-sur-Marne (Seine-et-Marne).

J’ai plutôt tendance à regarder les informations avec humour, pour voir comment les entreprises touchées réagissent pour reconstruire leur image. Par exemple, l’enseigne des restaurants McDonald’s est devenue verte pour faire plus “nature”.

Il faut de la nourriture pour tout le monde, ce qui n’est pas vraiment possible uniquement avec le bio et les petits producteurs. La récente crise sanitaire en Allemagne(1) m’a presque amusée, car je suis agacée par le lobby du bio. Si les insecticides existent, c’est parce qu’ils sont nécessaires à la production de masse. Je mangerai également des OGM sans aucun problème, s’ils permettent de nourrir plus de monde. Je n’ai pas changé ma façon de manger mes steaks hachés et j’achète mes aliments uniquement pour leur goût. Je fais confiance aux vétérinaires et aux contrôles effectués, même si des accidents sont toujours possibles.

Les crises sanitaires n’ont aucun impact sur ma vie de tous les jours et je suis agacée par les extrêmes du tout-aseptisé et du tout-biologique. Le bio est vendu comme s’il offrait davantage de qualités nutritives, mais ce n’est pas forcément le cas. Les produits locaux restent un plaisir, mais je n’ai pas l’occasion ni l’envie d’en manger tout le temps. J’ai confiance en notre système de traçabilité et, pour moi, toutes ces paniques sont peu justifiées.

Cela n’a pas d’impact sur mes habitudes alimentaires

Edouard Marchal, étudiant en première année à l’ENVA.

Les différents problèmes qui sont recensés dans le monde et médiatisés, avec E. coli par exemple, n’influent pas sur les aliments que j’achète au supermarché. Seuls les problèmes de sécurité sanitaire et de conservation me poussent à prendre des précautions, notamment vis-à-vis de la viande que je consomme, particulièrement lorsqu’elle est crue. C’est pourquoi je prends soin de me rendre chez le boucher lorsque je désire cuisiner un steak tartare, par exemple. Cependant, je ne fais pas le difficile et j’apprécie toutes les viandes, du moins celles consommées classiquement en Europe.

Ce n’est ni le fait d’être étudiant vétérinaire, ni les reportages, ni les manifestations contre la manière dont sont abattus les animaux qui pourraient m’en “dégoûter” ou me faire prendre conscience de quoi que ce soit en ce qui concerne la viande de bœuf ou de cheval. Reparler de l’encéphalopathie spongiforme bovine ne m’inquiète pas non plus, même quand il s’agit du retour des farines animales. Je consomme régulièrement des abats sans crainte par rapport à leur qualité sanitaire.

Par ailleurs, les messages publicitaires qui conseillent de « manger moins gras, moins sucré, moins salé » n’ont aucun impact sur mes habitudes alimentaires.

Mais peut-être que la poursuite de mes études et le fait d’en apprendre plus, ou de commencer un régime plus élaboré, me pousseront un jour à modifier ce comportement alimentaire…

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1454 du 10/6/2011 en pages 12-13, et 1458 du 8/7/2011 en page 15.

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