Chevaux de courses
Formation continue
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : Marine Neveux
Un exercice intense et des facteurs liés à l’équitation pourraient provoquer un collapsus en dynamique.
Le collapsus de l’appareil respiratoire supérieur (ARS) en dynamique est souvent plus grave lorsque l’exercice atteint son niveau le plus intense. Il peut aussi se révéler sévère durant la période de récupération immédiate. Des facteurs liés à l’équitation pourraient aussi l’induire, comme la flexion de la nuque ou de la tête, l’embouchure ou la bride. Une équipe du Royaume-Uni et d’Australie a effectué une synthèse de la littérature et de cas cliniques(1).
En effet, le collapsus du tractus respiratoire supérieur est une cause de contre-performance chez le cheval athlète. Par définition, ce collapsus en dynamique survient durant l’effort. Pour la plupart des animaux atteints, il se produit durant le palier où l’exercice est le plus intense. Les pressions d’inspiration de l’air deviennent plus négatives lors de vitesses élevées. La fatigue de la musculature de l’ARS semble aussi intervenir.
Des études récentes montrent que le type de test à l’effort pourrait avoir une influence sur la possibilité d’établir ou non un diagnostic définitif de collapsus de l’ARS. Pour l’exercice sur tapis roulant, plusieurs centres proposent un test standardisé et progressif qui se poursuit souvent jusqu’au point de fatigue. Néanmoins, pour un sprinter, il serait intéressant de débuter l’exercice test à une vitesse la plus proche possible des maximales.
La plupart des chevaux référés pour des endoscopies à l’effort présentent des commémoratifs : un bruit anormal ou une mauvaise performance durant la course. Souvent, il est difficile de recréer le problème pendant le galop d’entraînement.
Les études ne montrent pas de différence sur les désordres dynamiques du larynx (collapsus du cartilage aryténoïde, collapsus du pli vocal ou déviation axiale des plis aryepiglottiques) entre l’endoscopie sur tapis ou sur le terrain. En revanche, le déplacement dorsal du voile du palais (DDVP) est diagnostiqué plus fréquemment durant l’endoscopie sur tapis roulant que sur la piste. Une hypothèse proposée est l’implication de facteurs comportementaux : sur la piste, les chevaux réduisent leur vitesse pour prévenir la survenue du DDVP alors que sur tapis, ils ont moins la possibilité de le faire.
Le premier cas clinique présenté par les auteurs est celui d’une jument âgée de six ans référée pour une endoscopie de terrain avec comme commémoratif un bruit respiratoire anormal durant la phase de cross country. Le bruit est particulièrement marqué lorsque le cavalier diminue sa vitesse à l’approche d’une haie, et que le cheval fléchit davantage son cou et sa tête. Le test d’endoscopie inclut alors des périodes où le cavalier fera varier la position de la tête de l’animal, de fléchie à étendue. Lorsque la tête et le cou sont fléchis, une instabilité du palais conduit à un déplacement dorsal du palais mou.
Dans le deuxième cas clinique, un cheval de saut d’obstacles âgé de six ans est référé pour une endoscopie de terrain, avec un bruit respiratoire. A l’examen, le bruit n’est pas constaté quand le cheval est monté en extension ou en flexion modérée du cou et de la tête. En revanche, lorsqu’il est travaillé avec un plus grand degré de flexion, un bruit inspiratoire devient évident et correspond à un collapsus bilatéral et dynamique des aryténoïdes et du pli vocal.
La flexion a donc une incidence sur la mécanique des voies respiratoires supérieures durant l’exercice. Des études radiographiques montrent que la flexion de la nuque et du cou provoque une réduction du diamètre dorsoventral du nasopharynx. Elles précisent par exemple un diamètre de celui-ci, chez des pur-sang, de 4,9 cm en flexion, par comparaison avec un diamètre de 7,5 cm lorsqu’ils sont en extension.
Les auteurs rapportent le cas d’un pur-sang entier âgé de deux ans référé pour une endoscopie, avec comme commémoratif un souffle épais durant l’exercice. Le cheval était alors monté sans noseband. Une instabilité modérée du palais est notée au départ du galop lorsqu’il pousse et a la bouche ouverte. Au contraire, lorsqu’il se stabilise et arrête de pousser, le cheval court avec une bouche fermée et les anomalies du tractus respiratoire ne sont plus observées.
Un autre animal est examiné avec un noseband, pour une partie du test. Dans ce cas, le dysfonctionnement est amélioré.
La rétraction de la langue pourrait aussi être impliquée dans le DDVP. Certains entraîneurs ont recours à des attache-langues pour prévenir une rétraction caudale. Des investigations plus poussées restent nécessaires avant de conclure.
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