Trois internes récompensés pour leurs cas cliniques

Comme chaque année, Oniris (Nantes) a servi de cadre au concours de cas cliniques destiné aux internes, le 16 juin dernier. Six de nos jeunes confrères ont présenté des cas issus de leur expérience personnelle au cours de l’année écoulée, couvrant la médecine interne, la reproduction et les urgences-soins intensifs, devant un parterre de vétérinaires de la région nantaise. Un jury composé de praticiens, d’un enseignant-chercheur et d’un étudiant de cinquième année a récompensé trois de ces cas. Pendant les délibérations, notre confrère François Decante a présenté, pour la première fois “hors concours”, un cas de plastie palpébrale par rotation d’un lambeau labial chez un bouvier bernois.

1^er prix : un coup de chaleur chez un chien

Une chienne malinois de quatre ans est présentée pour une hyperthermie (44,7 °C) due à un séjour dans une voiture. L’examen clinique révèle une tachycardie et une tachypnée, ainsi qu’un état semi-comateux. Le traitement associe des mesures destinées à refroidir l’animal (douche, système Articare Cold pack®), une perfusion intraveineuse de NaCl 0,9 % à raison de 90 ml/kg/h, du mannitol 20 % (1 g/kg par voie intraveineuse) pour lutter contre l’œdème cérébral, des antibiotiques, un antiémétique et un antiacide, des antioxydants (vitamine C) et des neuroprotecteurs (thiamine, pyridoxine).

Malgré ces mesures, une acidose métabolique s’installe, avec une augmentation majeure des lactates. Ces troubles sont suivis de désordres de la formule sanguine (augmentation de l’hématocrite, thrombocytopénie) qui conduisent à une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) et à une tachycardie ventriculaire. L’hypoperfusion rénale et la nécrose tubulaire induite aboutissent à une insuffisance rénale. Parallèlement, une insuffisance hépatique s’installe. Malgré les traitements entrepris (correction de la natrémie et du pH sanguin, fluidothérapie, transfusion sanguine, administration de lidocaïne), la chienne meurt d’une défaillance multi-organique.

Ce cas démontre la difficulté de traiter un animal soumis à une forte température, malgré l’importance des moyens mis en œuvre.

2^e prix ex-aequo : des crises épileptiformes partielles chez une chienne

Face aux nombreuses origines possibles d’une crise épileptiforme (encéphalopathie ischémique, encéphalite, méningite, traumatisme crânien, épilepsie essentielle, encéphalose urémique ou hépatique, hypoglycémie, hypocalcémie, intoxication, gliome ou méningiome, métastases cérébrales issues d’une tumeur primitive extracérébrale), l’intérêt d’une démarche structurée pour aboutir à un diagnostic (ici un insulinome) a été souligné.

Cette présentation a aussi fait le point sur les troubles associés à l’hypoglycémie, ainsi que sur les modalités de traitement à court et à long termes pour restaurer et réguler la glycémie, dont la prednisolone et le diazoxide (un hyperglycémiant).

2^e prix ex-aequo : rémanence ovarienne compliquée d’une tumeur de la granulosa

Une chienne stérilisée est présentée pour des pertes vulvaires hémorragiques. Un frottis vaginal révèle une activité œstrogénique. Une échographie abdominale montre la présence de deux structures hypoéchogènes de 7 et 15 mm de diamètre, caudalement au rein droit. Un résidu ovarien est extrait par laparotomie. L’analyse histologique révèle une tumeur de la granulosa, une néoplasie rare de l’ovaire (prévalence de 1,5 à 1,4 % chez la chienne).

Tous les cas présentés peuvent être consultés sur le site web d’Oniris⁽¹⁾.

• (1) Après une inscription préalable à l’adresse anne.gogny@oniris-nantes.fr

• Source : Journal of the American Academy of Dermatology, rapport KTLA et 20 minutes.

• Pour en savoir plus : Jennifer Jenkins et coll. : « NCA-positive necrotizing vasculitis and thrombotic vasculopathy induced by levamisole-adulterated cocaine : a distinctive clinicopathologic presentation », J. of the American Academy of Dermatology, juillet 2011, vol. 65, n° 1, pp. e14-e16.

• Renseignements sur www.vethica.com