Le procédé de fabrication des farines de plasma de porc rend le PCV2 non infectieux

Interdites en Europe, les farines de sang et de plasma de porc sont utilisées aux Etats-Unis dans l’alimentation de ces animaux, en particulier au sevrage. Le circovirus porcin de type 2 (PCV2) est connu pour être particulièrement résistant. Des chercheurs⁽¹⁾ ont étudié la possibilité de diffusion du PCV2 via ces farines, utilisées sur le terrain dans la fabrication d’aliments pour porcs.

La présence du virus est d’abord recherchée dans les farines de plasma de porc de deux usines américaines. Celles-ci collectent le plasma de 14 abattoirs représentatifs des principales régions de production porcine outre-Atlantique. Etalés sur trois semaines dans chaque usine, les prélèvements de 52 échantillons de plasma, 32 échantillons de plasma concentré et 32 échantillons de farines de plasma de porc représentent 60 % du plasma qui transite en une journée d’abattage porcin aux Etats-Unis.

L’ADN du PCV2 est retrouvé, par polymerase chain reaction (PCR), dans respectivement 85 %, 72 % et 78 % des échantillons de plasma, de plasma concentré et de farines de plasma de porc.

Les porcs qui reçoivent la farine contaminée restent avirémiques pendant 42 jours

Les farines de plasma de porc où la présence d’ADN du PCV2 est avérée (FPP+) sont utilisées dans un essai de contamination des animaux via l’alimentation. 9 porcs de 65 kg, initialement naïfs vis-à-vis du PCV2, sont répartis en 3 groupes : porcs témoins négatifs, porcs témoins positifs (inoculés avec le PCV2) et porcs recevant un aliment avec 4 % de farines contaminées pendant 42 jours.

Les porcs témoins (négatifs et positifs) reçoivent un aliment sans protéine animale pendant toute la durée de l’essai. Une prise de sang est réalisée chaque semaine sur ces animaux. Les porcs témoins positifs sont virémiques (PCR sur prise de sang) 7 jours après l’inoculation et le restent par la suite.

Les porcs qui ont reçu les farines contaminées sont restés avirémiques pendant les 42 jours de l’essai.

Les auteurs en concluent que, dans cette étude, le procédé industriel de fabrication des farines de plasma de porc a permis de rendre non infectieux le PCV2 qu’elles contiennent.

Pour les porcs du groupe FPP+, la farine de plasma a été incluse dans l’aliment en usine (les auteurs ne précisent pas s’il s’agit de granulés). C’est donc la succession du procédé d’atomisation pour la fabrication de farines de plasma de porc puis de la fabrication d’aliment qui rendent le virus inactif. Toutefois, la présence d’ADN du PCV2 dans les farines ne permet pas de déterminer si le virus est vivant ou tué. Mais l’essai de contamination via l’alimentation permet de conclure qu’il est rendu non infectieux. Seul un essai de mise en culture pourrait permettre de déterminer si le virus PCV2 est vivant ou tué dans les farines de plasma de porc.

• (1) T. Opriessnig., H. Shen, S. Harrison, J. Campbell, T. Faidley, L. Russel, P. Halbur : « Commercial spray-dried porcine plasma contains high amounts of PCV2 DNA and high levels of antibodies but is not infective to naïve pigs », 21^st International Pig Veterinary Congress, Vancouver (Canada), 18-21 juillet 2010, 338.