Des processus mentaux inconscients à réhabiliter

Nous effectuons des choix, autant consciemment qu’inconsciemment. Nos perceptions de la réalité sont influencées par nos croyances inconscientes. Cela se traduit, dans le cadre de la psychothérapie, par des phénomènes de refus et de résistance. Sont en cause les images profondément ancrées, qui se retrouvent en opposition avec les croyances auxquelles nous sommes particulièrement attachés.

Ce qu’il faut comprendre pour changer notre regard

Avec l’hypnose, il devient possible d’agir sur ses croyances au moyen de la suggestion. La suggestion hypnotique conduit ainsi à percevoir, par exemple, quelqu’un qui n’est pourtant pas présent physiquement. Il existe aussi une hypnose “culturelle”, particulièrement active pendant l’enfance parce que nous sommes, à cette période, très influençables. Et cette influence s’exerce par la répétition des messages. Sachant cela, il reste difficile de changer notre comportement sur la seule base d’une démarche dite scientifique. Ce que la psychologie moderne prend en compte. Nous savons aujourd’hui que l’acte d’observer perturbe le phénomène de l’observation. L’idée d’une objectivité possible dans toute observation est donc mise à mal. Aujourd’hui, les dimensions de l’esprit et de la croyance sont prises tout à fait au sérieux. Comment expliquer autrement l’effet placebo sur la guérison ? Ou encore la rémission “spontanée” de certains cancers par l’utilisation systématique de l’imagerie intérieure et de l’autosuggestion ? Il est difficile, dans de telles conditions, d’obtenir une stricte objectivité et la faculté de réplique d’une expérience. Les chercheurs “positifs” ont tendance à obtenir des résultats positifs et les chercheurs “négatifs” obtiennent souvent l’inverse.

Science et subjectivité : la recherche d’une méthode

Les exemples de subjectivité ne manquent pas. On sait maintenant que des esprits peuvent agir sur d’autres esprits à distance. De même, l’état d’esprit conscient et inconscient de l’expérimentateur peut affecter la guérison du sujet. La nature, également, ne se révèle que dans les relations que nous avons avec elle. Cela signifie qu’il n’est possible d’expérimenter des phénomènes que dans leur contexte. Autrement dit, uniquement via une observation dans la participation.

Dans ces conditions, comment traiter le subjectif de façon “scientifique” ? Nous savons que la réalité revêt des aspects non physiques, non mesurables et qui, pourtant, font partie de l’expérience humaine. Ce que reconnaissent les traditions anciennes, sous la forme de philosophie et de religion. Beaucoup d’entre nous le redécouvrent et cherchent des réponses essentielles en questionnant aussi bien la science que les traditions.

L’homme moderne aspire à une nouvelle vision du monde

C’est une crise qui s’annonce comme une phase préparatoire à une évolution. Par exemple, aujourd’hui, même quand il est impossible de les expliquer, les phénomènes paranormaux sont intégrés plutôt que niés. Il est donc “normal” de rechercher des valeurs intérieures profondes. Le danger, en la matière, c’est de se tourner vers le dogme, le culte et les sectes. La réalité est trop riche pour être pleinement exprimée par des modèles. Les guérisons dites “miraculeuses” se situent à un niveau suprapersonnel.

Le phénomène de morphogenèse (naissance de la forme) ne cesse de nous interroger. Il est évident lors de guérison et dans la régénération observée chez certains animaux simples comme l’hydre. Un petit fragment peut régénérer un individu entier. Une force vitale, propre aux organismes vivants, dirige la forme et le développement. Il n’existe pas d’explications satisfaisantes de la morphogenèse au niveau physique. Aujourd’hui, la science doit traiter des cas subjectifs d’expériences intérieures profondes. Des approches ont commencé à voir le jour, comme la Gestaltthérapie, rapidement rejetée par certains scientifiques. Pourtant, avec l’appui de certains d’entre eux, on assiste à des approches holistiques et globales des phénomènes, qui se révèlent pertinentes au niveau individuel. De plus en plus, la notion de non-attachement (empruntée au bouddhisme) et celle de crédibilité remplacent peu à peu celle de fiabilité avec sa faculté de réplique. Nous devons nous défaire de notre conditionnement culturel. Ce n’est pas simple, mais demeure indispensable. Une société ne peut continuer à évoluer sur la base de connaissances inadaptées.