Plusieurs raisons poussent un éleveur à participer à un programme de maîtrise de la paratuberculose - La Semaine Vétérinaire n° 1454 du 10/06/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1454 du 10/06/2011

Maladie de Johne

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Camille Pommereul

L’industrie laitière danoise a mis en place, en 2006, un programme de contrôle de l’infection par Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis (MAP). Fondé sur le volontariat, il a été financé par les éleveurs (11 € par vache et par an). En 2009, 28 % des troupeaux danois y ont participé, soit 40 % des vaches du pays.

Ce programme évalue le risque d’infection par l’agent de la paratuberculose, ou maladie de Johne. Toutes les vaches sont contrôlées quatre fois par an sur les anticorps spécifiques de MAP dans le lait. Elles sont alors classées en deux catégories : celles à haut risque infectieux, et celles à bas risque. Les éleveurs qui possèdent des vaches à haut risque dans leur troupeau reçoivent alors des recommandations spéciales. Les deux principaux conseils concernent la prévention de la contamination entre les troupeaux, et le remplacement des animaux à haut risque par des animaux présumés sains. Même si certains cheptels sont indemnes, il n’existe pas de système de certification.

La motivation des éleveurs varie selon la prévalence de la maladie

Au départ, ce programme est proposé aux élevages où sévit la paratuberculose. Mais beaucoup d’autres, a priori sains, y ont participé. Les motivations des éleveurs ont donc été étudiées(1). Tous ceux impliqués dans le programme ont reçu un questionnaire avec des questions fermées, pour pouvoir ensuite classer leurs motivations par ordre de préférence. Pas moins de 86 % d’entre eux y ont répondu. Les sept raisons avancées sont :

– améliorer l’état de santé des animaux ;

– obtenir une certification “indemne de MAP” dans les quatre à dix ans ;

– éviter les pertes de production liée à la paratuberculose ;

– augmenter la sécurité du consommateur ;

– obtenir une certification pour la vente d’animaux ;

– éviter de nouvelles pertes dues à la maladie (élevages déjà atteints auparavant);

– obtenir une certification un à trois ans plus tard.

Selon l’analyse des questionnaires, les éleveurs dont le troupeau affichait une prévalence élevée ont participé pour limiter leurs pertes économiques. En revanche, ceux avec des troupeaux sains ont privilégié l’obtention d’une certification. Pourtant, tous savaient, dès le départ, que la certification ne serait possible qu’au bout de six à huit années de contrôle (soit une génération de bovins), en raison du manque de sensibilité du test utilisé. Même si l’amélioration de la santé des animaux et la diminution des pertes dues à MAP ont constitué les principaux motifs de participation au plan de maîtrise, les éleveurs espéraient tout de même la mise en place d’une certification “indemne de paratuberculose”.

  • (1) Søren Saxmose Nielsen : « Dairy farmers’ reasons for participation in the Danish control programme on bovine paratuberculosis », Preventive veterinary medicine, 2011, vol. 98, n° 4.

Effets de la paratuberculose

Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis agit à différents niveaux au sein d’un élevage et induit :

– une dégradation de la santé et du bien-être des animaux (diarrhée chronique, amaigrissement);

– une diminution de la production laitière et du poids à l’abattage, une réforme prématurée, une perte du potentiel génétique et une hausse de la mortalité ;

– un risque potentiel de transmission zoonotique (lien avec la maladie de Crohn chez les humains ?);

– une absence de valorisation des cheptels sains par absence de certification.

C. P.
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