Quelles sont vos attentes et vos craintes en fin de scolarité ?

Parfaire la formation pratique

Grâce à une opportunité qui se présente à la fin de mon cursus, j’envisage de partir six mois au Laos, dans le cadre d’un projet avec une association de sauvegarde des éléphants. A mon retour, je compte chercher un poste d’aide en clientèle mixte et être, si possible, encadré par un vétérinaire afin de me former et de devenir autonome. Ce cas de figure me semble idéal pour compléter la formation dispensée à l’école, qui manque de pratique, en rurale notamment.

La négociation du salaire ne fait pas partie de mes priorités pour l’instant. Je resterai toutefois vigilant vis-à-vis des modalités du contrat d’embauche, malgré ma méconnaissance actuelle en la matière. Au cours de mes premières années d’exercice, je souhaite travailler dans divers types d’élevage, régions et clientèles, et découvrir différents fonctionnements de structure. L’objectif est d’enrichir au maximum mon expérience. A terme, j’ai l’intention de m’installer dans une association, peut-être en Savoie, car cette région me tient à cœur.

Même si j’ai hâte de commencer à gagner ma vie, je ressens néanmoins quelques appréhensions à me lancer dans le monde du travail. Je ne peux m’empêcher de redouter le moment où je vais me retrouver seul face à des cas pour lesquels je devrais prendre les bonnes décisions. Malgré une solide base de formation théorique, la crainte de ne pas être à la hauteur est présente ! Il faut faire ses armes sur le terrain. Bénéficier de l’expérience d’un vétérinaire et disposer de son recours, si besoin, contribuera incontestablement à me rassurer et à me donner la confiance en moi qui risque de me faire défaut au début.

Acquérir les bases d’un exercice mixte

Comme beaucoup d’étudiants en fin de cursus, je suis stressé à l’idée de me lancer dans la vie active, mais aussi relativement impatient d’être enfin confronté à la réalité du terrain. Les vétérinaires chez qui je viens de passer un mois (pour une prophylaxie) en Bourgogne m’ont proposé un poste d’aide au sein de leur clientèle mixte, dès l’automne prochain. Ce sera l’occasion de compléter ma formation et d’apprendre concrètement mon métier. Attiré par la rurale, mais ne voulant pas renoncer d’emblée à la canine, je souhaite tout d’abord devenir polyvalent.

L’objectif des deux ou trois premières années est de maîtriser la base et d’être capable de gérer le tout-venant correctement. Une bonne connaissance des différents types d’exercice me permettra ensuite de déterminer celui qui me convient le mieux, et conditionnera mes choix de spécialisations. Je reconnais que la transition entre la fin des études et la première expérience professionnelle suscite chez moi quelques appréhensions. Je doute parfois de mes capacités, par manque de confiance. Il me reste encore tant de choses à découvrir et à assimiler ! Mais je pense que plus on retarde l’échéance (en restant, par exemple, plus longtemps dans le système universitaire), plus il est difficile de s’engager. Personnellement, je suis déterminé, convaincu qu’il est inutile d’attendre. Cependant, cela ne va pas sans une certaine nostalgie. Même si la qualité de vie à la campagne me plaît, je crains un peu de m’éloigner de la région parisienne, où je vis depuis mon enfance, et de perdre de vue mes amis de l’école.

Une grande fierté en prenant moi-même en charge les soins

J’ai commencé à chercher un travail au mois de février, en consultant les annonces sur Internet. J’ai trouvé assez facilement un poste en clientèle mixte à dominante canine. Je serai embauchée à partir de septembre, d’abord à mi-temps, car je dois absolument valider ma thèse avant la fin de l’année, puis à temps plein. Mon futur patron s’engage à me former en rurale car, bien que je connaisse mes cours sur les affections bovines, je suis consciente de mon manque d’autonomie, en pratique. Ayant financé une partie de mes études grâce à des petits boulots menés parallèlement à ma scolarité, exercer dès la fin de mon cursus est l’une de mes priorités afin de m’assumer financièrement. Dans l’immédiat, je n’envisage donc pas d’assistanat ou d’internat, qui ne sont pas rémunérés, excepté à l’étranger. Je projette cependant de suivre plus tard une formation complémentaire de type CES, qui constitue une valeur ajoutée intéressante pour une future installation ou association. Il est vrai que je regrette beaucoup de quitter la vie étudiante et l’exercice universitaire, qui sont confortables. Je vais passer d’un système encadré par des professeurs auxquels je peux me référer, à un autre où je serai livrée à moi-même. Hormis les livres et les conseils téléphoniques de confrères, je serai seule et responsable. Malgré cette angoisse, je me sens prête et motivée. C’est comme si une nouvelle vie s’ouvrait à moi. Quand je réussirai à soigner moi-même les animaux qui me seront confiés, j’espère ressentir une grande fierté. Ce sera une belle récompense des efforts consentis pendant les études.