Plus de la moitié des clients des vétonautes utilisent encore le chèque

Faut-il à moyen terme envisager de remplacer le chèque par des moyens de paiement alternatifs ? Cette question a été soumise au Comité consultatif du secteur financier (CCSF) par Christine Lagarde, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Le CCSF a rendu sa copie le 30 mars dernier. Sur la base des constats des rapporteurs, la ministre s’est prononcée contre la suppression, dans un futur proche, du chèque. Une autre mission, qui a pour but de proposer aux consommateurs des moyens de paiement modernes et simples d’utilisation, efficaces, sûrs et à moindre coût, a été lancée. Son rapport est attendu pour octobre 2011.

L’étude réalisée⁽¹⁾ montre, dans un premier temps, que la France est le premier pays utilisateur de chèques en Europe, avec 3,3 milliards de chèques émis en 2009 (pour une valeur totale de 1 834 milliards d’euros cette année-là). Cela représente 20 % des paiements hors espèces dans l’Hexagone. Cette tendance est d’autant plus forte qu’aucune alternative n’existe parfois en France. C’est le cas pour le paiement de certaines dépenses, particulièrement en milieu scolaire, pour les services à domicile ou les frais médicaux, indique à ce sujet le communiqué du ministère de l’Economie du 4 avril dernier. Toutefois, le nombre de chèques émis accuse une baisse régulière depuis le début des années 2000, avec un taux de réduction annuel moyen de 4 % depuis 2002. Cependant, le secteur des paiements interentreprises conserve une forte préférence pour le chèque dans le règlement des fournisseurs ou pour le versement des salaires. Cette tendance se confirme d’autant plus que les entreprises sont petites. De la même manière, le secteur public compte encore pour 63 % des encaissements par chèques, en dépit des efforts déployés pour développer l’usage de moyens de paiement alternatifs et dématérialisés.

Du côté des particuliers, ils sont encore 18 % à préférer le chèque à tout autre moyen de paiement. Cette prédilection augmente avec le montant de la dépense à payer : 51 % préfèrent le chèque pour les montants supérieurs à 500 €. Parmi ceux qui possèdent un chéquier, 91 % émettent en moyenne 4,9 chèques par mois. Les adeptes de ce mode de paiement considèrent qu’il permet de mieux contrôler ses dépenses. En outre, contrairement aux idées reçues, il est particulièrement privilégié par les catégories socioprofessionnelles supérieures et peu âgées (trente-cinq à quarante-neuf ans). L’étude indique par ailleurs que le nombre de chèques sans provision enregistrés au fichier central est de 11,2 millions.

Chez les vétonautes, le paiement par chèque est encore majoritairement utilisé par leurs clients. « Mais la part de la carte bancaire augmente d’année en année », constatent plusieurs d’entre eux, qui encouragent ce mode de paiement. Et certains confrères envisagent même, dans un proche avenir, de le refuser totalement, « en raison de la multiplication des chèques en bois ».

• (1) Consultable à l’adresse : http://www.economie.gouv.fr/services/rap11/110330-rap-cheques.pdf Source : ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.