Vétalis présente un bolus de pidolate de calcium qui se délite durant trente heures

Vétalis Technologies,? petite entreprise française de Charente, est l’un des spécialistes du bolus pour les bovins, puisqu’elle fabriquait déjà de longue date ceux de Vetdiffusion, société qu’elle a ensuite rachetée. Aujourd’hui, Vétalis présente un nouveau bolus pour « réduire le risque de fièvre vitulaire », selon l’allégation diététique permise par la directive européenne 2008/4.

Parmi la multitude des nombreux calciums oraux ou buvables destinés à prévenir la fièvre vitulaire chez les vaches laitières autour du vêlage, ce nouveau produit affiche trois originalités. D’abord, il se présente en bolus (c’est toutefois aussi le cas de Bovikalc® de Boehringer Ingelheim). Ensuite, il est composé de pidolate de calcium, un sel organique de calcium d’action rapide (en moins d’une heure). Enfin, et surtout, ce bolus dit « électrolytique » s’administre en une prise unique, en raison de sa délitescence retardée en trente-trois heures dans le rumen. Ces deux derniers éléments ont conduit à l’appeler ElectroPidolate®.

55 % de résorption en moins d’une heure pour le pidolate de calcium

L’acide pidolique (ou pyroglutamique) est un composé naturel obtenu par la cyclisation de l’acide glutamique, qui participe d’ailleurs à de nombreuses réactions métaboliques. Il ne présente pas de toxicité. Mais ce ne sont pas les propriétés du pidolate qui sont recherchées dans ce bolus, mais une forme particulière d’apport de calcium.

Le pidolate de calcium présente surtout l’intérêt d’être soluble, donc biodisponible à tout pH, et d’être ainsi mieux résorbé que d’autres sels organiques d’action rapide, comme le gluconate de calcium. La biodisponibilité est estimée à 55 % avec une résorption en moins d’une heure. C’est probablement pour cela que la calcémie obtenue avec ces bolus chez les vaches en hypocalcémie est similaire à celle d’autres formes beaucoup plus dosées en calcium. En effet, l’administration recommandée de deux bolus en prise unique n’apporte que 7,5 g de calcium, versus 42 g par bolus pour Bovikalc® par exemple ou autour de 50 g par flacon ou par seringue pour les autres formes orales.

Un relargage de 7,56 g de calcium en trente-trois heures

Cette action rapide associée au pidolate est compensée par un relargage retardé du sel à partir du bolus. Ce dernier ne se délite que lentement, en trente-trois heures environ. Cette propriété permet à Vétalis de revendiquer une seule prise de deux bolus (7,56 g de calcium au total) là où, jusqu’à présent, il était recommandé deux, trois ou quatre administrations successives au moment du vêlage, puis dans les vingt-quatre à quarante-huit heures suivantes, chacune de 40 à 50 g de calcium, voire davantage.

Pour vérifier que le relargage et la dose de calcium, beaucoup plus faible que chez ses concurrents, sont malgré tout suffisants pour prévenir l’hypocalcémie post-partum et le risque de fièvre vitulaire, Vétalis a mis en place un essai clinique comparatif préliminaire sur trente vaches sélectionnées. L’essai comprend cinq groupes de six individus, dont un non traité et deux traités avec les produits concurrents les plus représentatifs du marché, en trois prises espacées de douze heures environ.

Le suivi de la calcémie sur vingt-quatre heures postvêlage montre que les réponses à tous les traitements à base de calcium sont favorables par rapport aux vaches témoins non traitées. Ces dernières sont toutes en hypocalcémie, mais une seule souffre d’une fièvre vitulaire clinique. Les deux groupes traités par une prise unique de deux ou trois bolus ElectroPidolate® (7,56 ou 11,34 g de calcium) présentent des calcémies similaires à celles des groupes traités par les trois prises espacées de douze heures environ (soit un total de 129 g à 156 g de calcium).

Les suivis sur la phosphatémie sont plus difficiles à interpréter, mais n’affichent pas de différence significative entre les groupes. Dans cet essai, les résultats zootechniques sont aussi analysés, avec des scores légèrement améliorés en production laitière. Mais ils ne sont pas suffisamment probants pour garantir à l’éleveur une meilleure production de lait grâce à ces bolus.

Des études cliniques préliminaires, mais pas démonstratives

Cette étude (pré)clinique n’a pas la prétention d’être un essai démonstratif équivalent à ceux exigés pour les médicaments vétérinaires. Il a toutefois le mérite de vérifier que les hypothèses échafaudées sur le papier et dans des tests de dissolution in vitro sont compatibles avec les résultats sur le terrain. De nombreux nutraceutiques, aujourd’hui sur le marché, n’ont pas bénéficié de tels essais cliniques, même sur un nombre réduit d’animaux.

L’intérêt de l’apport de calcium au moment du vêlage chez les vaches à risque d’hypocalcémie n’est d’ailleurs plus à démontrer, surtout chez les fortes productrices en troisième lactation ou plus. D’autant que le coût d’une fièvre vitulaire est estimé entre 150 et 250 €, selon que sont inclus ou non le “manque à gagner” et les pertes associées à d’éventuelles euthanasies dans les cas les plus graves.

Vétalis propose ses bolus emballés séparément en deux boîtes présentoirs de vingt et cent unités, pour un prix en centrales de l’ordre de 7 à 8 € HT le bolus, selon la présentation.