« Les vaches n’aiment pas le bruit du plastique ! » - La Semaine Vétérinaire n° 1450 du 13/05/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1450 du 13/05/2011

Equipement vétérinaire en rurale

Gestion

S’ÉQUIPER

Auteur(s) : Frédéric Thual

Récentes sur le marché, les tenues de travail en tissu à base de matériaux techniques sont plus confortables que les combinaisons à usage unique en plastique ou en polychlorure de vinyle.

Il y a deux écoles : l’une regroupe les vêtements tissés, l’autre englobe les tenues à usage unique et semi-unique. Si la tendance et les bonnes pratiques d’hygiène vétérinaire tendent à promouvoir l’utilisation de produits jetables et recyclables, certains praticiens ruraux continuent, pour des raisons pratiques et de confort, à porter les combinaisons en tissu.

La société Rizome, spécialisée dans la fabrication de tenues pour les filières horticole, paysagère, maraîchère, équine et de loisirs d’extérieur, vient de faire une entrée remarquée sur ce marché relativement réduit, avec la conception et la fabrication d’une combinaison haut de gamme imaginée par et pour les vétérinaires ruraux. « Nous avons répondu à la demande de certains professionnels », souligne Frédérick Morize, qui a créé l’entreprise il y a cinq ans. « Je recherchais une combinaison imperméable, respirante, dotée de nombreuses poches pour accueillir des seringues, des stylos, un téléphone, un thermomètre, etc., explique Philippe Henry, praticien à Saint-Maixent-L’Ecole (Deux-Sèvres). Un modèle qui permette de rester au sec en conditions hivernales. » La rencontre des deux hommes aboutit à une tenue véritablement pensée pour la pratique rurale. La Rizome, combinaison extrem outdoor, présente la particularité de contenir du cordura (250 g/m2), une matière étanche vingt fois plus résistante que le coton, souvent utilisée pour la fabrication de blousons de moto, dont la rigidité est éliminée grâce à l’ajout de bistrech (procédé Reflect Line). Ce tissu extensible, en chaîne et trame, retrouve sa dimension initiale après étirement.

Inspirée des nouvelles technologies en cours de déploiement dans le secteur textile (notamment pour les protections individuelles), cette combinaison comprend une membrane thermorégulatrice en hydrophile d’aluminium, ce qui la rend imperméable à l’eau et au vent. Elle a pour effet de renvoyer les rayons du soleil en été et d’augmenter la température interne en hiver. « Cet isolant, utilisé pour l’alpinisme, permet de travailler avec un simple T-shirt en dessous », assure le fabricant. « Pour celui ou celle qui exerce en rurale, c’est extraordinaire. Quand il faut soulever le pied d’un bovin, on ne craint pas de déchirer sa tenue. Et les vaches n’aiment pas forcément le bruit du plastique », souligne Philippe Henry.

Les matériaux techniques nécessitent un entretien particulier

Lancé il y a deux ans, le modèle Rizome est commercialisé en tailles XS, S, M, L, XL, XXL. S’y ajoute une version “femme” disponible en trois tailles et adaptée à la morphologie féminine. Une seconde version, munie d’un rabat central fermé par une bande auto-agrippante, afin de protéger une double fermeture à glissière qui va des pieds à la tête et d’éviter les infiltrations de liquides, vient d’arriver sur le marché. La combinaison comprend des soufflets sur les côtés, ainsi qu’une dizaine de poches spécifiquement conçues pour les différents ustensiles utilisés. Les poignets et les bas de pantalon sont ajustables par simple pression. Commercialisée en vert, elle est disponible en rouge, noir ou bleu pour un minimum de cinquante unités.

Le seul véritable défaut de cet équipement pourrait être ses conditions d’entretien. La présence de matériaux techniques implique un lavage à 30 °C, l’interdiction d’ajouter de l’assouplissant, ainsi qu’un repassage doux pour réactiver le traitement déperlant. « Une tenue de travail journalière plutôt bien adaptée. Un bon produit, mais un peu cher », résume Jean-Pierre Macé, responsable matériel de Centravet, qui référence la combinaison Rizome, vendue entre 220 € et 240 € pièce. C’est le prix des nouvelles technologies et des contraintes d’une fabrication exclusivement française sur un marché où la concurrence est, finalement, peu présente.

Un secteur qui connaît peu d’évolution

Jusque-là, la société Sonorco, spécialiste du vêtement de travail et installée depuis 1939 en Normandie, était pratiquement la seule depuis quatre ans à proposer une combinaison destinée aux vétérinaires ruraux. Conçu sur mesure pour s’adapter aux mensurations de chaque utilisateur, son modèle, fabriqué avec un mélange (220 g/m2) de polyester (80 %) et de coton (20 %), comprend une enduction sur la face intérieure en polyuréthane hydrophile. Vendue entre 120 € et 140 €HT, la combinaison Veto de Sonorco dispose de poignets élastiques et réglables, d’une taille élastique réglable à l’intérieur, d’une ouverture double “fag” protégée par des pattes de recouvrement fixées par un ruban auto-agrippant, et de multiples poches à fermetures verticales ou horizontales.

Malgré le relais des Groupements techniques vétérinaires destiné à centraliser les commandes afin de lancer la fabrication à partir d’une certaine quantité, la production a connu quelques à-coups, notamment dus à la défaillance d’un distributeur. L’entreprise dit vouloir réfléchir à une nouvelle forme de diffusion, pourquoi pas en vente par correspondance. « Le marché du textile pour la rurale connaît peu d’évolution et les nouveautés sont rares », observe Jean-Pierre Macé.

Depuis une décennie, le plastique et le polychlorure de vinyle règnent

Depuis plusieurs années, Centravet commercialise effectivement quelques tenues incontournables, telles que la fameuse blouse vétérinaire marron à manches longues, à col en V, avec trois poches extérieures, une poche intérieure sur la poitrine et une fermeture par boutons-pression (50 % coton, 50 % polyester). Autre grand classique : la blouse verte, au même format, mais dans une matière composée à 35 % de coton et à 65 % de polyester. Ou encore la simple combinaison de travail à double fermeture à glissière, avec deux poches plaquées à la ceinture et des emplacements pour les stylos sur la poitrine et sur la jambe. « Hormis pour le secteur équin, nous avons moins de demandes de combinaisons et nous n’avons jamais pris le temps de développer ce secteur », confirme la directrice des achats de Médical Blouses, société toulousaine spécialisée dans les produits et les tenues vétérinaires depuis une trentaine d’années. Ici aussi, la blouse (300 g/m2), verte ou marron, à manches longues, se trouve sur le devant de la scène. Il faut dire que le polychlorure de vinyle (PVC) et le plastique occupent une place prépondérante dans l’offre de protection des vétérinaires ruraux depuis une dizaine d’années.

A la centrale Coveto, par exemple, le textile pour les ruraux est constitué d’une unique référence : la blouse marron. Là, comme ailleurs chez les fabricants Krutex, Drytex, Polysem ou Genia, les protections à usage unique (blouse, tablier de vêlage, casaque, etc.) plus ou moins seyantes à base de polypropylène et de PVC, tendent à devenir la norme. Depuis dix ans, Genia, qui revendique les bonnes pratiques d’hygiène en milieux contaminants émises par les Groupements techniques vétérinaires, propose des casaques et des combinaisons à usage unique ou semi-unique avec ses gammes Protect, Combivet et Velvet (blouse de vêlage imperméable et réutilisable en polyester lancée en 2010). Résistante à plusieurs lavages, la Combivet en polypropylène, munie de deux poches et d’une capuche, d’une fermeture à glissière, d’un élastique à la taille, aux chevilles et aux poignets, protège des fluides et des odeurs. Disponible en cinq tailles (du S au XXL), vendue par lot de vingt-cinq, elle revient à 1,85 € l’unité. A ce prix-là, la fonctionnalité prend le pas sur le confort et l’esthétisme.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr