Les conditions d’élevage du jeune perroquet conditionnent l’équilibre psychique de l’adulte - La Semaine Vétérinaire n° 1450 du 13/05/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1450 du 13/05/2011

Espagne. Congrès de médecine des NAC et de la faune sauvage

Actualité

Auteur(s) : Adeline Linsart

Plus de 280 vétérinaires d’une quinzaine de nationalités se sont retrouvés à Madrid.

Le onzième congrès de l’European Association of Avian Veterinarians (EAAV) et le premier meeting de l’European College of Zoological Medicine (ECZM) se sont déroulés cette année à Madrid(1). Parmi les thèmes abordés, celui qui mérite de provoquer quelques remises en question au sein du monde aviaire a été exposé par Jean-Marie Péricard, président du Groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie (Genac), avec une présentation intitulée « L’importance des premiers jours des psittacidés (ou quels perroquets voulons-nous ) ». A partir d’une synthèse de la littérature, notre confrère a ainsi fait l’ébauche du développement comportemental chez le perroquet. Jusqu’au troisième mois, la dépendance aux soins parentaux est maximale. Le jeune oiseau explore ensuite son environnement sous le contrôle des adultes et le détachement n’a lieu qu’entre le quatrième et le cinquième mois chez le gris du Gabon. Quelques recommandations destinées aux propriétaires et aux éleveurs ont également été établies : il convient de privilégier des oiseaux élevés par les parents et socialisés à l’homme, en évitant le recours exclusif à l’élevage à la main, de manière à limiter la survenue de troubles comportementaux à l’âge adulte ; la mise en vente ne doit concerner que des oiseaux sevrés, socialisés et sachant voler ; il est vivement conseillé aux futurs acquéreurs­ de vérifier systématiquement l’âge, la provenance et les méthodes d’élevage de l’oiseau à adopter, etc. Des mesures simples et empreintes de bon sens, mais malheureusement non respectées à l’heure actuelle.

La dilatation du proventricule résulterait d’un désordre immunitaire d’origine virale

Autre point développé, les particularités fonctionnelles du système endocrinien des oiseaux, en insistant particulièrement sur l’absence d’analyse fiable, de normes et d’études scientifiques permettant de confirmer les dysendocrinies (hypothyroïdie notamment). Les dernières avancées scientifiques concernent le syndrome de dilatation du proventricule (ou proventricular dilatation disease). L’hypothèse pathogénique retenue est actuellement celle d’une polyneuropathie auto-immune inflammatoire qui pourrait être favorisée par un bornavirus. Le Pr Korbel et son équipe,? de l’université de Munich (Allemagne), ont décrit les atteintes oculaires qui peuvent accompagner ce syndrome (choriorétinite).

Les reptiles et les petits mammifères n’étaient pas oubliés, la première journée de conférence leur étant consacrée. L’utilisation de l’alfaxalone chez l’iguane vert a ainsi été abordée : cette molécule offre une sécurité anesthésique satisfaisante et constitue une induction intéressante avant une intubation trachéale pour des interventions longues. Le rôle de l’alimentation dans la survenue de problèmes dentaires chez l’octodon a également été exposé : un rapport phosphocalcique trop faible et un excès quantitatif de phosphore dans la ration sont des facteurs prédisposants non négligeables.

La radiothérapie peut être utilisée chez les oiseaux

Les conférenciers français étaient bien représentés : Minh Huynh (résident de l’European College of Zoological Medicine à Swindon, Grande-Bretagne) a notamment présenté les résultats de la réalimentation par œsophagostomie chez les oiseaux. Cette technique diminue le stress provoqué par des gavages répétés chez ces espèces. Charly Pignon, chargé de consultations NAC au Chuva (Alfort), a décrit l’intérêt de la radiothérapie lors de néoplasie de la glande uropygienne.? Les cancers de cette glande sont agressifs localement, mais métastasent rarement. La chirurgie seule n’est pas curative, mais l’association avec une radiothérapie améliore le pronostic.

Emmanuel Risi, consultant NAC au CHV Atlantia (Nantes), a décrit un cas clinique original de communication atriale congénitale chez un vautour fauve (Gyps fulvus). Les communications interventriculaires sont déjà connues chez les oiseaux, mais cet exemple constitue la première description d’une communication interatriale chez les rapaces.

  • (1) Les éditions 2011 se sont déroulées du 26 au 30 avril dernier. Le prochain congrès de l’EAAV se tiendra en Allemagne en 2013. Renseignements : www.icare2013.com

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