L’école vétérinaire de Toulouse se dote d’un laboratoire confiné de niveau 3

La compréhension des interactions entre les agents infectieux (bactéries, virus, prions) et leurs hôtes dans un contexte d’émergence de germes hautement pathogènes et la mise au point de nouveaux vaccins ou méthodes de diagnostic nécessitent de manipuler ces agents sans risques pour l’environnement. Afin de mieux répondre à ces enjeux de recherche en matière de santé animale et humaine, l’école de Toulouse vient de s’équiper d’un laboratoire confiné de niveau 3 (L3) qui garantit le confinement total des agents manipulés.

Le bâtiment se compose d’une enceinte entièrement confinée, en dépression par rapport à l’environnement des laboratoires annexes. Il est doté de systèmes de filtration absolue de l’air et de décontamination des eaux usées. Il comporte un double sas de sécurité avec une douche, des fenêtres incassables et hermétiquement scellées, un accès rigoureusement réglementé, réservé aux personnes autorisées et équipées de manière spécifique (blouses, gants, masques, lunettes, chaussons). Il intègre un autoclave à double entrée pour la désinfection sécurisée de l’ensemble des déchets. Le confinement total des agents infectieux le distingue d’un équipement de classe 2. L’ENVT disposait déjà d’une animalerie confinée A3 (inaugurée en 2010). L’association, peu fréquente sur un même campus, d’un continuum A3-L3 renforce le potentiel et les moyens de recherche de deux de ses équipes, en particulier au sein de son unité mixte de recherche des interactions hôtes-agents pathogènes (UMR 1225 ENVT-Inra IHAP).

Des conditions optimales de sécurité pour étudier prions, virus influenza ou autres

L’équipe “pathogenèse des encéphalopathies spongiformes transmissibles;”, animée par Olivier Andréoletti qui travaille depuis une dizaine d’années dans un biomodule confiné, devrait rapidement transférer au sein du L3 l’ensemble de ses activités en relation avec ces agents classés de niveau3 (différentes formes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l’homme et encéphalopathie spongiforme bovine des ruminants).

L’équipe “interactions hôte-virus et vaccinologie” (IHVV), animée par notre confrère Jean-Luc Guérin, a quant à elle prévu, à court terme, une série d’études sur des virus influenza isolés directement sur le terrain ou mutés par génétique inverse. Cette technique permettra d’introduire et de modifier les gènes viraux (mutations ponctuelles ou interversions de gènes) afin d’étudier finement leur rôle dans l’adaptation des virus influenza à différents hôtes, aviaires ou mammifères. A plus long terme, il est prévu d’étudier au sein du L3 des virus animaux émergents (hors virus influenza), dans des conditions optimales de sécurité bio-logique.

Source : ENV de Toulouse.