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Entre nous
VOUS AVEZ LA PAROLE
Auteur(s) : Florence*, Pierre May**
On a accusé dernièrement les médecins d’avoir prescrit des molécules dangereuses pour la santé humaine, en toute connaissance de cause. Ne pourrait-on pas prochainement accuser les vétérinaires de conseiller et de vendre à leurs clients, sans aucun état d’âme, des pesticides, pourtant précédemment interdits en France dans les traitements phytosanitaires en raison de leur toxicité et de leur impact sur l’environnement ?(1) Est-il honnête et intègre de proposer d’appliquer tous les mois, sur les animaux de la maison, ce type de produit, donc de mettre toutes les personnes de la famille, particulièrement les enfants, en contact étroit avec ces toxiques ?
Pourtant le risque existe : risque toxique pour la faune sauvage, les poissons, les abeilles (DL50 allant jusqu’à 0,000593 µg), les insectes pollinisateurs ; risque inflammatoire, allergisant ; risque de perturbation des régulations hypothalamo-thyroïdiennes ; risque cancérogène, comme en témoignent les études de l’Environmental Protection Agency aux Etats-Unis, du projet européen Reach, et celles menées en toxicogénomique(2).
Mais les doses de pesticides utilisées sont tellement faibles ! Certes, mais elles sont répétées, avec un solvant qui facilite la pénétration, et pour une action de moins en moins efficace, étant donné l’adaptation des parasites et les résistances croisées.
Le rôle du vétérinaire ne consiste-t-il pas à soigner l’animal, tout en protégeant l’homme et en respectant le mieux possible la nature ? Ne devrait-il pas être le lien entre l’animal, l’homme et son environnement ? Ne devrait-il pas rester intègre et vigilant devant les dérives aveugles des laboratoires pour lesquels seul le bilan financier compte Dirons-nous : « Nous ne le savions pas » ?
(1) Voir les arrêtés du 6, 15, 19/4/2005 et Commission d’études de la toxicité des produits phytosanitaires du 12/5/2004.
(2) Voir Programme de toxicologie scientifique sur le site d’Antidote Europe : http://antidote-europe.org
La révision générale des politiques publiques sentirait-elle… le pâté ?
Il travaillait au sein de la Direction départementale des services vétérinaires. Depuis un an, il est intégré à la Direction départementale de la protection des populations. « Notre domaine d’activité allait de la fourche à la fourchette. Maintenant, on va des droits de l’animal aux droits de la femme », explique Stéphane Touzet, formateur en inspections vétérinaires dans le Cher, dans les colonnes de Libération du 16 avril dernier.
Et de surenchérir sur les suppressions d’effectifs. De vingt-six agents il y a cinq ans, le service est passé à une vingtaine, avec pour conséquence une baisse continuelle des contrôles. « Quand j’ai commencé, il y a vingt ans, on contrôlait 40 à 50 % des restaurants du département tous les ans. Aujourd’hui, notre objectif est de 5 % par an. » Résultat, un restaurant du Cher sera contrôlé tous les vingt ans !
Ces derniers mois, plusieurs bouchers travaillant sur des marchés se sont plaints de la recrudescence de “margoulins” sur les étals. « Excusez-moi, mais quand un boucher demande des contrôles pour vérifier la qualité de la viande de ses voisins, ça sent le pâté », commente Stéphane. La baisse des contrôles, pour lui, c’est comme la disparition du gendarme au bord des routes : « Ça fait monter les infractions. Et ça peut être grave. »
Source : Libération du samedi 16/4/2011 en page 4.
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