L’Efsa reste prudente sur l’utilisation du procédé d’irradiation des aliments - La Semaine Vétérinaire n° 1448 du 29/04/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1448 du 29/04/2011

Sécurité sanitaire. Avis européen

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Les experts de l’Autorité européenne de sécurité des aliments préconisent des études plus approfondies.

Dans un récent avis(1), un groupe scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a examiné l’efficacité et la sécurité microbiologique du procédé d’irradiation des aliments (voir encadré). Un autre groupe s’est penché sur les risques possibles associés à la formation de plusieurs substances chimiques qui résultent de cette technique. Le procédé d’irradiation vise à éliminer les bactéries, les champignons, les parasites et les insectes des aliments, à améliorer leur conservation, à ralentir la maturation des fruits, et contribue à empêcher la germination de légumes tels que les pommes de terre ou les oignons.

Le premier groupe a conclu que l’irradiation des denrées est efficace en termes de réduction du risque microbiologique pour le consommateur. Toutefois, ses membres précisent que cette pratique doit être considérée comme un procédé parmi d’autres pour réduire la présence d’agents pathogènes et qu’elle devrait faire partie d’un programme intégré de gestion de la sécurité des aliments comprenant les bonnes pratiques de fabrication et d’hygiène.

Des troubles neurologiques observés chez le chat

Pour leur part, les experts du deuxième groupe ont rappelé, dans un premier temps, que la plupart des substances qui se forment dans les aliments à la suite d’une irradiation apparaissent également au cours d’autres types de transformation des denrées, comme lors du traitement thermique. Cependant, ils ajoutent que les seuls nouveaux éléments probants de possibles effets nocifs pour la santé des aliments qui ont été soumis à une irradiation concernent certaines études récentes. Ces dernières ont mis en évidence des problèmes neurologiques chez des chats nourris exclusivement avec de l’alimentation animale irradiée à des niveaux extrêmement élevés. Le mécanisme susceptible d’expliquer le développement de ces troubles n’y est toutefois pas clarifié. Les experts de l’Agence européenne préconisent par conséquent des études plus approfondies pour évaluer d’éventuels problèmes similaires en santé humaine.

Compte tenu de leurs constats globaux, les groupes scientifiques recommandent que les décisions relatives aux denrées pouvant être irradiées et les doses utilisées ne devraient pas uniquement reposer sur des catégories prédéfinies d’aliments, comme c’est le cas actuellement en Europe(2), mais aussi prendre en compte des facteurs tels que les bactéries concernées, le niveau requis de réduction bactérienne, l’état de l’aliment (réfrigéré, surgelé ou séché) ou le contenu en graisses ou en protéines de celui-ci.

EN EUROPE

Le cadre réglementaire

La directive 1993/3/CE établit la liste des aliments et des ingrédients alimentaires qui peuvent être irradiés sur le territoire de l’Union européenne. A ce jour, cette liste ne contient que les herbes aromatiques séchées, les épices et les condiments végétaux. Néanmoins, les Etats membres ont la possibilité d’autoriser, au niveau national, l’irradiation d’aliments ou d’ingrédients alimentaires qui ont reçu un avis favorable du Comité scientifique de l’alimentation humaine (SCF) en 1986, 1992 ou 1998 (fruits, légumes, céréales, poissons ou crustacés, viande fraîche ou volaille, par exemple).

Source : Efsa.

Ne pas confondre irradiation et radioactivité

L’irradiation des aliments ne doit pas être confondue avec l’éventuelle contamination radioactive qui résulte d’un accident nucléaire. L’irradiation d’une denrée ne la rend pas radioactive. Ce procédé consiste à exposer les aliments à des flux de rayonnements ionisants. Deux types sont distingués : le rayonnement ionisant bêta, généré par un faisceau d’électrons accélérés par un champ magnétique, et le rayonnement gamma, obtenu à l’aide de radio-isotopes (le plus souvent du cobalt 60, parfois du césium 137).

Les aliments contaminés (radioactifs) contiennent, eux, des atomes radioactifs dont le noyau est instable. A un moment donné, il se désintégrera en émettant des rayonnements très énergétiques dits ionisants. Ceux-ci sont capables d’arracher des électrons aux atomes et aux molécules de la matière qu’ils traversent. Les lésions ainsi créées peuvent entraîner la mort de la cellule ou sa mutation et participer au processus de cancérisation.

N. D.

Source : Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad).

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