La psychologie comportementaliste donne les clés de l’autocontrôle

La psychanalyse a longtemps conduit à penser qu’il fallait découvrir le sens “refoulé” d’un symptôme afin d’éviter, comme le disent les psychothérapeutes, une « substitution » de celui-ci. Pourtant, les traitements comportementaux des phobies démontrent le contraire.

Il existe désormais des thérapies qui permettent d’élaborer des stratégies efficaces afin de résoudre des difficultés personnelles et d’aider l’individu à accomplir ce qu’il doit faire. Ces tactiques supposent l’adhésion du sujet. Avant tout, il faut être capable de s’observer, de tirer des leçons du passé, d’expérimenter pour, en fin de compte, « contrôler ce qui habituellement nous contrôle ».

L’autocontrôle n’est pas un vain mot. Burrhus Frederic Skinner, professeur à Harvard, chercheur de la psychologie scientifique et grand nom du courant comportementaliste, explique qu’il est important de se fixer des objectifs et de les accomplir. C’est fondamental pour l’équilibre de l’être humain. Par exemple, si celui-ci pense qu’il est important de faire du sport ou de prendre un petit-déjeuner copieux, il faut simplement le faire. L’observation et l’analyse de son comportement comptent avant toute chose. L’individu est certes influencé par l’environnement du moment. Toutefois, il a aussi le pouvoir de le quitter ou, au moins, de le modifier partiellement.

Par exemple, Burrhus Frederic Skinner suggère d’aménager son bureau comme un havre de paix. Il s’agit – et c’est une règle importante – de « contrôler son propre comportement par des stimuli librement choisis ». Il est ainsi possible de choisir une musique d’accompagnement pendant son travail. C’est une façon efficace de s’atteler à son labeur et de l’associer au plaisir.

Burrhus Frederic Skinner recommande également de planifier son travail. Pour y parvenir, il faut programmer des actions, déterminer à quel moment les accomplir, surtout s’il s’agit de tâches difficiles. En particulier, c’est surtout valable pour les missions à haute valeur. Ce sont celles qui procurent, à moyen ou long terme, un réel avantage même si, dans l’immédiat, l’être humain a une tendance naturelle à les contourner et à les remettre au lendemain. Il peut s’agir, par exemple, de l’apprentissage ou du perfectionnement d’une langue étrangère. Dans l’immédiat, le sujet préfère “se distraire”. Autrement dit, il évite tout effort ou toute contrainte et se laisse aller au plus facile. Cependant, à terme, l’avantage acquis par la maîtrise de la langue génère un réel plaisir. Il convient, par conséquent, de s’obliger à respecter les délais fixés, même s’il est inutile d’établir des records de productivité. Au contraire, il faut “se dorloter” afin de respecter cet emploi du temps. Autrement dit, tenir les horaires, mais ne pas les dépasser afin de ne pas tomber dans l’épuisement sournois et éviter ce que Burrhus Frederic Skinner appelle « l’extinction de l’intérêt pour l’activité ».

Le plaisir comme moteur de l’action

Il faut se rappeler qu’un comportement a des conséquences et que celles-ci doivent être visualisées. La psychologie comportementaliste propose de bien comprendre la difficulté de la gestion de soi : savoir se motiver et trouver des objectifs intermédiaires pour des tâches éloignées dans le temps, et de surcroît difficiles. Et se réjouir dès que l’objectif se rapproche. La maîtrise de soi n’est ni plus ni moins, à bien y réfléchir, que celle du plaisir ressenti à chaque étape de la réalisation. Vous voulez écrire un livre ? L’esquisse d’un préalable et le travail de mise en forme sont des ingrédients du plaisir de l’accomplissement. Plutôt que de penser aux critiques et aux obstacles, il faut se concentrer sur son but, ainsi que sur l’utilité et l’avantage retiré d’une “noble tâche”. En résumé, Burrhus Frederic Skinner explique que percevoir, s’observer, s’analyser sont des comportements qui dépendent de leur contexte, des effets qu’ils produisent et de l’état de l’organisme. Beaucoup de pensées et d’actions sont automatisées. Les idées intrusives sont susceptibles d’être remplacées par d’autres, choisies, et qui relèvent d’objectifs. Il faut trouver des satisfactions dans ses actes et dans les projets mis en place pour les accomplir. Les psychologues appellent ces satisfactions ou ces plaisirs des « renforçateurs intrinsèques ».