Panser une aile nécessite un bandage spécifique

Le pansement en 8 est simple et permet d’immobiliser une aile en position physiologique. Ses principales indications sont les fractures et les luxations de ce membre. Il peut également être utilisé lors de plaie de l’aile ou pour maintenir un cathéter intraveineux ou intraosseux. Lors de la prise en charge d’un oiseau, le pansement en 8 permet d’immobiliser en première intention les segments osseux brisés ou de maintenir réduite une luxation, afin d’éviter l’aggravation des lésions. Il est même possible de l’utiliser lors de simple suspicion d’atteinte osseuse ou articulaire, dans l’attente d’une confirmation radiologique. En effet, il ne comporte aucune contre-indication s’il est correctement posé.

L’immobilisation de l’aile ne doit pas se prolonger

Cependant, ce pansement ne doit pas être laissé plus de quelques jours en place. Les oiseaux, les rapaces en particulier, risquent facilement une ankylose articulaire, à laquelle peut s’ajouter une rétraction du patagium (la membrane alaire) lors d’immobilisation prolongée de l’aile. Ces lésions, si elles ne sont pas prévenues, sont difficilement réversibles, voire irréversibles, et handicapent fortement l’animal qui n’est plus capable de voler. Par conséquent, lors de fracture, une intervention chirurgicale est toujours préférable à un traitement contentif externe seul. Si celle-ci n’est pas possible, il est nécessaire de défaire et de refaire régulièrement le pansement pour mobiliser l’aile.

Au moment de la pose, il est important de ne pas trop serrer la bande afin d’éviter une ischémie. Le degré de serrage est aisément évalué en regardant les plumes : les rémiges primaires peuvent croiser les secondaires, mais les primaires doivent rester parallèles entre elles, tout comme les secondaires. Il convient également d’essayer d’utiliser le moins de bande possible, afin que le pansement ne soit pas trop lourd, pour ne pas déséquilibrer l’oiseau.

En outre, lors d’atteinte du coude, de l’humérus ou de l’épaule, l’aile doit être plaquée contre le corps de l’oiseau à l’aide d’un tour de bande supplémentaire qui passe sous l’aile opposée.

L’idéal est d’utiliser un linge de pansement cohésif, qui apporte un bon maintien sans abîmer les plumes. A défaut, une bande absorbante maintenue par un adhésif peut suffire, à condition de ne pas coller celui-ci directement – ou le moins possible – sur les plumes, et en aucun cas sur les rémiges qui, abîmées, ne joueraient plus leur rôle dans le vol. Il est nécessaire de bien respecter l’orientation des plumes lors de la pose de la bande, afin de ne pas “froisser” le plumage.