Comment organisez-vous votre retraite ? - La Semaine Vétérinaire n° 1443 du 25/03/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1443 du 25/03/2011

Entre nous

FORUM

La retraite fait partie des « il faut que… »

Marie-Annick Grall Fontanier, praticienne canine à Issoire (Puy-de-Dôme).

Je suis sortie de l’école en 1995 et, depuis, je n’ai rien organisé à ce sujet. Cela viendra un jour mais, pour l’instant, je ne mise pas là-dessus. J’ai d’abord acheté une maison et investi dans sa rénovation. Je me suis dit que je penserai à la retraite après mes quarante ans. Aujourd’hui, j’en ai trente-neuf et je n’ai même pas calculé ce que je pourrais toucher. Cela dit, à voir ce qui se passe autour de moi, je suis consciente qu’il ne faut pas compter sur les seules cotisations de la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (Carpv) pour s’assurer des revenus. Il faudra bien que je trouve des apports complémentaires. Je pense que cela passera par un projet immobilier, tel que l’achat d’appartements. Honnêtement, je ne me suis pas renseignée. La vente de mes parts pourra venir en complément. Tant mieux si c’est un plus pour combler la retraite. Mais combien vaudront-elles dans vingt-cinq ans ? Compte tenu de la dégradation du marché, il est légitime de s’interroger. En tout cas, l’association offre une solution moins risquée. Le cabinet pouvant continuer à fonctionner après mon départ, mes parts seront sans doute plus faciles à vendre. Le moment venu, j’étudierai également les assurances complémentaires, les systèmes de défiscalisation, etc. Et puis mon mari est là. Il est salarié, ce qui est aussi une forme de sécurité. Pour moi, la retraite fait partie des « il faut que… ».

Ma retraite ? Un portefeuille de biens immobiliers

Philippe Maroille, praticien canin à Garches (Hauts-de-Seine).

Au départ, je ne m’en souciais pas trop, puis le départ prochain en retraite de mon associé m’a incité à y réfléchir. Si, compte tenu de nos salaires, nos cotisations devraient nous apporter une retraite correcte, il est certain, en revanche, que sans agir, le train de vie ne sera pas le même. De mon point de vue, l’immobilier est le plus intéressant. J’ai d’abord souscrit à un contrat de prévoyance en défiscalisation (loi Madellin) et à une assurance-vie. Cependant, je n’ai pas confiance dans ces solutions financières. L’actualité a récemment montré que les banques et les assurances peuvent disparaître et, avec elles, notre retraite. En faisant le calcul, on s’aperçoit que le rapport n’est pas énorme. Je préfère donc me constituer un portefeuille de biens immobiliers. Ce sera mon système de retraite. J’ai d’abord acheté un petit appartement, que j’ai revendu pour acquérir mon habitation principale. Ce n’est pas un vrai placement, mais en dix ans, grâce à la flambée des prix de l’immobilier en région parisienne, mon capital a été multiplié par trois. A court terme, je compte maintenant investir dans l’immobilier locatif, des studios ou des deux pièces par exemple, pour lesquels l’investissement reste accessible. A terme, ils seront remboursés et les loyers constitueront ma retraite. En tout cas, je ne mise pas sur la revente du cabinet et de la clientèle. Nous sommes de plus en plus nombreux en région parisienne. J’ignore comment aura évolué la profession dans vingt-cinq ou trente ans. Aujourd’hui, des structures ferment sans possibilités de revendre leur clientèle. Le développement d’un projet professionnel peut être une vraie satisfaction intellectuelle, mais n’a, à mes yeux, aucun rapport avec la retraite.

Tout se joue entre trente et cinquante ans

Hervé François, praticien rural à Dieuze (Moselle).

Le seul montant des cotisations de la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (Carpv), dont les rendements ont diminué dans les années 90, est insuffisant pour se constituer une retraite en adéquation avec le niveau d’activité. Afin d’éviter un gros décrochage, la meilleure chose est de travailler un maximum quand on est jeune. Il faut que tout soit mis en place et construit dès l’âge de trente ans. C’est d’autant plus important en exercice rural où le praticien n’est plus aussi performant après soixante ans. De plus, personne n’est à l’abri d’un pépin de santé. Personnellement, j’ai souscrit jeune à un contrat de prévoyance complémentaire. Il faut penser à opter pour une surcote réversible des points de retraite pour que le conjoint en bénéficie, en cas de décès. Bien entendu, j’ai commencé par acheter mon habitation principale, puis j’ai investi dans des fonds de pension ouverts par la loi Madelin. J’ai également souscrit une assurance-vie et acheté des appartements, grâce aux lois Méhaignerie, Besson, de Robien, etc. Même si les plus-values, exonérées à quinze ans, pourraient être soumises à des cotisations sociales et réserver de mauvaises surprises, l’immobilier reste une valeur sûre. Certes, la cession de mes parts devrait me rapporter un peu, mais je ne compte pas dessus. Aujourd’hui, certains conseillent d’adosser les contrats de complémentaires à des multisupports. Avec les fluctuations actuelles de la Bourse, je trouve cette solution trop risquée. Pour la retraite, il faut du solide ! Tout se joue entre trente et cinquante ans. J’espère que tous les confrères se penchent sur la question, car le taux de remplacement des retraites des vétérinaires est bien inférieur à celui des salariés. Le salaire moyen d’un vétérinaire décroît, en moyenne, de 60 000 € à 25 000 € par an à la retraite. Cela signifie un revenu mensuel de 2 000 €, avec lequel il faut se nourrir, se chauffer, payer ses taxes d’habitation, ses assurances, etc. Aujourd’hui, je conseille en ce sens mes deux jeunes associés. C’est un sujet qui n’est jamais abordé lors des études vétérinaires. A bientôt cinquante– quatre ans, la retraite ne me pose pas de soucis.

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