Christian Diaz : « Il est temps de ramener cette péripétie à son rang de non-événement professionnel »

Le petit monde du comportementalisme vétérinaire français est victime, depuis plusieurs années, de luttes intestines qui nuisent à sa crédibilité. La démission récente d’un certain nombre de membres du COF du DIE de vétérinaire comportementaliste n’est qu’un épisode de plus dans la guerre – qui se voulait de conquête – menée par l’association Zoopsy, et son annexe le Gecaf, contre les écoles vétérinaires depuis plusieurs mois.

La première offensive d’envergure contre la légitimité des écoles a eu lieu en septembre 2009, quelques semaines après la désignation d’un nouveau COF du DIE par le collège des directeurs.

Fort du prétendu soutien inconditionnel de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER), qui leur aurait été acquis à la suite de leurs grandes manœuvres estivales, à l’issue d’une réunion tripartite entre les présidents de Zoopsy, de l’Afvac et du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), Zoopsy et l’Afvac ont adressé un courrier commun remettant en question la désignation du COF – qui comptait pourtant trois membres du bureau du Gecaf, conférant à ce groupe de l’Afvac le leadership du COF – et souhaitant la délocalisation du DIE vers une école vétérinaire plus conciliante.

Le 13 avril 2010, les présidents de l’Afvac et du SNVEL, au nom d’un prétendu sauvetage du DIE, ont exercé, selon on ne sait quelle légitimité, leur pouvoir de censure sur l’enseignement dispensé dans les écoles à la veille de la première semaine de la nouvelle session.

Au même moment, cette contestation de la légitimité des écoles se manifestait par une procédure devant le tribunal administratif, procédure qui porte le nom d’un vice-président de l’Afvac, les trois derniers présidents du Gecaf, dont l’actuel, figurant parmi les requérants. Quelle qu’en soit l’issue, cette procédure ne connaîtra que des perdants, à commencer par la profession.

Quelques jours avant le début de la troisième semaine, qui doit se dérouler à la fin du mois, refusant de se conformer aux décisions pourtant collégiales du COF et contestant le règlement des études, les membres de Zoopsy et de son outil le Gecaf, qui devaient pourtant y assurer une part importante des exercices d’enseignement – ce qui infirme les propos de ceux qui prétendent que le modèle psychopharmacologique n’était pas celui enseigné –, annonçaient en primeur à des étudiants désemparés leur démission, avant même d’en informer le COF. On ne peut que constater l’élégance du procédé, de la part de ceux qui, par la voix de l’Afvac, avaient accusé il y a quelques mois les écoles d’Alfort et de Toulouse de prendre en otage la profession, à la suite de leur refus de se soumettre à la pensée unique dans le domaine de l’évaluation comportementale.

Il est temps de ramener cette péripétie à son rang de non-événement professionnel et que les différentes entités concernées se conforment à leurs fonctions premières et légitimes : que les agités continuent à faire des remous s’ils le souhaitent, que les écoles remplissent leur rôle d’établissements dispensant un enseignement de haut niveau avec le soutien des forces vives de la profession (dont les associations de formation continue victimes d’un moment passager d’égarement) et que les étudiants puissent enfin étudier sereinement pour obtenir des diplômes de haute valeur professionnelle.