Vaincre la claustrophobie implique d’identifier l’origine des crises de panique - La Semaine Vétérinaire n° 1441 du 11/03/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1441 du 11/03/2011

Psychologie

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Auteur(s) : Jean-Michel Saint-Omer

L’ouvrage Secrets de psys, ce qu’il faut savoir pour aller bien(1) décrit comment les psychothérapeutes eux-mêmes sont venus à bout de leurs déprimes, de leurs peurs, de leurs angoisses et autres souffrances. L’expérience de Didier Pieux(2), psychologue clinicien et directeur de l’Institut français de thérapie cognitive, illustre le thème de la claustrophobie et constitue un exemple de démarche à entreprendre pour s’en libérer.

La première crise d’angoisse identifiée par Didier Pieux a lieu dans le métro. Il effectue son service militaire et rentre chez lui à l’occasion d’une permission. Alors qu’il se trouve dans un wagon bondé avec quelques camarades de régiment, il ressent une sensation de vertige, une douleur dans la poitrine et des difficultés à respirer. Il saisit alors le bras d’un de ses camarades. Quand il sort du wagon, tous ces symptômes disparaissent. Didier Pieux se tourne alors vers son enfance et se souvient qu’à l’âge de quatre ans, il se trouvait avec sa mère dans l’ascenseur d’un grand magasin lorsque celui-ci est tombé en panne. Il se rappelle du teint pâle et de la main de sa mère, qui malgré elle lui transmettait sa peur. Pendant des années, l’auteur a fait la même chose que toutes les personnes confrontées à de tels troubles : l’évitement. Didier Pieux pratiquait donc la marche à pied dès que cela lui évitait de prendre le métro. Et s’il devait le faire, quelques verres d’alcool l’aidaient à prendre courage. Néanmoins, la peur d’être enfermé subsistait.

La rencontre d’Albert Ellis sera décisive dans le processus de guérison

Albert Ellis est le précurseur des approches cognitives. Après avoir pris connaissance de ses travaux, Didier Pieux se rend à New York afin de le rencontrer et de travailler avec lui. Pour cela, il lui faut prendre l’avion pour la première fois. Il ressent alors une crise identique à celle qu’il avait vécue dans le métro plusieurs années auparavant. Celle-ci s’accompagne des mêmes symptômes et du même réflexe : celui de saisir le bras de son voisin. Une fois à New York, Didier Pieux se met en quête d’un logement qui lui permet de ne pas prendre l’ascenseur, puis rencontre Albert Ellis. Il s’aperçoit que le sujet ne peut pas ressentir plusieurs émotions en même temps, et le fait d’être taquiné sur ses origines “frenchies” atténue sa part d’anxiété quand il faut exposer ce qu’il ressent, en l’occurrence ses crises d’angoisse dues à sa claustrophobie.

La première chose que Didier Pieux retient, c’est qu’il faut préalablement aller vers la guérison. Pour que celle-ci ait lieu, il faut s’accepter, ainsi que ses failles. Ensuite, un des aspects importants de la thérapie consiste à s’exposer progressivement aux situations qui provoquent la panique. Dans l’exemple du métro, il est indiqué de refaire le voyage accompagné, de rester le plus longtemps possible dans le wagon, et de rallonger au fur et à mesure le temps de trajet. Il est indispensable de contrôler sa respiration en la bloquant volontairement, à l’expiration et à l’inspiration.

Pratiquer des exercices afin de s’habituer progressivement à son malaise

Pour son deuxième voyage en avion, Didier Pieux a pris un anxiolytique. Même si, tout comme l’alcool, cela permet de supporter les effets de la crise d’angoisse, la prise de médicament ne résout en rien le problème. En fait, comme Didier Pieux le dit lui-même, ce trouble est une “chimie” déréglée qui fait que le cerveau est toujours en hypervigilance. Autrement dit, “les déclencheurs d’alarme” sont trop sensibles et il faut les régler autrement. Pour cela, Didier Pieux a pratiqué les exercices qui consistent à s’habituer progressivement à son malaise. Dans son cas, cela consiste à prendre systématiquement l’ascenseur au lieu de monter à pied quelques étages et à contrôler sa respiration. Au fur et à mesure, l’intensité des crises de panique diminue. Le signal perçu par notre cerveau n’est plus celui d’un danger. Prendre l’ascenseur ne devient évidemment pas un plaisir. Cependant, ce n’est plus un problème insurmontable, juste un petit moment un peu désagréable à passer. Enfin, pour bien démarrer la thérapie, il importe de connaître l’origine de sa crise d’angoisse (génétique, socioculturelle, familiale, affective, etc.) afin d’être en mesure de “se déconditionner”.

  • (1) Sous la direction de Christophe André, aux éditions Odile Jacob.

  • (2) Auteur de « Exprimer sa colère sans perdre le contrôle », aux éditions Odile Jacob.

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