90 % du bétail est suivi par des vétérinaires salariés d’une organisation non gouvernementale - La Semaine Vétérinaire n° 1440 du 04/03/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1440 du 04/03/2011

La profession en Israël

Éclairage

INTERNATIONAL

Auteur(s) : Yael Farhi

L’ONG Hachaklait Veterinary Services se fonde sur un système de mutuelle entre les exploitants et les vétérinaires. Cette structure est financée et gérée par les coopératives agricoles.

Israël est peu connu pour ses performances laitières. C’est pourtant un domaine dans lequel cet Etat excelle : la race laitière israélienne offre la meilleure production moyenne du monde. L’élevage et la pratique vétérinaire de ce pays présentent de nombreuses originalités par rapport à la situation française. Ainsi, les conditions naturelles de cette région (climat chaud et sec, faibles surfaces fourragères), peu favorables aux besoins de l’élevage, soumettent les exploitants à de nombreuses contraintes.

Les fermes sont regroupées en collectivités agricoles

En Israël, l’élevage est pratiqué au sein de fermes coopératives développées au début du XXe siècle : les kibboutzim et les moshavim, qui représentent 83 % de la production agricole. Elles sont fondées sur la propriété collective des moyens de production et de consommation. Le kibboutz est une grande unité collective au sein de laquelle les moyens de production sont mis en commun, avec un partage des activités sociales et économiques. Les troupeaux y sont assez grands (cinq cents à huit cents vaches laitières). Le moshav regroupe des fermes individuelles organisées en coopératives agricoles : les moyens de production sont mis en commun, mais chaque membre possède sa parcelle de terre et reçoit les bénéfices de sa propre production. Les cheptels y sont plus petits (quatre-vingts à cent vaches laitières). Ces exploitations tendent actuellement à fusionner pour former d’importants élevages intensifs qui se rapprochent des modèles américains. Les troupeaux sont composés pour l’essentiel d’israeli holstein, issues d’une longue sélection de races locales (égyptiennes et syriennes) croisées avec des taureaux européens. Ces vaches sont de bonnes productrices, résistantes à la chaleur et aux maladies locales. La production moyenne nationale s’est élevée à 11 653 kg de lait par vache en 2009 (versus 8 894 kg à la même période en France pour la prim’holstein).

Les conditions d’élevage pallient les contraintes du pays

Le contexte géographique nécessite des adaptations, ainsi qu’un élevage intensif pour rentabiliser les coûts de production. Par exemple, les infrastructures des étables sont étudiées pour réduire la saisonnalité dans la production laitière, due aux fortes chaleurs. Un système spécial de ventilation est mis en place et les vaches bénéficient de séances de douche avant chaque traite. Un suivi informatique continu et une approche multifactorielle permettent de regrouper les données de chaque individu, afin de détecter précocement les maladies ou les chaleurs.

Les membres de l’ONG sont présents dans tous les pays

La quasi-totalité des vétérinaires travaillent au sein d’une même structure et la pratique rurale libérale reste exceptionnelle. Hachaklait Veterinary Services est une organisation non gouvernementale à but non lucratif créée en 1919. Celle-ci se fonde sur un système de mutuelle entre les exploitants et les vétérinaires. Son mode de fonctionnement a été conditionné par les étapes de sa formation. Lors de l’établissement des premières fermes dans l’Etat, il y avait peu de vétérinaires et de moyens, et le traitement des animaux malades était trop coûteux pour les éleveurs. Ce système, créé par ces derniers dans leur propre intérêt, leur permettait, en échange d’une cotisation annuelle, de recevoir des indemnités en cas de perte ou de maladie d’un animal. Avec le développement de l’élevage, un service vétérinaire y a été adjoint afin de mieux lutter contre les affections locales et d’assister les exploitants. Aujourd’hui, les membres de Hachaklait Veterinary Services sont présents dans tout le pays et les praticiens qui en font partie s’occupent d’environ 90 % du bétail israélien. Cet organisme est financé, géré et organisé par les coopératives agricoles.

Au siège, situé à Césarée, s’effectuent toutes les tâches administratives et le stockage des médicaments. Des conférences s’y tiennent aussi régulièrement. Une quarantaine de vétérinaires salariés se voient attribuer les fermes des différentes régions du pays. La clientèle, exclusivement rurale, est essentiellement composée de vaches laitières, mais compte également des élevages de taurillons, de petits ruminants et des chevaux. L’ONG Hachaklait Veterinary Services met l’accent sur un service complet à tous les niveaux, que ce soit pour les maladies individuelles ou la santé du troupeau. Chaque ferme paie une cotisation annuelle et bénéficie des différentes prestations proposées : contrôles de routine, visites spécialisées, rapports de troupeau réguliers. Les contrôles de routine visent à prévenir l’apparition des maladies et à les traiter précocement. Ils sont fondés sur le cycle de reproduction de la vache laitière. Chaque animal est examiné au moins cinq fois par an et le vétérinaire vient dans chaque exploitation plusieurs fois par semaine. Lors de ces visites, il peut également être amené à traiter les animaux malades et il reste disponible en cas d’urgence. Ce mode de fonctionnement favorise une relation de confiance entre les éleveurs et le vétérinaire, avec une sécurité de revenus réguliers pour ce dernier, mais implique un travail parfois routinier qui empêche une pratique vétérinaire mixte. Les bénéfices en reviennent surtout aux exploitants qui reçoivent des visites régulières, avec une détection plus précoce des affections et donc une réduction des coûts de traitement. Cependant, cela requiert de leur part un engagement à long terme avec leur praticien.

Des praticiens issus de formations variées

L’école vétérinaire israélienne de Koret, le seul établissement du Moyen-Orient, a été créée en 1985. Les praticiens instruits avant cette date ont donc dû se former à l’étranger, dans les structures européennes pour la plupart, d’où la diversité des formations des vétérinaires locaux.

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