A propos du cursus vétérinaire aux Philippines - La Semaine Vétérinaire n° 1439 du 25/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1439 du 25/02/2011

Entre nous

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Auteur(s) : Pascale Janvrin

Fonctions : Vétérinaire inspecteur

J’ai suivi mes études aux Philippines et je souhaite apporter des précisions sur la formation vétérinaire dans ce pays(1). Divisées en plusieurs îles, les Philippines comptent plusieurs universités dotées de “collèges vétérinaires”. Le cursus comprend deux parties : deux ans de “prérequis” (tronc commun relativement généraliste), puis quatre ans de médecine vétérinaire pure. Le passage d’un boarding exam n’est pas nécessaire pour l’obtention du diplôme (seule la thèse est requise), mais il l’est pour pratiquer. La sélection se fait la première année. Le niveau et le rythme des cours (dispensés en anglais, qui n’est pas la langue maternelle aux Philippines) deviennent brusquement plus élevés, ce qui crée un élagage important. Les Philippins sont joyeux, aiment faire la fête et sont peu habitués au travail acharné tel qu’il est enseigné dans nos classes préparatoires. C’est pourquoi il y a autant d’échecs la première année. Tous les modules d’un semestre doivent être validés sous peine de prendre du retard. Un module ne peut être redoublé qu’une fois, et le redoublement n’est admis que deux fois au total. Ainsi, seuls une vingtaine d’élèves arrivent au terme du cursus sans redoubler. Chaque promotion compte cinquante ou soixante diplômés en fin d’année, redoublants ou non.

La formation offre beaucoup de possibilités de pratiquer. L’éthique n’étant pas la même qu’en France, les chiens et les chats errants sont là pour “se faire la main” sous l’égide d’étudiants expérimentés ou de professeurs, en dehors des cours. Pendant les enseignements obligatoires, des groupes de quatre sont constitués : un anesthésiste, un chirurgien, un assistant chirurgien et un “infirmier”. Ce dernier s’occupe des soins préopératoires et postopératoires à domicile, c’est-à-dire qu’il garde l’animal deux semaines chez lui, avant de le placer ou de le rendre à son propriétaire qui bénéficie ainsi d’une intervention aux frais des étudiants vétérinaires. De nombreuses opérations sont donc réalisées par ces derniers. Le matériel n’est guère sophistiqué, mais ils apprennent à faire avec les moyens à leur disposition. Les animaux opérés ne s’en portent pas plus mal, dans la majorité des cas. Comme ailleurs, tout dépend de qui opère, et comment… Les complications chirurgicales sont surtout liées au statut des animaux, souvent à risque (malnutrition, parasitisme, etc.) avec des affections déjà développées (pyomètre de plusieurs jours, par exemple). Les étudiants sont moins performants en médecine qu’en chirurgie, avec un enseignement orienté principalement sur les maladies spécifiques au climat tropical.

Le diplôme philippin n’est pas reconnu à l’étranger, pas plus que le diplôme français hors d’Europe. Il est une condition sine qua non pour pratiquer, mais les critères d’équivalence dépendent de chaque pays. Beaucoup de Philippins s’expatrient, majoritairement aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et à Singapour. Leur connaissance de l’anglais constitue un avantage et, souvent, ils ont déjà de la famille dans ces pays. Si, au départ, ils ne travaillent qu’en tant que soigneurs ou techniciens vétérinaires – ces derniers sont, aux Etats-Unis, autrement plus performants que les auxiliaires en France, de par la nature des actes qui leur sont délégués –, dès qu’ils remplissent les conditions exigées, ils peuvent pratiquer leur art dans le pays choisi.

  • (1) Voir l’article « Les praticiens canins philippins peinent à justifier leur travail » dans La Semaine Vétérinaire n° 1435 du 28/1/2011 en pages 30-31.

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