Salariés ou libéraux, les praticiens sont partagés sur le maintien des trente-cinq heures - La Semaine Vétérinaire n° 1438 du 18/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1438 du 18/02/2011

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

« Le seul pays au monde qui a fait ce choix a pénalisé sa compétitivité et les emplois ont disparu. » Lors d’une intervention télévisée, le 10 mars dernier, Nicolas Sarkozy, président de la République, a enfoncé un nouveau clou dans le cercueil des trente-cinq heures. Il prépare leur enterrement depuis longtemps. Dès son investiture, en 2007, il a mis en musique son slogan « travailler plus pour gagner plus » et fait voter le système des heures supplémentaires, qui permet aux salariés de travailler au-delà de la durée légale du travail de trente-cinq heures. Depuis plusieurs semaines, le débat est relancé. Il ne s’agit plus de contourner les trente-cinq heures, mais de les achever.

« Les trente-cinq heures, c’est un problème pour tout le monde », a lancé Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, au début du mois de janvier, dans le sillon de Manuel Valls (parti socialiste), député-maire d’Evry, dans l’Essonne, qui appelait à « déverrouiller les trente-cinq heures ». Jean-François Copé a trouvé, lui aussi, sa formule choc : « Travailler mieux pour gagner plus. » Son idée ? Confier aux partenaires sociaux des négociations branche par branche et laisser au patronat et aux syndicats la charge de fixer une durée conventionnelle du travail. L’ancien Premier ministre Michel Rocard s’est alors invité dans le débat pour exprimer exactement l’inverse : il faut réduire la durée légale du travail « à moins de trente-cinq heures par semaine » afin de compenser l’abaissement de l’âge du départ à la retraite. « Chaque année, nous travaillons quelque trente-huit milliards d’heures en France. Vu le nombre de chômeurs – près de 2,9 millions – il est urgent de passer à quarante et un ou quarante-deux milliards d’heures collectivement, relève-t-il. Mais pour que chacun ait sa place sur le marché du travail, il faut tomber à moins de trente-cinq heures par semaine. C’est d’autant plus nécessaire que la durée de vie s’allonge. »

C’est dans ce contexte que nous avons posé la question aux vétonautes. Premier constat : les rocardiens ne sont pas légion dans la profession ! Seuls 6,5 % des vétérinaires qui ont répondu à ce sondage souhaitent un abaissement de la durée légale du travail. Plus surprenant, le vote des praticiens employeurs contre les trente-cinq heures n’est pas aussi massif qu’on pouvait le supposer. 36 % veulent une augmentation de la durée légale du travail, 18 % qu’elle ne change pas. De la même manière, le vote des vétérinaires salariés en faveur du maintien des trente-cinq heures paraît faible (23 %) face à ceux qui demandent un relèvement de la durée légale (17 %). Comme si, au fond, chacun se satisfaisait plus ou moins de la situation actuelle, sans clivage profond. Reste les ultras. « Il faut supprimer le salariat des vétérinaires pour ne garder que les collaborateurs libéraux ! », harangue un vétonaute. Est-ce vraiment la solution ?

réactions Internet

Penser à la valeur ajoutée

L’investissement humain doit être rémunéré à sa juste valeur. Le salarié est généralement vécu comme une “charge” pour l’entreprise. On oublie souvent ce qu’il lui apporte : des valeurs mesurables (comme le chiffre d’affaires) ou plus difficilement appréciables (la fluidité du travail, l’apport de satisfaction pour la clientèle, etc.). Les trente-cinq heures, décriées parce que les Français sont les Européens qui travaillent le moins, dissimulent le fait que ce sont les salariés les plus productifs de l’Union ! Un travail bien vécu, suffisamment rémunérateur pour avoir l’esprit libre, permet d’être plus efficace. La réduction du temps de travail ne s’accompagne pas forcément d’un appauvrissement de la valeur apportée à l’entreprise !

Léa Durand

Privilégier la souplesse

Davantage de souplesse est souhaitable. Il est quasiment impossible de rester dans les “clous” de la législation relative au temps de travail. Il faudrait pouvoir répartir sur une semaine, et non sur le mois, le quota d’heures supplémentaires.

Stéphane Gasselin

Un basculement des mentalités

Les trente-cinq heures sont et seront les responsables de la faillite de notre pays. Elles ont entraîné un basculement des mentalités, car le travail est devenu une activité secondaire. En France, les trente-cinq heures, concomitantes à la mondialisation et au libre-échange, ont en outre accentué la délocalisation. Combien coûtera le bifteck quand mes clients éleveurs allaitants seront aux trente-cinq heures ?

Jacques Manière
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