Un mouton, ce n’est finalement pas si bête ! - La Semaine Vétérinaire n° 1437 du 11/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1437 du 11/02/2011

Recherche. Modèle pour les maladies mentales humaines

Actualité

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Utiliser un mouton comme modèle animal dans le cas de maladies neurodégénératives peut paraître curieux. Pourtant, des chercheurs de l’université de Cambridge(1) se sont penchés sur la possibilité de remplacer le macaque (et plus généralement les primates), dont l’utilisation dans les essais précliniques pose des difficultés pratiques et éthiques, par le mouton domestique, malgré la mauvaise réputation de son intelligence.

Ces chercheurs ont donc évalué la capacité des moutons à réussir des tests de la fonction cognitive. Pas par hasard, mais parce que le déclin de la fonction cognitive est une cible thérapeutique majeure dans le traitement de la maladie de Huntington chez l’homme. Ils ont, en particulier, testé les fonctions exécutives, c’est-à-dire les processus qui permettent de s’adapter aux changements de l’environnement ou aux situations nouvelles.

Ils ont ainsi mis en évidence l’aptitude des moutons à réussir les tests d’apprentissage discriminatif (tâches simples dans lesquelles un stimulus positif est récompensé et un négatif ne l’est pas ou est associé à une sanction), de flexibilité cognitive (capacité à passer d’une tâche à une autre selon la situation) et les épreuves attentionnelles.

Les performances des ovins reflètent celles des hommes et des primates

D’un point de vue pratique, les moutons ont appris à identifier et différencier des paniers contenant de la nourriture dans diverses situations. Ils ont montré leur aptitude à changer de but ou de comportement. Ils ont également gardé en mémoire les choix corrects pendant plusieurs semaines.

Les performances des moutons reflètent celles des hommes et des macaques. Ils peuvent également réussir des épreuves cognitives exécutives qui constituent une part importante du répertoire comportemental des primates, mais qui n’avaient jamais été mises en évidence chez d’autres grands animaux.

Ces résultats suggèrent donc la possibilité d’utiliser le mouton pour tester la cognition, non seulement comme modèle dans les maladies mentales humaines où des troubles de l’attention se manifestent (Huntington, schizophrénie), mais aussi chez des animaux normaux. D’autre part, le mouton présente également un intérêt dans les domaines de l’apprentissage et de la mémoire, particulièrement la mémoire spatiale.

  • (1) A.J. Morton et L. Avanzo : « Executive decision-making in the domestic sheep », Plos One, 31/1/2011.

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