La nature des bagues permet de déterminer si l’oiseau est captif ou non

Il arrive que le vétérinaire reçoive un oiseau porteur d’une bague trouvé dans la nature. Cette marque permet d’identifier l’animal. Il est important de distinguer les oiseaux captifs qui se sont échappés (qu’ils appartiennent à une espèce domestique ou sauvage), marqués en vue d’une identification par leur propriétaire, de ceux, sauvages, bagués dans le cadre de recherches scientifiques (suivi des déplacements, des migrations, de la fidélité au nid ou au partenaire, longévité, etc.).

La plupart des volatiles captifs portent des bagues fermées,c’est-à-dire constituées d’un unique anneau de métal ou de plastique, sans système d’ouverture. Elles sont mises en place chez les oisillons au nid. Cela constitue une preuve de leur naissance en captivité.

Les oiseaux captifs bagués sont le plus souvent des psittacidés ou des petits oiseaux exotiques de compagnie (canari, etc.), plus rarement des espèces dites “de parc” (anatidés, phasianidés, etc.). L’identification est obligatoire pour les oiseaux en annexe I-A de la convention de Washington et du règlement européen, ainsi que pour les espèces de la faune française et guyanaise. Elle est également fortement recommandée pour les autres.

Il est souvent difficile de retrouver le propriétaire d’un oiseau échappé

Concernant les grandes espèces (les perroquets notamment), il est indispensable de vérifier systématiquement que l’oiseau ne porte pas un transpondeur électronique, en plus ou à la place de sa bague (si celle-ci est non conforme ou illisible, par exemple). Dans ce cas, il est en général implanté dans les muscles du bréchet, sur la poitrine. Les bagues d’oiseaux exotiques portent le sigle de l’organisation émettrice de la bague⁽¹⁾, la lettre F si l’animal est né en France, un numéro d’éleveur et un numéro propre à l’individu, qui inclut son année de naissance (09 pour 2009, par exemple). Il convient de contacter l’organisation émettrice de la bague afin de retrouver l’éleveur, lequel retrouvera éventuellement la personne à qui il a vendu le volatile.

Des psittacidés ou d’autres oiseaux d’espèce exotique peuvent exceptionnellement s’être échappés d’un jardin zoologique. Il est alors indiqué de contacter les parcs de la région. Dans ce cas, les bagues n’obéissent pas toujours aux règles décrites ci-dessus et il est indispensable, là encore, de vérifier la présence éventuelle d’un transpondeur.

Un fichier national “NAC”, qui répertorie les identifications des animaux et des propriétaires, est en place depuis peu⁽²⁾. Cependant, il est facultatif et il ne recense à l’heure actuelle qu’un faible nombre d’animaux. Le plus souvent, il est difficile de retrouver le propriétaire.

Même si cela est tentant, il est illicite de s’approprier ou de donner un oiseau appartenant à une espèce protégée. Si le propriétaire n’est pas retrouvé, il convient de contacter la Direction départementale de la protection des populations (DDPP).

Un pigeon biset voyageur peut être relâché sans rechercher son propriétaire

Des pigeons bisets voyageurs égarés peuvent également être admis. Le numéro de téléphone du propriétaire colombophile est parfois directement inscrit sur une deuxième bague, voire tatoué sur une plume de l’aile. Si ce n’est pas le cas, il faut contacter la fédération colombophile française (FR sur la bague) ou belge (BEL) et lui communiquer le numéro de bague pour qu’elle retrouve le propriétaire. Si l’oiseau est seulement amaigri et déshydraté, il est possible de le garder le temps de le remettre en forme avant de le relâcher simplement. Il retrouvera seul le chemin vers son pigeonnier.

Enfin, des bagues fermées peuvent être trouvées sur des rapaces. Il s’agit alors d’oiseaux de fauconnerie, échappés pendant une chasse, un exercice ou un spectacle. Habitués à l’homme, ils viennent parfois se poser sur la main et la plupart portent des jets, des lanières de cuir accrochées aux pattes qui permettent au fauconnier de les attraper. Il est généralement aisé de retrouver le propriétaire, soit en contactant un fauconnier local, car la perte lui aura sans doute déjà été signalée, soit en s’adressant à l’Association nationale des fauconniers et autoursiers français (Anfa).

Le Muséum d’histoire naturelle recueille les données relatives aux oiseaux sauvages

Des oiseaux sauvages de toutes les espèces peuvent être découverts avec une bague métallique ouverte, c’est-à-dire présentant une interruption qui a permis de la placer, quelle que soit la taille de l’oiseau. Un code identifie le pays ou larégionoùl’animalaété bagué. Les bagues posées en France portent l’inscription “Muséum Paris”. Les oiseaux peuvent être marqués au nid ou lors d’opérations de capture et de baguage sur des adultes. Le taux de reprise est assez faible. Chaque individu bagué retrouvé est donc intéressant pour les programmes de recherche.

Quelle que soit l’origine de l’oiseau, le numéro de bague, ainsi que la bague aplatie si l’animal est mort, doit être renvoyé au Centre de recherche sur la biologie des populations d’oiseaux (CRBPO) du Muséum national d’histoire naturelle. Il doit être accompagné des commémoratifs qui récapitulent les date, lieu et circonstances de la découverte de l’oiseau, la cause de la reprise ou de la mort, les date et lieu du relâcher, le cas échéant. Un formulaire de retour prérempli est disponible sur le site Internet du CRBPO, qui traite les données et renvoie à l’informateur des précisions sur le passé de l’animal.

Un code couleur est parfois appliqué afin de permettre une identification à distance

Certains oiseaux portent également un marquage de couleur qui permet de reconnaître les individus de loin : un marquage alaire pour les busards, une double bague alphanumérique pour les cigognes, une marque nasale composée d’une bande de plastique souple fixée sur le bec pour les anatidés. Ces oiseaux font l’objet de suivis plus précis. De telles marques peuvent être lues de loin (à la jumelle, par exemple), et permettent d’identifier le volatile sans le capturer. Des liens vers les différents programmes de marquage de couleur sont répertoriés sur le site Internet du CRBPO (voir encadré).

• (1) Union ornithologique de France : UOF ; Club des éleveurs amateurs d’oiseaux exotiques : CDE ; Fédération française d’ornithologie : FFO.

• (2) Le fichier Vetonac est consultable avec un numéro d’Ordre sur le site Internet de la Société d’actions et de promotions vétérinaires.