L’exploitation des informations des centres d’équarrissage constitue un exemple à suivre

Les transferts automatisés de données, suivis de leur analyse par différents systèmes informatiques ou logiciels d’exploitation, constituent une source de progrès et d’amélioration encore insuffisamment exploitée. Deux initiatives, récemment mises en place dans la filière bovine, en prouvent pourtant l’utilité. L’unité “épidémiologie” de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de Lyon a lancé, à la fin de l’année 2010, une enquête postale auprès des éleveurs de bovins. Celle-ci, prévue sur un an, s’intéresse à près de cinquante mille bovins morts et envoyés à l’équarrissage. Chaque semaine, un échantillon d’éleveurs qui ont confié un animal à l’équarrissage sera tiré au sort et interrogé, via un bref questionnaire d’une page, afin de mieux cerner les causes et les circonstances de cette mortalité.

“Omar” permettra de mieux comprendre ce qui a tué

Les renseignements recueillis seront exploités dans le cadre d’un projet de surveillance épidémiologique sur lequel travaillent l’Anses et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), en collaboration avec la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Le système de surveillance de la mortalité, baptisé “Omar” – pour Observatoire de la mortalité des animaux de rente – permettra, à partir du transfert automatique des informations en provenance des centres d’équarrissage, de suivre quotidiennement l’évolution de la mortalité dans la population bovine.

Cependant, pour que ce système soit en mesure de détecter d’éventuelles anomalies, un niveau de référence doit d’abord être défini. Les données collectées au cours de cette enquête seront donc utilisées pour initialiser le système et modéliser les fluctuations “normales” de la mortalité bovine, selon des facteurs individuels (âge, type de production, sexe), d’élevage (taille, type) et spatio-temporels (saison, région, etc.), à condition qu’aucune épizootie ou autre phénomène inhabituel n’interfèrent sur ce travail en 2011. Les résultats seront en principe disponibles au début de l’année 2012.

Les informations relatives aux carcasses sont accessibles en moins d’une journée

Les informations d’abattage permettent aux éleveurs de connaître le poids et le classement de leurs animaux, attribués par l’abattoir. Depuis le 1^er janvier dernier, un accord de l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev), signé en juin 2010 et qui redéfinit les règles de présentation-pesée-classement-marquage (PCM) des carcasses des bovins de plus de huit mois, donne la possibilité aux éleveurs d’accéder à toutes ces informations d’abattage en moins de vingt-quatre heures. Via un transfert sécurisé, les abattoirs adressent à Normabev – l’association technique interprofessionnelle du bétail et des viandes créée par Interbev – toutes les informations relatives aux bovins de plus de huit mois abattus sur le territoire métropolitain. A partir de 7 h le lendemain du jour de l’abattage, les différents sites Internet régionaux de Normabev les mettent à disposition des éleveurs. La réduction du délai à moins de vingt-quatre heures permet de simplifier les éventuelles procédures de réclamation et d’intervenir rapidement auprès des sites d’abattage sur les questions de poids et de classement.

Normabev gère également le suivi de qualité de la classification des carcasses auprès des personnels des abattoirs (formation, suivi de compétences, etc.) et des machines à classer. Afin de s’affranchir du jugement humain, tous les sites d’abattage qui traitent plus de 3 000 t par an de bovins de plus de huit mois, devront s’équiper de machines à classer d’ici au 30 juin 2012.