Mieux vaut générer des revenus complémentaires à l’approche de la retraite

Si vous ne disposez pas de revenus suffisants après avoir liquidé vos retraites auprès des régimes obligatoires, vous pouvez cumuler sans limite la retraite et des revenus d’activité professionnelle, dès lors que vous partez avec un taux plein. Dans le cas contraire, les revenus d’activité sont plafonnés dans le cadre du cumul emploi/retraite. Si vous avez eu la sagesse de constituer un capital complémentaire, vous vous interrogez sur les placements à réaliser pour atteindre votre objectif en termes de revenus. Prenons le cas de Monsieur V, qui a constitué un capital estimé à 581 000 €⁽¹⁾. Il souhaite maintenant réaliser un placement pour générer des revenus complémentaires. Plusieurs solutions vont permettre, sur différents secteurs d’activité, de sécuriser la distribution et le niveau de ses revenus.

Les sociétés civiles de placement immobilier de rendement

En 2009, les SCPI distribuaient encore des revenus de l’ordre de 6 %, avec revalorisation de la part autour de 5 %. Cette année, ces taux devraient marquer le pas, mais resteront intéressants.

Vous avez le choix entre les SCPI classiques diversifiées, constituées surtout de bureaux, et les SCPI spécialisées en murs de boutiques. Celles qui comportent des bureaux sont plus“risquées”, car plus sensibles à la conjoncture. Celles des murs de boutiques sont plutôt “anti-crise”, car elles résistent plus longtemps aux aléas du moment. Les atouts supplémentaires des SCPI sont la gestion sans souci et la diversification.

Reprenons le cas de Monsieur V. Il choisit d’investir 151 300 € sur ces SCPI. En retenant l’hypothèse prudente d’un taux de revenus de 5 %, avec une revalorisation de l’ordre de 1 %, ses revenus nets sont estimés à 6 505 €/an après impôts (taux moyen d’imposition de 14 %), mais avant prélèvements sociaux (CSG/CRDS).

Côté fiscalité, les revenus de la SCPI sont des revenus fonciers qui s’ajoutent à vos retraites, et sont imposés dans la même tranche.

Les revenus de la location meublée non professionnelle

Il est possible de louer meublés des locaux destinés à l’habitation (résidences services, étudiantes, médicalisées pour personnes dépendantes ou encore de tourisme). Il s’agit notamment des Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), qui génèrent des revenus importants (taux de loyer de 5,3 % en exploitation), revalorisés en général de 1,5 à 2 % l’an et sécurisés grâce au bail commercial, sans souci de gestion, assortis d’une fiscalité attrayante (amortissements, etc.) si l’exploitant est de premier ordre.

Reprenons le cas de Monsieur V. Il investit dans deux chambres d’un EHPAD pour 227 342 € (frais d’acquisition inclus), ce qui permet de générer des revenus nets de 9 243 €/an après impôts, et avant CSG/CRDS.

L’avantage fiscal de la location meublée non professionnelle est notamment concrétisé par l’amortissement du bien. Fiscalement, il vient gommer en partie vos revenus produits sur une longue période. Ainsi, vous percevez des revenus peu imposés, voire pas imposés du tout si vous avez acquis ces biens à crédit durant votre période d’activité.

Les revenus tirés de contrats d’assurance-vie ou de capitalisation

Cette solution permet également de générer des revenus automatiques peu ou pas imposés. L’assurance-vie ou le contrat de capitalisation restent de bons outils de gestion, adaptables et ouverts, qui peuvent présenter une large palette de placements : fonds en euros (prudent), actions, SCPI de rendement, etc.

Du côté des revenus produits par les rachats, après huit ans, les intérêts et les produits financiers sont exonérés (hors prélèvements sociaux) dans la limite d’un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule et de 9 200 € pour un couple. Au-delà, la taxation est de 7,5 % (hors CSG/CRDS).

Dans notre exemple, Monsieur V. investit le solde des capitaux en assurance-vie, soit 202 358 € qui lui permettent de produire 6 740 €/an nets d’impôts, en tenant compte d’un rendement annuel moyen de 3,5 % (hypothèse prudente). La rentabilité pourrait être supérieure si des SCPI de murs de boutiques, par exemple, étaient incluses dans ses contrats, et/ou des actions.

Ainsi, les solutions pour produire des revenus ne manquent pas. Il convient de les choisir en tenant compte de la conjoncture économique, actuelle et prévisible, ainsi que de leur fiscalité, car celle-ci peut amputer sérieusement les revenus. Mais, là encore, il n’existe pas de produit miracle. Il est toujours vivement conseillé de diversifier.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1433 du 14/1/2011 en page 43.Renseignements : Patrimoine Premier, tél. : 01 45 74 01 05, fax : 01 45 74 01 15, e-mail : catherinebel@patrimoinepremier.com.