La grippe équine est à surveiller aussi chez les chevaux vaccinés - La Semaine Vétérinaire n° 1435 du 28/01/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1435 du 28/01/2011

Maladies infectieuses

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean

Plusieurs autres virus pathogènes circulent au sein des populations de chevaux dans le monde.

Grippe équine : une maladie particulièrement contagieuse

Le virus de la grippe est à l’origine de sévères affections respiratoires chez le cheval. La toux (sèche et improductive en début d’épisode) et la fièvre sont les symptômes les plus fréquents. Le jetage séreux peut devenir mucopurulent lors de surinfection bactérienne.

Le tableau clinique peut être atténué par la vaccination. Certains épisodes fébriles d’intensité modérée ou des contre-performances peuvent ainsi être imputés à la grippe, sans que le diagnostic étiologique soit établi. Cette maladie est très contagieuse dans un effectif non vacciné. Les signes cliniques et la contagiosité remarquable permettent souvent d’incriminer le virus influenza équin, mais les analyses de laboratoire sont toujours intéressantes pour confirmer le diagnostic, notamment au sein des populations vaccinées.

Selon Richard Newton, du laboratoire d’épidémiosurveillance à l’Animal Health Trust (Royaume-Uni), la variation antigénique du virus de la grippe impose une mise à jour régulière des souches vaccinales, qui doivent contenir les deux lignées de l’arbre phylogénétique (américaine et européenne). Il est également primordial de surveiller les lots de chevaux vaccinés pour évaluer l’efficacité des vaccins et des protocoles de vaccination.

Herpèsvirus : une réactivation toujours possible

Les herpèsvirus 1 et 4 sont des virus pathogènes largement répandus dans le monde, responsables de maladies respiratoires, d’avortements et de syndromes neurologiques (paralysie). La prévalence de EHV4 est la plus importante.

La primo-infection peut se produire tôt dans la vie du poulain, rappelle Kees van Maanen, de l’Animal Health Service (Pays-Bas). Le virus reste latent et la réactivation possible pendant toute la vie du cheval, lors d’un stress (sevrage, long voyage, mise à l’entraînement). Cette caractéristique facilite la transmission du virus aux autres chevaux et peut expliquer des épisodes aigus dans des populations dites fermées.

Une quarantaine, d’une durée d’au moins trois semaines, doit être mise en place lors de l’introduction d’un nouvel individu. La vaccination se conçoit à l’échelle de tout l’effectif. Elle ne protège pas individuellement de la maladie, mais diminue la circulation et l’excrétion virale.

Artérite virale : la vaccination peut être recommandée

Le virus de l’artérite virale est isolé pour la première fois en 1953, dans l’Ohio (Etats-Unis), durant un épisode d’affection respiratoire et d’avortements, indique Ann Cullinane de l’Irish Equine Centre (Irlande). Malgré sa répartition mondiale, les épisodes sont assez peu fréquents et touchent particulièrement les pur-sang. La transmission se fait principalement par voie respiratoire ou vénérienne, notamment via la semence d’un étalon contaminé, mais reste possible par contact direct (personnel, avorton infecté). Les étalons contaminés (40 % des individus) peuvent rester porteurs et excréteurs du virus toute leur vie.

Les signes cliniques sont variés : fièvre, dépression, raideur, conjonctivite (“œil rose”), urticaire, œdème en chaussettes sur les membres, jetage nasal. Les étalons développent souvent un œdème scrotal. Les œdèmes résultent de la vascularite qui caractérise cette maladie. Son extension peut être limitée par la restriction de mouvements des animaux qui ont été exposés jusqu’à l’obtention de la preuve qu’ils ne sont pas en phase virale active. Les étalons porteurs ne peuvent saillir que des juments séropositives. Il est fortement recommandé de vacciner les mâles avant chaque saison de monte, notamment avec un vaccin inactivé (Artévac®).

Gourme : elle impose de gérer les effectifs avec distinction

La gourme est la maladie infectieuse la plus fréquemment diagnostiquée dans le monde, selon Andrew Waller de l’Animal Health Trust (Royaume-Uni). Elle se caractérise par une abcédation des ganglions lymphoïdes, essentiellement au niveau pharyngé, et se transmet facilement par contact direct ou via du matériel contaminé. De ce fait, d’un point de vue sanitaire, la façon de gérer un épisode de gourme a de grandes répercussions sur sa durée et sa sévérité.

Les chevaux de la structure atteinte sont à séparer en trois groupes : les malades, les potentiellement contaminés ou suspects, les individus sains (code couleur rouge, orange et vert). Le principe est de marquer le matériel de chaque groupe avec son code couleur et de ne jamais les mélanger. Les soins se feront du groupe vert au lot orange pour finir par le rouge, afin de limiter la contamination. La température de chaque cheval sera prise deux fois par jour et tout sujet qui présente une hyperthermie supérieure à 38,9 °C rejoindra le groupe rouge. La grande prévalence de la gourme dans le monde peut s’expliquer par la persistance de S. equi, au niveau des poches gutturales, chez 10 % des chevaux cliniquement guéris.

La fièvre de West-Nile : un virus à ne pas oublier

Pour Norbert Nowotny, de l’université de Vienne (Autriche), le virus du West Nile devient préoccupant. La maladie, qui est une zoonose, se répand en raison du réchauffement climatique. Elle sévit notamment en Amérique du Nord et en Europe centrale.

Face à la mort suspecte d’oiseaux, les épidémiologistes doivent suspecter cette affection.

  • Source : symposium européen organisé par Pfizer à Vienne (Autriche) du 30 novembre au 1er décembre 2010.

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