L’introduction du virus dans l’élevage index remonterait à l’été 2008 - La Semaine Vétérinaire n° 1428 du 03/12/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1428 du 03/12/2010

Filière porcine. Foyers de maladie d’Aujeszky

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

A la suite d’un dépistage sérologique annuel dans un élevage de porcs de plein air, un premier foyer de maladie d’Aujeszky est confirmé, le 3 septembre 2010, dans un élevage d’engraissement (quatorze porcs charcutiers), sur la commune d’Alos-Sibas-Abense dans les Pyrénées-Atlantiques (foyer n° 1). Aucun animal ne présente de signes cliniques. Un second foyer, chez l’élevage naisseur qui approvisionne en porcelets cette unité d’engraissement (le dernier achat remonte à décembre 2009) est confirmé sept jours plus tard. Ce naisseur (foyer n° 2), partiellement engraisseur (quarante-trois truies, cent quarante et un porcelets et cent soixante porcs charcutiers), considéré comme le cas index, est situé sur la commune d’Uhart Cize, dans le même département.

Au 2 novembre 2010, seize foyers au total sont recensés : le cas index et quinze élevages “aval” (dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes) qui se sont fournis chez lui entre décembre 2009 et le premier semestre 2010.

Face à l’ancienneté supposée de l’infection, à la typologie des élevages concernés (plein air, petits effectifs) et compte tenu des répercussions économiques, une investigation complémentaire est demandée à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) par la Direction générale de l’alimentation (DGAL)(1).

Signes cliniques et dates de livraison confortent les hypothèses

L’enquête conduite dans l’élevage naisseur, considéré comme foyer index, permet de déterminer que la date d’introduction présumée du virus dans l’exploitation remonte à 2008. En effet, selon les auteurs des investigations épidémiologiques, plusieurs faits convergents associent des descriptions cliniques évocatrices de la maladie d’Aujeszky : avortements et excès de retours en chaleurs au cours de l’été 2008, mortalité associée à des signes neurologiques chez de jeunes porcelets lors de l’hiver 2008, et déficit de production à partir du second semestre de l’année.

Depuis cette date, une certaine activité virale s’est maintenue sur le site d’élevage. Les signes cliniques observés lors de la visite (hyperthermies, toux, éternuements), les dates de livraison des porcs décelés positifs dans les élevages “aval” en lien avec cet élevage naisseur confortent cette hypothèse.

68 % des porcs adultes sont séropositifs dans l’élevage naisseur, le foyer index

Selon l’analyse des différentes possibilités d’introduction du virus dans l’élevage index, le contact avec des sangliers reste l’hypothèse la plus probable pour les chercheurs, même si l’élevage est situé non loin de l’Espagne, qui n’est pas indemne de maladie d’Aujeszky chez les porcs domestiques. Les résultats sérologiques chez le naisseur mettent en évidence une circulation du virus chez les porcs adultes (truies et porcs charcutiers) : 68 % d’entre eux sont séropositifs, ce qui suggère l’existence de sous-populations demeurées négatives en raison de la faible densité des contacts. La probabilité d’infection des truies reproductrices, qui restent en moyenne plus longtemps sur l’élevage (deux gestations), est vraisemblablement plus élevée au cours de leur carrière, comme l’atteste la forte séroprévalence (anticorps d’origine maternelle) observée chez les jeunes porcelets avant le sevrage (87 %). Le déclin de cette immunité passive s’observe après le sevrage (33 % de porcelets séropositifs entre trente et quatre-vingt-dix jours d’âge), puis augmente de nouveau avec l’âge. Cela sous-entend une contamination sur les sites de plein air pendant la phase d’engraissement. Le génome viral n’a pu être mis en évidence chez aucun des animaux des foyers, ce qui peut s’expliquer par la courte durée de l’excrétion virale et du site de latence du virus (connu pour être le ganglion trijumeau chez le porc domestique, difficile d’accès pour le prélèvement).

Alors que l’ensemble des départements de France continentale étaient indemnes de maladie d’Aujeszky chez les porcs domestiques depuis mars 2008, cet épisode rappelle l’importance du maintien d’une surveillance étroite, clinique, et active, ciblée sur les élevages de plein air et de sélection-multiplication, tiennent à souligner les auteurs des investigations épidémiologiques.

  • (1) N. Rose, A. Bronner, F. Pol, M.-F. Le Potier : « Point sur la situation épidémiologique de la maladie d’Aujeszky en Aquitaine en 2010 : premières investigations suite à la découverte d’un foyer », Bulletin épidémiologique-Santé animale, alimentation, novembre 2010.

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