Tour d’horizon de la dentisterie équine outre-Atlantique - La Semaine Vétérinaire n° 1427 du 26/11/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1427 du 26/11/2010

Cadre juridique

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Marine Neveux

Les actes vétérinaires peuvent être remis en cause aux Etats-Unis aussi…

Notre consœur M.S. Gilbert est venue témoigner des particularités américaines dans le cadre de la dentisterie, lors des dernières journées annuelles de l’Association vétérinaire équine française (Avef). La situation en Amérique du Nord est variable selon les Etats, qui sont autonomes et suivent des règles qui diffèrent de l’un à l’autre.

« Ainsi, nous observons que certains Non-Veterinarian Dental Care (NVDC) peuvent avoir suivi une formation, mais d’autres pas du tout, ils n’ont pas d’assurance et se déclarent dentistes, a expliqué M.S. Gilbert. En tant que vétérinaires, nous sommes formés, nous souscrivons une assurance, mais nous n’avons pas le droit de nous appeler “dentistes”, sauf dans le cas d’une formation spécialisée. »

Sur le terrain, la situation varie selon les Etats

L’American Veterinary Medical Association (Avma) a proposé un modèle dont s’inspirent plusieurs State Boards et Ordres professionnels pour l’élaboration de leurs lois. Au Colorado, la dentisterie est détaillée avec beaucoup de précisions. A Alberta, cela reste plus vague, car « la définition d’un acte vétérinaire est large et ce flou est utilisé par les groupes de pression qui font valoir leur “droit au travail” », constate M.S. Gilbert. Ces personnes se déclarent alors dentistes équins et n’hésitent pas à utiliser les médias pour se faire connaître.

Dans dix-huit Etats américains, la dentisterie est autorisée dans la limite de certaines restrictions. Seuls quelques-uns d’entre eux autorisent un non-vétérinaire à proposer des soins dentaires pour les chevaux sous conditions. Dans les faits, cela n’empêche pas les autres de passer outre la loi… Les NVDC pratiquent dans tous les Etats. « Ils ont souvent l’appui du public et utilisent la désinformation », notamment en mettant en avant la certification. Pourtant, aucune école de dentisterie n’est reconnue par l’Avma… La certification est accordée par des écoles dont les prérequis figurent dans le code législatif de certains Etats qui autorisent le râpage des dents par un non-vétérinaire (comme l’Oklahoma).

Des pressions importantes sont exercées pour changer la loi et exclure la dentisterie vétérinaire du Veterinary Act, voire pour modifier la définition même de la dentisterie (ne pas en rester aux râpes manuelles). « La loi est écrite par des législateurs et non par des vétérinaires. Ils n’ont pas toujours connaissance du milieu et peuvent être influencés par l’opinion publique et leurs électeurs », a souligné M.S. Gilbert.

En Oklahoma, un compromis permet désormais à un NVDC de râper les dents avec l’obtention d’un permis du Oklahoma Board of Veterinary Medical Examiners (BVME). Heureusement, les règles sont strictes (formation, etc.).

Face aux recours en justice qui se multiplient depuis 1977 au Texas, les NVDC ont saisi le Texas Board of Veterinary Medical Examiners. En août 2010, « le TBVME a proposé un changement dans la définition de la dentisterie qui permet le râpage par un non-vétérinaire pour autant qu’aucun outil motorisé ne soit utilisé. La Texas Veterinary Medical Association et l’American Association of Equine Practitioners se sont positionnés contre cette proposition, en insistant sur le fait que ces changements ouvriraient la porte à quiconque voudrait effectuer un râpage, même sans formation. »

La décision a été reportée…

« Au Canada, la situation est moins houleuse, il y a cinq provinces où la dentisterie est clairement identifiée comme un acte vétérinaire. En Alberta, rien n’est spécifié. » En Ontario, on dénombre depuis 1985 une quinzaine de poursuites. Elles ont toutes été gagnées par le College of Veterinarian of Ontario.

Au Québec, le syndicat insiste davantage sur l’administration illégale de sédatifs par les laïcs que sur le râpage proprement dit.

« Il reste encore beaucoup d’efforts à fournir pour éduquer la clientèle et la convaincre de confier la dentisterie au vétérinaire, comme faisant partie intégrante d’un programme complet de médecine préventive et sportive », a conclu M.S. Gilbert.

  • (1) Congrès organisé par Phérosynthèse et Ceva les 19 et 20/11/2010, voir l’article dans le prochain numéro de La Semaine Vétérinaire.

  • Source : « Pratique de la dentisterie équine en Amérique du Nord, USA, Canada et Québec », conférence présentée par M.S. Gilbert le 8 novembre dernier lors des journées 2010 de l’Avef à Bordeaux.

Les phéromones chez le cheval

Lors du récent congrès qui s’est tenu à Apt(1), Machteld van Dierendonck (spécialiste en comportement équin à l’université d’Utrecht, Pays-Bas) a présenté son approche des phéromones chez le cheval, via l’utilisation de l’Equine Appeasing Pheromone (EAP).

Elle l’a utilisée notamment dans le contexte du sevrage. Pour savoir si, « lors de ce processus stressant pour la plupart des foals, l’EAP a un effet de réduction des symptômes éthologiques et physiologiques », elle a constitué quatre groupes :

– groupe 1 : la jument et le foal reçoivent l’EAP ;

– groupe 2 : les deux reçoivent un placebo ;

– groupes 3 et 4 : soit le foal, soit la jument reçoit l’EAP, et l’autre le placebo.

L’étude est menée en aveugle chez des foals de quatre à six mois, chez trois couples jument/foal. Les juments sont multipares.

Pendant trois jours consécutifs, la jument et le foal sont séparés pendant 5, 10 ou 20 minutes. Plusieurs paramètres sont suivis : cortisol dans la salive (avant et après la séparation), estimation du poids, fréquence cardiaque et sa variabilité, comportement.

Les résultats montrent un effet positif de l’EAP sur les vocalises chez la jument, et une diminution des vocalises et de l’agitation chez le foal.

M. N.
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