Le porc pourrait contribuer à la diffusion du virus Ebola - La Semaine Vétérinaire n° 1427 du 26/11/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1427 du 26/11/2010

Epidémiologie

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Mathieu Hautemulle

L’infection peut être inapparente chez des porcelets au contact de congénères inoculés expérimentalement.

Les porcs n’étaient pas suspectés d’être réceptifs au virus Ebola (voir encadré) avant l’identification, en juillet 2008, de l’espèce Reston chez ces animaux, aux Philippines. Deux études du Centre scientifique canadien de santé humaine et animale viennent récemment de le confirmer : le porc est sensible au virus Ebola et pourrait donc contribuer à sa diffusion, en particulier à l’homme.

Les animaux inoculés avec l’espèce Zaïre présentent des signes cliniques

Dans une première expérience, le virus Ebola Zaïre(1), une espèce particulièrement virulente, est inoculé par voies nasale et oculaire à six porcelets âgés de cinq semaines, auparavant contrôlés comme non infectés par le virus du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) ni par le circovirus porcin.

Des prélèvements sanguins sont effectués et, après l’euthanasie des animaux, des examens de tissus sont réalisés. Les résultats montrent que le virus se réplique chez tous les porcelets étudiés.

Une virémie, faible, est observée le cinquième jour après l’inoculation. Le virus est également retrouvé dans les ganglions lymphatiques mésentériques. Les signes cliniques consistent en de la fièvre, une léthargie, un rythme respiratoire rapide, un arrêt de l’alimentation (mais pas de la consommation en eau). Les animaux ne présentent pas de toux.

Le développement de la maladie est-il lié à l’âge du porc ?

La seconde expérience, réalisée sur trois porcelets de quatre semaines d’âge, vise à analyser la transmission du virus Ebola entre individus.

Le lendemain de l’inoculation virale par voies nasale et oculaire qu’ils subissent (toujours avec le virus Ebola Zaïre), les chercheurs mettent quatre autres animaux à leur contact. Tous vont contracter le virus, sans toutefois montrer de signes cliniques particuliers. De l’ARN viral est détecté en quantité variable dans certains tissus. Les poumons des porcelets sont fortement atteints, à la différence de l’épithélium des voies respiratoires. Néanmoins, ils ne présentent pas de toux.

De nombreuses questions restent posées. Le développement de la maladie est-il lié à l’âge du porc ? Le virus pénètre-t-il dans l’organisme par l’appareil respiratoire et le peut-il également via l’insémination artificielle (il a en effet été identifié dans la semence d’autres espèces) ? L’infection par le virus Ebola se présente-t-elle, cliniquement, seulement comme une maladie respiratoire aiguë à un certain âge Certaines infections passeraient-elles inaperçues Quelle est l’implication du système immunitaire ? Des travaux ultérieurs sont nécessaires.

  • (1) République démocratique du Congo aujourd’hui.

  • Voir aussi l’article sur le sujet de cette conférence à paraître prochainement dans le Journal of Infectious Diseases.

CONFÉRENCIÈRE

Hana M. Weingartl, responsable de l’unité des pathogènes spéciaux, Centre national des maladies animales exotiques (Canada).

Article rédigé d’après la conférence « Susceptibility of pigs to Zaire Ebola virus and their potential as an intermediate host species », présentée au congrès Epizone, en juin 2009 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

Le virus Ebola

Le virus Ebola fait partie de la famille des Filoviridae (filovirus). Il compte cinq espèces : Zaïre, Soudan, Côte d’Ivoire, Bundibugyo et Reston. Chez l’homme, les espèces Zaïre, Soudan et Bundibugyo ont provoqué d’importantes flambées de fièvre hémorragique en Afrique, avec un taux de létalité de 25 à 90 %. L’infection de l’homme par l’espèce Reston, présente dans le Pacifique occidental, est toujours restée silencieuse jusqu’à aujourd’hui : ceux qui la contractent ne montrent aucun symptôme.

M. H.
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