La recherche pour mieux comprendre la virulence des virus et des prions ne faiblit pas - La Semaine Vétérinaire n° 1426 du 19/11/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1426 du 19/11/2010

Midi-Pyrénées. Microbiotoul 2010

Actualité

Auteur(s) : Céline Carles

Influenza aviaire, hépatite E et prions étaient au programme des rencontres des laboratoires de Midi-Pyrénées.

Les virus sont les acteurs principaux de l’évolution des génomes », a lancé le professeur Patrick Fortere, de l’Institut Pasteur. Cette suggestion a donné le ton des quatrièmes rencontres des laboratoires de microbiologie de Midi-Pyrénées, qui ont eu lieu les 21 et 22 octobre derniers à Toulouse. Plusieurs présentations étaient en effet consacrées aux virus.

La réponse immunitaire mémoire est moins efficace chez le canard

L’équipe du laboratoire “interactions hôtes-agents pathogènes” de l’ENVT-Inra a présenté ses travaux visant à comprendre pourquoi le canard est le réservoir à long terme et à bas bruit des virus influenza aviaires faiblement pathogènes (IAFP). Après une primo-infection expérimentale par des virus IAFP, une réponse anticorps et une réponse interféron, relativement efficaces, se mettent en place chez le canard. L’infection, caractérisée par une atteinte intestinale peu marquée, est de courte durée. En revanche, si l’animal est réinfecté trois semaines plus tard, la protection n’est plus efficace huit semaines après. Les virus IAFP persistent et sont alors excrétés dans le milieu extérieur. « La réponse immunitaire mémoire a des difficultés à se mettre en place et elle est infiniment moins efficace chez le canard que dans les autres espèces. Cette incapacité au niveau de la transition entre la réponse innée et la réponse adaptative est sans doute une clé dans l’association “canard-virus influenza” », a précisé Jean-Luc Guérin (UMR 1225, ENVT-Inra).

En outre, le polymorphisme d’une protéine non structurale NS1 des virus influenza semble jouer un rôle dans la capacité du virus à s’adapter à tel ou tel hôte. Les études montrent que des différences au niveau de la région C-terminale de NS1 modifient de manière drastique les interactions entre le virus et l’hôte.

L’hépatite E est largement sous-diagnostiquée en France

Les chercheurs du centre de physiopathologie de Toulouse Purpan-Inserm se sont intéressés au virus de l’hépatite E, émergent depuis cinq à six ans dans les pays industrialisés. « L’hépatite E est une infection zoonotique largement sous-estimée et sous-diagnostiquée en France », a souligné Florence Abravanel (centre de physiopathologie et université de Toulouse). Selon une étude ciblée sur des donneurs de sang, réalisée en 2008, la prévalence des anticorps dirigés contre ce virus en région Midi-Pyrénées est cinq fois plus élevée que celle observée en région parisienne. La transmission est zoonotique, à partir du porc et de la faune sauvage (sangliers, cervidés). Les éleveurs porcins, les vétérinaires qui s’occupent de ces élevages et les chasseurs sont les plus exposés à ce réservoir animal.

Le virus de l’hépatite E est également retrouvé dans les eaux usées et les fruits de mer. Sa transmission via l’alimentation est certainement le facteur prédominant, même si des cas de contamination transfusionnelle et nosocomiale sont décrits. Actuellement, le virus de l’hépatite E n’est pas recherché de façon systématique chez les donneurs de sang.

La virulence des prions peut être modifiée lors de transmission interspécifique

Du côté des prions, les travaux se sont concentrés sur les phénomènes de transmission interspécifiques des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST). Expérimentalement, l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) franchit difficilement la barrière d’espèce porcine. Néanmoins, la virulence de l’agent responsable de l’ESB peut être modifiée après son passage chez le mouton. En effet, « si l’agent de l’ESB, après un passage chez des ovins ARQ/ARQ (sensibles aux EST), est inoculé à des souris transgéniques exprimant la protéine prion cellulaire porcine, on obtient des durées d’incubation moindres et un taux d’efficacité de transmission supérieur par rapport à ceux observés avec l’agent de l’ESB d’origine », a expliqué Hervé Cassard (UMR 1225, ENVT-Inra). Le passage de l’agent de l’ESB dans l’espèce ovine semble donc augmenter sa virulence pour l’espèce porcine. Les mécanismes biologiques impliqués ne sont pas encore connus, mais ces résultats, bien qu’obtenus avec un modèle transgénique murin, plaident en faveur du maintien de l’interdiction de l’utilisation des farines de viande et d’os issues de ruminants dans l’alimentation des porcs.

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