Les vétonautes rejettent d’emblée toute nouvelle modification du cursus vétérinaire - La Semaine Vétérinaire n° 1425 du 12/11/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1425 du 12/11/2010

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

Ras-le-bol des changements de cursus ! Pas touche à l’existant ! Avec une belle unanimité, les vétonautes rejettent en bloc la nouvelle mouture du cursus vétérinaire proposée par les membres du Conseil supérieur de l’agriculture dans leur rapport publié début octobre(1). Ces derniers, non contents de vouloir déplacer l’enseignement rural de l’école d’Alfort à Metz, voire de toutes les ENV, estiment que le cursus actuel des études vétérinaires doit être adapté aux « standards internationaux » – c’est-à-dire passer à cinq ans au lieu de sept aujourd’hui (adieu la “prépa”) – et que le recrutement doit être élargi à l’expérience, la motivation et le projet personnel. « Un recrutement sur dossier selon un projet “personnel” ? Charmant ! La porte ouverte à tous les pistons ? Avec une petite pincée de discrimination positive pour que les gosses de “pauvres” aient leur quota ? Gardons un concours anonyme et exigeant, après une bonne “prépa”, et des études gratuites », commente, cinglant, un sondé. « Qu’ils nous parlent plutôt du faible niveau de vie des confrères espagnols ou italiens qui sont produits à la chaîne par le système des facultés », rebondit un deuxième. « Je suis sorti de Nantes en 2001, première promotion avec reforme censée correspondre aux standards licence, master, doctorat… Cette réforme a été changée combien de fois depuis ? Un peu de stabilité, s’il vous plaît », demande un troisième. « Nous finissons à peine de subir les dégâts du dernier changement de cursus dans les écoles vétérinaires et ils voudraient refaire les mêmes erreurs, sous le prétexte non avoué d’économies, pour encore s’apercevoir que cela ne marche pas ? Cinq ans ne sont pas suffisants pour acquérir à la fois les bases théoriques de la “prépa” et l’enseignement d’école », assure une jeune diplômée.

Si le rapport en question est rejeté par la profession, notamment parce qu’une grande partie de ses représentants n’ont pas été consultés, la question n’est pas close. Lors des dernières Rencontres nationales vétérinaires de Bordeaux, fin octobre, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a dit vouloir, sur la base du rapport Vallat publié fin 2009, « inscrire le cursus vétérinaire dans le schéma européen de l’enseignement supérieur », c’est-à-dire cinq ans. Mais quelques phrases plus tard, il a assuré « qu’il ne s’agit pas de procéder à une énième réforme des études vétérinaires ». Que comprendre ? Pour clarifier la situation, le ministre a décidé la mise en place « d’un groupe de travail à haut niveau associant des experts nationaux et européens », qui rendra ses propositions avant l’été « pour prendre en compte, dans la formation vétérinaire, l’évolution du métier, le changement des règles qui le régissent et l’accroissement de la concurrence internationale ». Un nouveau comité Théodule.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1420 du 8/10/2010.

Réactions Internet

Pas plus court ni plus long, seulement optimisé

Il faudrait arrêter la “prépa” et commencer l’enseignement directement après le bac, comme sur le modèle de la médecine humaine : le principe étant de ne pas perdre de temps dans des matières (géographie/géologie) ou des cours, certes intéressants, mais dont l’intérêt reste limité pour le futur (programme avancé en physique/mathématiques) et d’utiliser ce temps pour plus d’enseignement vétérinaire. Le cursus ne serait pas plus court ou plus long (sept ans), mais “optimisé”.

Julien Brune

Des vrais motivés !

Il faut favoriser la motivation, l’esprit de synthèse et de logique plutôt que les maths et la physique. Favoriser aussi les gens capables de se servir de leurs mains et de la psychologie indispensable à la gestion d’une clientèle. Plutôt de vrais motivés que des grosses têtes !

Clémence Prévosteau

Cinq ans, mais avec une spécialisation précoce

Cinq ans pour être à la fois cardiologue, ophtalmo, faire des rations bovines, gérer la reproduction ovine, etc., c’est un peu court. Si on veut toujours sortir des vétérinaires “pluricasquette”, il faut conserver notre enseignement. Ou alors, on passe à cinq ans avec une spécialisation qui débute plus tôt. Notre clientèle, rurale et citadine, est prête pour des soins de qualité et poussés.

Thibaut Garali
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