Pour près de quatre vétonautes sur dix, client rime avec agacement

100 % des vétonautes ayant répondu à un récent sondage sur WK-Vet ont déclaré avoir une raison de râler au quotidien… et la première d’entre elles, ce sont les clients ! Normal, me direz-vous, pour une profession de services. Le client est peut-être “roi”, mais il y a des limites. Force est de constater l’exigence croissante de la clientèle, qui se comporte de plus en plus envers le vétérinaire comme un “consommateur” de soins pour animaux, et qui demande parfois la gratuité des actes. « Des clients qui ont de l’argent pour se payer de l’essence pour venir en voiture à la clinique, qui fument et qui peuvent donc s’acheter des cigarettes, et qui me demandent de soigner leur chat gratuitement sous prétexte qu’ils sont sans le sou, c’est non ! », témoignait récemment une consœur. « Le praticien est de plus en plus considéré comme un “vétérinaire pompier” », commente un vétonaute. « Les clients font un parallèle avec la médecine humaine et les techniques de plus en plus pointues qu’elle offre aux patients. Ils ont donc des exigences parfois décalées avec les réalités de terrain, et oublient vite qu’en humaine, la Sécurité sociale permet d’être remboursé d’actes coûteux », ajoute un autre confrère canin. « Nous ne sommes à leurs yeux qu’un pool technique intervenant dans leur élevage, estime pour sa part un vétonaute rural. Aussi, nous n’avons plus droit au même respect d’antan, où le vétérinaire faisait encore partie des “notables”. »

L’énervement au quotidien et le stress engendré ne sont pas à prendre à la légère. Son excès peut en effet aboutir au burn out, et avoir des conséquences désastreuses. Bon nombre de consœurs et de confrères n’ont jamais eu de formations relatives aux relations humaines dans leur cursus, et le déplorent. Si cet aspect commence à être pris en compte, il ne semble pas encore assez développé dans la formation initiale.

Plus légèrement, il apparaît que le vétérinaire est quelqu’un de pressé, qui suit les débats politiques et qui est en bons termes avec sa belle-famille. Un sondage réalisé au niveau national par OpinionWay, en mai dernier, révélait pour sa part que le “top cinq” des choses qui font le plus râler les Français étaient l’administration/les banques (56 % des sondés), les grèves dans les transports (49 %), les hommes politiques (48 %), le coût de la vie (47 %) et les problèmes liés aux bugs technologiques (42 %). Les problèmes au travail (supérieur hiérarchique, clients, collègues) n’arrivent qu’en dixième position (29 %).