« La rurale d’Alfort n’ira pas à Metz » - La Semaine Vétérinaire n° 1421 du 15/10/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1421 du 15/10/2010

Trois questions à… Jean-Paul Mialot, directeur de l’ENVA

Actualité

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

La Semaine Vétérinaire : Que pensez-vous du rapport du Conseil général de l’agriculture sur « l’opportunité de créer un nouveau pôle de formation et de recherche vétérinaire à Metz » ? Ne sert-il pas avant tout les seuls intérêts du maire de cette ville ?

Jean-Paul Mialot : La demande du maire de Metz est logique. Dans sa situation, il est contraint de trouver de nouvelles activités pour faire face au départ programmé des militaires. Pourquoi la piste de l’enseignement vétérinaire ?

Je formulerai plusieurs remarques sur le contenu du rapport. D’abord, je regrette que ses auteurs n’aient pas pris davantage en considération la position des quatre directeurs des ENV qui ont été interrogés. Nous l’avons dit, nous recommandons un renforcement des moyens des quatre écoles existantes, tout en augmentant le numerus clausus de quatre-vingts étudiants sur les deux années à venir. Ensuite, je m’étonne de certains chiffres avancés dans le rapport. Par exemple, ce ne sont pas quatre cent vingt étudiants qui sortent chaque année des ENV, mais quatre cent soixante-dix dès cette année… Enfin, je crains que les rapporteurs n’aient pas bien conscience du coût de fonctionnement d’une structure d’enseignement vétérinaire. L’ENV d’Alfort fonctionne déjà sur trois sites (avec Dozulé pour l’équine et Champignelles en productions animales). La solution proposée d’une école Alfort-Metz n’est pas gérable. Notre dispositif actuel pour l’enseignement rural a été validé par l’Association des établissements européens d’enseignement vétérinaire (AEEEV), et c’est aussi le cas pour d’autres ENV françaises.

S. V. : Dans un droit de réponse, vous affirmez qu’Alfort participera, « comme il se doit, aux réflexions et études complémentaires qui seront naturellement initiées à la suite de ce rapport ». C’est-à-dire ?

J.-P. M. : Si tous les scénarios proposés par le rapport ne se révèlent pas viables, y compris la création d’une cinquième école qui a d’ores et déjà été repoussée par le ministre pour des raisons budgétaires, nous sommes prêts à apporter notre contribution au développement d’un enseignement vétérinaire à Metz, sur d’autres bases que l’enseignement initial : formation pour les vétérinaires étrangers, formation continue… Toutes les pistes qui pourraient mobiliser positivement les quatre écoles et la profession.

S. V. : Le rapport propose de revenir sur le cursus actuel en le faisant passer de sept à cinq ans, tout en ouvrant le recrutement. Qu’en pensez-vous ?

J.-P. M. : Je ne crois pas que toucher d’emblée à la durée soit une bonne solution, le bilan actuel doit d’abord être fait. Pour réaliser une formation d’enseignement supérieur s’appuyant sur la recherche et une formation professionnelle, la moyenne européenne est plutôt d’environ six années. Nous n’allons pas revenir, encore une fois, sur un cursus qui a évolué il y a seulement deux ans. En revanche, nous pouvons réfléchir au contenu de ce cursus pour le professionnaliser en y apportant, par exemple, plus de pratique ou de formation au management des entreprises.

Quant au recrutement, nous sommes attachés, avec les autres directeurs d’ENV, au principe prioritaire d’un accès national aux écoles. La référence reste le concours A, dont la qualité doit être maintenue. Il est cependant nécessaire de se diversifier : l’idée de recruter sur le concours des médecins paraît intéressante, d’autres propositions ont été formulées par les directeurs. De même, on peut réfléchir à inclure des auditions orales pour évaluer la motivation dans certaines voies, ou en en créant de nouvelles. Mais je le répète, le niveau du recrutement dans les ENV doit être maintenu, ce qui n’est pas antagoniste d’une ouverture sociale.

  • * Voir La Semaine Vétérinaire n° 1397 du 19/3/2010 en p. 14.

Zoonose

• La rage moins menaçante en Suisse. Les autorités suisses sont rassurées. Le spectre de l’épidémie de rage, en provenance d’Italie, est désormais balayé. Encore jugée préoccupant efin mai, la situation est désormais sous contrôle. Les campagnes de vaccination du bétail,des chiens et des renards ont été couronnées de succès, a indiqué l’Office vétérinaire fédéral. La maladie aurait été introduite dans le nord-est de l’Italie en 2008, via les pays de l’Est, en particulier par des renards slovènes.

Bretagne

• Des braqueurs de cliniques sous les verrous. Deux toxicomanes viennent d’être arrêtés et placés en détention après une longue enquête des gendarmes sur une série de cambriolages, principalement de cliniques vétérinaires (plus d’une dizaine). A la recherche de produits stupéfiants, ils volaient également antipuces, croquettes et ordinateurs. Le tout était ensuite revendu sur Internet pour financer l’achat de drogue. Le préjudice subi est évalué à 30 000 €.

Exercice illégal

• La femme du vétérinaire de nouveau condamnée. Le tribunal correctionnel de Niort a condamné l’épouse d’un vétérinaire à deux mois de prison avec sursis et 500 € d’amende, pour exercice illégal de la médecine vétérinaire en récidive. En juillet dernier, une jeune femme présente son chat malade dans une clinique. « Une dame prend en charge l’animal et lui fait deux injections, rapporte La Nouvelle République du Centre-Ouest. Elle assure que l’animal va se rétablir dans les heures qui suivent et l’invite à repasser le lundi suivant pour remplir le carnet de santé et payer la consultation. » Mais l’état du chat s’aggrave. Le lundi, après une consultation dans un autre cabinet, l’euthanasie s’impose. Problème : la “dame” en question n’est pas vétérinaire, mais seulement l’épouse d’un vétérinaire. Pire, elle a déjà été condamnée par le même tribunal, en 2008, pour des faits similaires, ce qui a entraîné la suspension de son mari pendant un an. L’Ordre et le syndicat national, également parties civiles, ont obtenu 1 € de dommages et intérêts, l’Ordre régional 200 €.

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