L’anesthésie volatile est sécuritaire et peu onéreuse, même chez le chat

L’anesthésie volatile a parfois mauvaise presse dans la profession. Son coût et la complexité apparente de sa mise en pratique lui sont souvent reprochés, ce qui limite son usage en médecine féline. Pourtant, la comparaison des coûts entre une stratégie injectable stricte et une stratégie volatile pour l’anesthésie d’un chat de 5 kg, pendant une heure et demie, montre un total de 6,01 à 10,06 € HT pour la première versus 7,82 € HT pour la seconde. Contrairement aux idées reçues, la deuxième option permet non seulement de mieux stabiliser la narcose, mais aussi de limiter le coût de l’anesthésie. Privilégier une induction intraveineuse via un cathéter revient également moins cher qu’une induction par voie intramusculaire en raison des économies sur les doses utilisées.

L’intubation chez le chat est facilitée par une narcose de qualité

L’autre frein vient parfois de l’intubation qu’impose l’anesthésie volatile. S’il est vrai que l’intubation orotrachéale est moins aisée chez le chat que chez le chien, force est de constater que la facilité de ce geste technique repose sur la qualité de la narcose obtenue à la suite de l’induction. Ainsi, une narcose induite par du thiopental, du propofol ou de l’alphaxalone est meilleure que celle induite par la kétamine ou l’association tilé-tamine-zolazépam. L’anesthésie locale de la muqueuse trachéale obtenue par l’administration de lidocaïne en spray, et une bonne visualisation de l’entrée du larynx (grâce, entre autres, à un laryngoscope), la rendent également plus aisée. Le recours à l’intubation n’est pas strictement réservé à l’anesthésie volatile puisqu’elle devrait être systématique dans toute narcose dépassant vingt minutes. Il convient de la concevoir comme un geste de sécurité.

La narcose obtenue par anesthésie volatile est plus stable

Ainsi, comparée à une anesthésie fixe, l’anesthésie volatile présente, si sa durée est supérieure à vingt minutes, des atouts indiscutables. La narcose ainsi obtenue est plus stable dans le temps et le risque de réveil prolongé, fréquemment rencontré chez le chat, est réduit. L’apport d’anesthésiques par voie respiratoire, au moyen d’un circuit non réinhalatoire, augmente cependant le risque d’hypothermie. Il convient donc de prévenir les déperditions caloriques en limitant la tonte au strict nécessaire, en plaçant les animaux sur des alèses et en maintenant les champs opératoires secs. Le réveil s’effectue idéalement sous une couverture à air chaud pulsé, avec une perfusion d’entretien de NaCl à 0,9 % et une supplémentation en oxygène. La qualité de l’analgésie postopératoire participe également à la rapidité et à la qualité du réveil. L’anesthésie volatile permet en effet d’assurer la narcose et la myorésolution de l’anesthésie générale, mais elle n’a pas de propriétés analgésiques. Cet aspect est à prendre en charge par l’administration injectable de médicaments puissamment analgésiques, comme les a2-agonistes et/ou les agonistes morphiniques et/ou les anesthésiques locaux.