Géraldine Jambert-Jaunas (N 99) « Au niveau technique, l’aspect financier est vite une limite »

Géraldine Jaunas a créé une clinique en avril 2009, à Castelnau-le-Lez (Hérault), sans associé. « Je n’ai pas pu faire autrement, ce n’est déjà pas évident de se dégager un salaire quand on crée sa propre structure. » Pour le moment, elle emploie une auxiliaire, en contrat d’apprentissage pendant un an, qui est régulièrement absente pour sa formation. « Financièrement, je ne pouvais pas en recruter une déjà formée. Quand elle n’est pas là, je suis vraiment seule, ce n’est pas simple. »

De telles semaines sont lourdes, et Géraldine Jaunas évite de programmer des opérations. Pour alléger sa tâche, elle fait parfois appel à son mari, qui lui donne un petit coup de main en assurant l’accueil téléphonique. « J’arrive à jongler comme cela, mais c’est difficile, car je fais tout, depuis le suivi d’hospitalisation jusqu’au ménage… »

Comme elle ne se voyait pas travailler sans un certain confort, elle s’est dotée d’un échographe, d’un analyseur, du matériel pour les radiographies. Ces investissements ont été d’autant plus lourds qu’elle les a assumés seule. De ce point de vue-là, l’association aurait été bienvenue. « Au niveau technique, on est rapidement limité par l’aspect financier, et pourtant, le matériel est indispensable si l’on veut développer la médecine vétérinaire. » S’associer lui permettrait aussi de gérer son stress, même si, convient-elle, « travailler seule permet de s’organiser à sa façon, sans contradiction. En outre, comme je suis en création, j’ai du temps à consacrer à mes clients, et j’en profite ». A moyen terme, elle espère salarier un vétérinaire dès que son chiffre d’affaires le lui permettra. Si la directive “services” l’inquiète, la communication avec le client l’intéresse. « Mais pour le moment, rien n’a bougé, donc cela ne change rien. »