Audrey Duprat (T 05) « Je ne sais pas combien de temps je tiendrai ce rythme »

A vingt-neuf ans, Audrey Duprat a toujours travaillé en solo. Après l’obtention de son diplôme, en 2005, elle a une proposition pour exercer en tant que salariée à Toulouse (Haute-Garonne). « La consœur, qui travaillait seule, voulait faire une pause. J’ai donc commencé seule, moi aussi, et finalement j’ai repris ce cabinet. » Audrey Duprat aime cet exercice solitaire qui lui permet une grande proximité avec ses clients. Cependant, même si elle a embauché une auxiliaire, les journées sont longues et trop remplies. « C’est épuisant physiquement. Je gérais cela assez bien avant la naissance de mon enfant, mais depuis cela devient dur. » Après dix heures de cabinet, reste la comptabilité et les tâches administratives. « Bien entendu, je n’ai aucun compte à rendre, je travaille comme je l’entends, mais ce qui me manque souvent, justement, c’est de ne pas pouvoir échanger et partager avec un confrère. » Et pour une femme jeune, c’est encore plus difficile : Audrey Duprat enregistre nombre d’impayés et a été agressée plusieurs fois. « J’aimerais m’associer, mais un deuxième plein-temps ne serait pas viable. Aujourd’hui, le cabinet est rentable. Il faudrait soit le développer et investir à plusieurs, soit trouver un associé à mi-temps. Pour le moment tout va bien, mais je ne sais pas combien de temps je tiendrai à ce rythme. »

Face aux évolutions de la profession, Audrey Duprat s’interroge. Investir dans une autre structure, pourquoi pas ? En tout cas, elle est certaine d’une chose : si c’était à refaire, elle s’associerait.